Dans une rencontre sans réel enjeu pour les deux équipes, les Messins ont manqué de réalisme sans pour autant démériter, au contraire des Amiénois décisifs sur leurs rares opportunités sur la pelouse de la Licorne (2-0)…
La composition
Une fois le maintien officiellement entériné, il était à prévoir que le technicien lorrain allait opter pour de nombreux bouleversements dans sa composition de départ, désireux d’octroyer aux plus méritants du temps de jeu. Le but relevait clairement de cette volonté de maintenir sous pression l’ensemble du groupe professionnel en plus des titulaires à l’attitude irréprochable. C’est dans cette optique que Frédéric Hantz décide de convoquer un commando restreint de 15 joueurs pour cette avant dernière étape de la saison. Le dispositif tactique est lui aussi modifié : il fait la part belle au 4-4-2 visiblement modulable en 3-5-2 selon les situations. Pour ce faire, les ressources humaines utilisées sont également différentes de d’habitude. Manquent en effet à l’appel de nombreux titulaires potentiels comme Palmieri, Rivierez, Balliu, Milicevic, Roux en plus de Niakhaté qui est suspendu. Le onze de départ se constitue ainsi de Didillon dans les cages ; de Basin-Mandjeck-Fallou-Selimovic en défense ; du duo Mollet-Cohade à la récupération tandis que le quatuor offensif est composé respectivement de Nguette-Rivière-Niané-Dossevi de gauche à droite.
Le film du match
La partie est plutôt animée dès l’entame de jeu. Amiénois et Messins cherchant mutuellement à attaquer et se répondant coups sur coups dans les deux surfaces de réparation. Didillon est déjà alerté lorsque Monconduit tente sa chance à 25 mètres d’une frappe puissante, déviée par Mandjeck (8ème). Les Grenats répliquent immédiatement par Nguette qui, bien trouvé côté droit par Dossevi, arme à son tour mais la barre transversale sauve le club picard (9ème). Nguette décidément bien en jambes, parvient ensuite à accélérer côté droit pour centrer en première intention vers Rivière, contré in-extremis par l’arrière garde des locaux (11ème). Comme trop souvent, les Messins ne concrétisent pas dans leurs temps forts et cela va coûter très cher. Dans le couloir gauche, Manzala prend le meilleur sur Selimovic pour chercher Konaté dans l’axe : l’avant-centre d’Amiens est légèrement bousculé par Mandjeck, ce qui suffit à l’arbitre pour désigner le point de penalty. Manzala le transforme en prenant Didillon à contre-pied sur sa droite (1-0, 20ème). Renaud Cohade, qui regrette forcément ce fait de jeu écope d’un carton jaune pour protestation. Quelques minutes plus tard, alors que le milieu messin est proche d’être expulsé suite à une faute sur Monconduit, Frédéric Hantz décide de procéder à un changement pour éviter le pire pour son capitaine. Avec la rentrée de Boulaya, le FC Metz affiche un onze résolument tourné vers l’attaque avec pas moins de 6 éléments à vocation offensive. A la pause, Amiens a l’avantage contre le cours du jeu…
La physionomie de la seconde mi-temps ne déroge pas à la règle. Ce sont toujours les hommes en grenat qui mènent les opérations mais pêchent toutefois dans le dernier geste. Ainsi, ni Mollet ni Dossevi ne parviendront à inquiéter la vigilance de Gurtner sur coup franc (61ème et 70ème). Alors que les Picards ne se sont pas créés la moindre occasion au cours de ce second acte, les Grenats vont réussir l’exploit d’encaisser un second but : alors que Kakuta se lance dans un rush de dribbles dans la surface, Mandjeck est aux abonnés absents tandis que Selimovic envoie involontairement le cuir…dans ses propres filets (2-0, 86ème). Rien de tel pour enfoncer un peu plus les Messins dans leurs tourments. Cruel pour les joueurs. Amiens n’aura donc cadré qu’une seule fois ce soir mais aura scoré à deux reprises. Un score final qui n’est pas sans rappeler l’issue du match aller lorsque les hommes de Christophe Pélissier avaient administré au FC Metz une leçon pleine de sang-froid et de réalisme.
Les notes des joueurs
Les tops :
Nguette (6) : pour son retour dans le onze de départ, l’ailier sénégalais a fait parler sa vitesse et sa technique ; sa reprise sur la barre en début de partie aurait mérité meilleur sort.
Les flops :
Mandjeck (3) : malheureux déjà sur le penalty stupidement concédé pour cette charge sur Konaté et apathique devant Kakuta sur le second but, l’habituel milieu récupérateur messin a vécu une soirée douloureuse.
L’analyse
Ce nouveau résultat décevant enregistré face au promu amiénois est extrêmement représentatif des manques du collectif grenat lors de cette saison 2017/2018. Car à en regarder de plus près, ce sont bien les Lorrains qui ont dominé cette rencontre en se créant les meilleures opportunités et pourtant, une fois de plus, les hommes de Frédéric Hantz ont dû subir la loi d’un promu, infiniment plus réaliste, pour sa toute première saison dans l’Elite…
A l’image du match aller où les Grenats avaient monopolisé le ballon mais avaient été crucifiés à chaque incursion normande, la physionomie de la rencontre a largement laissé transparaître le niveau catastrophique de la défense messine, trop souvent prise à défaut cette saison (seulement 4 « clean-sheets », c’est-à-dire de matchs sans encaisser de buts) et qui a encaissé la bagatelle de 144 buts en deux saisons. Une tare que le coach mosellan avait d’ailleurs bien décelée à son arrivée, soulignant alors que « l’équipe manque d’impact physique ». D’impact, il en aura effectivement fait défaut -notamment en défense et au milieu- au cours de cette année sportive.
Une saison terriblement frustrante vécue également au niveau de la gestion des cas individuels. En plus d’avoir dû subir la défaillance de ses cadres à la mentalité douteuse (Assou-Ekotto, Bisevac, Jouffre), le FC Metz n’a jamais su remettre en selle ses éléments au potentiel évident (Nguette, Niané, Boulaya). Encore moins placer dans des conditions optimales les jeunes pousses de son centre de formation (Thill, Lempereur, Basin). Seul Selimovic a obtenu du crédit mais cela serait mentir que de dire que le Luxembourgeois est parvenu à tirer son épingle du jeu sur le terrain. Mais on soulève ici une autre partie épineuse du problème…
Celle du centre de formation qui, jadis, offrait à l’équipe première 3 ou 4 éléments opérationnels par saison. L’école de football à Metz ne produit plus grand-chose depuis un moment. Certes, le club à la Croix de Lorraine peut s’appuyer sur sa très prometteuse académie à Dakar. Néanmoins, le quasi vide en termes de talents laissé par les générations 1995 à 1999 est assez effrayant. Ces jeunes qui devraient pourtant constituer une part importante de l’effectif messin qui aura pour mission de faire relever le club à nouveau…
M.D