Désireux de récupérer son fauteuil de leader, le FC Metz a démontré l’étendue de sa domination du moment en disposant très logiquement d’Ajaccio à St-Symphorien (3-1).
La composition
Forts de leur qualification pour le second tour de la CDL la semaine passée, les protégés de Frédéric Antonetti ont bénéficié de six jours de repos avant de clôturer (comme souvent) une 4ème journée de L2 qui a vu Lens poursuivre son étonnante série pour s’installer -on l’espère seulement provisoirement- en tête du championnat. Pour tenter de reprendre leur place, les Lorrains arborent leur schéma préférentiel en 4-2-3-1 avec majoritairement les titulaires habituels. A noter que Jans est préféré à Rivierez sur le flanc droit de la défense. Finalement, la seule surprise concoctée par le maestro corse se nomme Angban, joueur prêté par Chelsea, et qui supplée numériquement Gakpa en position de meneur de jeu.
Le film du match
Après une demi-douzaine de minutes où les visiteurs se sont efforcés à bien garder le ballon dans leur camp, les Grenats prennent rapidement leur aise en déballant un football de qualité. Très vite, les joueurs du club à la Croix de Lorraine se mettent en situation mais Sunzu voit d’abord sa tête fuir le cadre de Leroy (5ème). Puis, sur la première phase de jeu construite des Ajacciens, Nouri est idéalement servi à l’entrée de la surface mais sa tentative enroulée côté opposé est admirablement bien repoussée par Oukidja en corner (10ème). Les Messins sont prévenus. L’AC Ajaccio a décidé d’œuvrer en contre-attaque en se projetant rapidement à la moindre opportunité. Pour autant, la domination reste largement grenat au cours de ce premier acte. Côté droit, Nguette fait des misères et son centre tendu trouve Boulaya dont la reprise est sauvée du bout des gants par le portier corse (23ème). Sans se créer plus d’occasions que cela, les partenaires de Renaud Cohade vont tout de même trouver l’ouverture avant la pause. Et c’est Angban, le nouveau venu, qui se montre décisif en délivrant une merveille de centre au second poteau pour trouver la tête du meilleur buteur du championnat…ainsi Diallo ouvre le score à bout portant (1-0, 43ème). Et c’est bien mérité.
A l’entame de ce second acte, on retrouve l’équipe coachée par Olivier Pantaloni davantage dans l’action qu’en première période. Bien décidé à ne pas se laisser abattre, Ajaccio adopte une stratégie bien différente en se positionnant plus haut sur le terrain. Ce qui offre forcément plus de latitude aux véloces attaquants messins qui bénéficient de l’espace laissé par les Corses. Simultanément, on retrouve Diallo aux avant-postes qui reprend à chaque fois une offrande venue de Jans mais le buteur sénégalais est mis en échec par deux fois, d’abord par maladresse (54ème), puis à cause du poteau (66ème). A force de pousser et de vouloir faire mal, les Grenats trouvent la solution sur un coup franc de Boulaya. Détourné peut être involontairement de la main par Dembele, l’arbitre n’hésite pas une seconde et le pénalty est transformé parfaitement par Diallo qui s’offre là déjà son 7ème but de la saison (2-0, 70ème). Alors que l’on pense la rencontre définitivement pliée, Ajaccio parvient tout de même à réduire la marque par le biais d’une situation assez étrange au cours de laquelle le ballon est dévié avant que Gimbert ne se retrouve seul face à Oukidja et le fusille à bout portant (2-1, 75ème). Sûr de sa force, Metz continue de pousser dans le dernier quart d’heure. Et sera récompensé de ses envies de jouer. Sur une superbe déviation du crâne de Diallo, Niane résiste au défenseur avant de s’infiltrer dans la surface côté droit et de croiser parfaitement sa frappe devant Leroy (3-1, 83ème). Et voilà que la Metz est dite.
Les notes des joueurs
Les tops :
Diallo (8) : présent dans tous les bons coups, il s’est créé la bagatelle de quatre occasions franches pour deux buts inscrits et une passe décisive ; c’est bel et bien lui l’atout numéro 1 du secteur offensif grenat.
Nguette (7) : le jour oû ses centres trouveront preneur, il deviendra un « top player », à n’en pas douter ; en attendant, il est intenable sur son côté droit et on a cette sensation que tous les weekends son vis-à-vis vit des moments difficiles pour tenter de le neutraliser.
Cohade (7) : auteur de plusieurs ouvertures en profondeur absolument millimétrées, il s’est encore démené tel un gladiateur tout le long de la partie ; encore un gros match du capitaine mosellan.
Jans (7) : pour sa première titularisation de la saison, le latéral luxembourgeois s’est montré intraitable défensivement tout en participant activement au jeu de son équipe ; ses deux galettes adressées à Diallo auraient mérité meilleur sort.
Les semi-flops :
Boulaya (5) : on sait désormais à quel point le franco-algérien présente un jeu à risque mais il est capable de nettement mieux avec le ballon et doit savoir aussi jouer simple pour davantage fluidifier le jeu de son équipe ; s’est montré décisif en obtenant un pénalty pour une main dans la surface.
L’analyse
Au cours d’une nouvelle prestation de haute volée, le FC Metz a retrouvé son dû. Cette place de leader qu’il occupe depuis trois journées désormais, et pour laquelle il semble s’être résolu à consentir tous les efforts nécessaires pour la garder. Des efforts, cette jeune formation mosellane sait en produire et en reproduire pendant 90 minutes. En plus de cette capacité physique et technique au-dessus de la moyenne qu’ils démontrent, les Grenats affichent une réelle ambition de jeu. Un projet collectif déjà bien abouti au regard des statistiques offensives collectées jusqu’à présent.
Avec la bagatelle de douze buts inscrits en seulement quatre journées, les Lorrains marchent d’ailleurs sur les traces d’un nouveau record en la matière. A condition de garder cette « grinta » et cette appétence à faire trembler les filets adverses, le soldat grenat peut tout à fait revendiquer un tel objectif. Il y a effectivement de quoi faire au sein de l’effectif mosellan. Le duo d’attaquants en la personne de Diallo et de Niane, formés tous deux à Génération Foot il y a peu, seront bientôt officiellement surnommés les « bébés flingueurs » en l’honneur de leurs exploits (déjà douze buts à eux deux toutes compétitions confondues) respectifs.
De quoi faire changer d’avis les dirigeants lorrains, toujours en quête d’un attaquant confirmé au cas où Rivière plierait définitivement bagage ? La question mérite en tout cas d’être posée au regard de l’état de forme des deux joueurs susnommés. Il n’y aurait guère d’intérêt à freiner la progression de ces jeunes en devenir. De plus, le recrutement d’Adama Traoré paraît clairement verrouiller le mercato d’été messin, sauf si Antonetti émet l’envie d’un latéral gauche supplémentaire en vue de la probable nouvelle grave blessure au genou du pauvre Udol à qui on souhaite bien évidemment de retrouver au plus vite le chemin des terrains. Wait & see.
M.D