IBRACADABRA!
Porté par un Niane stratosphérique, le FC Metz a déroulé son football et enchaîné sur un deuxième succès cette saison face au promu lorientais (3-1) à St-Symphorien…
L’analyse
Quatre-vingt quinzième minute. Un coup de sifflet final salvateur, et c’est la délivrance à St-Symphorien. Et pour cause, les Grenats ont su rester maîtres de leur destin et de leurs émotions tout le long d’une rencontre, chose qui ne leur étaient plus arrivées depuis un certain temps. Mais à force de conviction, d’envie et de détermination, le groupe ne pouvait qu’être récompensé par tous ces efforts inlassables. Le mérite en revient à l’ensemble du staff et au groupe professionnel dont la cohésion se fait particulièrement ressentir en ce début de saison où les automatismes apparaissent évidents. Sur le terrain, forcément, toute cette énergie positive finit par rejaillir. Il faut dire que cette bande de copains se connaît depuis plus de deux ans, maintenant. Du onze moyen titulaire en L2 en 2018, sept ont démarré face à Lorient dimanche après-midi. Une synergie qui n’a rien d’étonnant, donc.
Et pourtant, d’aucuns auraient pu douter de la capacité de cette équipe à réenclencher la belle dynamique d’avant covid-19 (NDLR : 17 pts pris en 9 matchs entre janvier et mars 2020), étant donné la chronique d’un départ programmé du meilleur buteur de l’effectif, à savoir Diallo -qui à cette heure-ci vient de signer chez le voisin strasbourgeois pour ce qui constitue l’une des pires opérations jamais réalisées par le club à la Croix de Lorraine- alliée à la défection sur blessure d’un élément clé du dispositif mosellan en la personne de N’Doram, qui ne devrait pas rejouer avant 2021 en l’occurrence. Si l’on ajoute le fait que le seul recrutement du club axé dans le compartiment offensif est un joueur qui se trouve sur le carreau depuis novembre 2019, cela fait beaucoup de questionnement et un stress pénible potentiel pour les aficionados grenats. Tant de facteurs pour inciter au pessimisme ambiant dans un contexte déjà anxiogène pour tout le monde au vu de la situation sanitaire à laquelle notre monde doit faire face aujourd’hui.
Heureusement, il y a la réalité du terrain. Et il y a cet avant-centre de 21 ans dont les prouesses footballistiques commencent à prendre une ampleur considérable. Alors qu’il s’était montré fragile sur le plan technique lors des 3 premières rencontres de la saison, Niane a pris une toute autre dimension depuis environ un mois. Contre les Merlus, il a tout simplement été déconcertant de facilité et son adresse à l’approche des 6 mètres s’est révélée phénoménale. Mais il serait trop facile de réduire la performance du club lorrain au seul Niane en ce que c’est la puissance de tout un collectif qui produit de belles choses depuis la fin de l’été. A vrai dire, on n’a certainement pas observé une telle consistance sur le plan défensif depuis le début des années 2000, à une période où le FC Metz tirait essentiellement son épingle du jeu en sécurisant un maximum ses arrières. Aujourd’hui, les Messins peuvent se targuer de pouvoir disposer en leur sein d’une base défensive et d’un milieu de terrain particulièrement fiable. Une sérénité qui se dégage à travers la charnière Boye-Bronn et le trident Angban-Pajot-Maiga dont la complicité n’est plus à prouver, désormais. Oh que cette équipe pourrait avoir fière allure une fois les automatismes pleinement digérés dans le secteur offensif. Pour cela, Vincent Hognon et son staff pourront compter sur la finition d’un Niane, la technique d’un Boulaya et la percussion d’un Nguette, en attendant l’apport bienvenu d’un Vagner Dias sur lequel le club semble fonder de gros espoirs.
En attendant, ce FC Metz là n’a pas à rougir. Il peut même entrevoir un avenir . Equilibrée et dense sur toutes les lignes, cette équipe ne devrait pas avoir de mal à viser le milieu de tableau dans un championnat qui dénote toujours autant par sa médiocrité et son homogénéité, du moins si l’on se fie au jeu proposé par une quinzaine de formations de L1. Comme toujours, sur le terrain comme dans la vie, c’est la confirmation qui compte. Niane est prévenu. Et son coach de tempérer sa performance afin de le maintenir sous pression : « c’est un jeune joueur qu’il faut encore protéger. Il va devoir durer. Je retiens surtout que c’est un très jeune joueur performant mais il peut encore faire mieux». Beaucoup d’espoirs et de promesses reposent en effet déjà sur les épaules du jeune sénégalais et l’on va désormais en attendre beaucoup de lui dans les semaines et mois à venir.
Les notes des joueurs
Les tops :
Niane (9) : contesté et vivement raillé en début de saison, le nouvel avant-centre du club mosellan ne cesse de monter en puisance en même temps qu’il fait fermer des bouches ; auteur d’un triplé (pénalty, frappe, tête), il a martyrisé à lui tout seul l’arrière-garde lorientaise qui avait décidé de verrouiller le jeu.
Boye/Bronn (7) : intelligente dans le placement, toujours fiable aussi bien dans le duel que dans la relance, la charnière centrale messine est tout simplement la meilleure que le club ait connu depuis un moment.
Angban/Maiga (7) : on sait le tandem ivoirien très proche en dehors des terrains, et cela s’en ressent également sur rectangle vert lorsque les deux complices forment la paire de récupérateurs du FC Metz : tous deux passeurs décisifs, ils ont été omniprésents dans l’entrejeu malgré quelques pertes de balle dangereuses.
Les «semi» flops :
Nguette (5) : très en vue lors du premier acte à l’instar de Ambrose, il a été à l’origine de plusieurs bons coups des Grenats mais il a croqué la balle du 1-0 dans les 6 mètres pour son équipe et, ironie du sort, ce sont les visiteurs qui ont ouvert le score quelques secondes plus tard…
Ambrose (5) : une première période pleine de vivacité et d’envie mais il manque à l’ancien Citizen cette étincelle qui pourrait lui faire passer un cap dans ses performances.
Crédit photo: F.C Metz