Quatre jours après une première manche victorieuse à Bollaert, les Grenat ont remis le couvert dans leur antre de St-Symphorien pour s’offrir leur dauphin lensois (2-0).
La composition
Metz-Lens, acte II. Le leader accueille en effet son dauphin pour ce qui ressemble -déjà en ce mois d’août- à une opposition entre deux barragistes se disputant un ticket permettant d’accéder à l’Elite. Il est vrai que ce duel a « de la gueule » sur le papier. Les deux équipes ayant remporté chacune de leurs rencontres respectives en championnat jusqu’ici. Metz souhaite ainsi poursuivre sa série tandis que Lens rêve de faire tomber dans son propre jardin une formation qui l’a rayée de la carte en Coupe de la Ligue. Pouvant disposer de son effectif quasi au complet -seuls Boye et Udol manquent à l’appel-, Frédéric Antonetti décide de composer en 4-2-3-1. Oukidja gardant la cage, la ligne de défense intègre la nouvelle recrue Delaine, -fraîchement débarqué du Paris FC-, et visiblement déjà opérationnel ; Sunzu et Fofana dans l’axe et Rivierez à droite. Au milieu, Cohade et Angban forment le duo de récupérateurs. Plus haut, Gakpa retrouve sa place en position de meneur de jeu avancé tandis que le trident offensif maison est de sortie : Nguette, Boulaya et Diallo.
Le film du match
La consigne de jeu des hommes de Philippe Montanier était somme toute assez claire : aller chercher le plus haut possible les Messins pour les empêcher de repartir de derrière ainsi que pour éviter que le milieu lorrain ne prenne l’emprise du jeu. Un scénario qui s’était en effet produit quatre jours plus tôt. En ce début de partie, les débats sont équilibrés, les deux équipes se neutralisant dans l’entrejeu. En difficulté justement sur ce point, les Lorrains sont tout de même les premiers à se montrer dangereux mais Nguette voyait son tir s’envoler dans le ciel de St-Symphorien après un beau numéro (6ème). Dans une rencontre relativement fermée, les Grenat seront les plus dangereux. Metz s’exposant forcément à des situations de contre, Gomis sera tout proche d’ouvrir la marque, profitant d’une bévue entre Fofana et Sunzu mais sa frappe croisée passe de peu à côté (23ème). Passée ce petit moment de flottement, le club à la Croix de Lorraine restera serein : de la tête, Sunzu par deux fois (30ème et 36ème) manquera de donner l’avantage à son équipe. Puis survint le tournant du match. Visiblement légèrement déséquilibré, Nguette obtenait un coup franc à l’entrée de la surface de réparation en plus de provoquer l’expulsion de Centonze, l’arrière droit lensois (37ème). Une décision bien heureuse pour Cohade et ses partenaires. Si le score reste vierge à la pause, la physionomie du match s’en trouve bien bouleversée.
De retour des vestiaires, le FC Metz ne tardera pas avant de concrétiser sa domination. A la suite d’un coup franc frappé fort au premier poteau par Boulaya, Leca ne parvient pas à bloquer le ballon qui revient sur Diallo qui ne se fait pas prier pour expédier le cuir dans la lucarne opposée (1-0, 48ème). Le verrou est sauté ! Le Racing encaisse ainsi son tout premier but de la saison en championnat. Bien en place malgré le réveil des visiteurs, les Messins continuent de se projeter et profitent de plus en plus des espaces laissés par des Lensois en infériorité numérique. Dans un joli jeu combiné entre Boulaya et Gakpa, le second nommé parvient à s’infiltrer dans la surface mais son centre en retrait est trop profond (61ème). Seulement dangereux à la faveur de coups de pied arrêtés, Lens est clairement handicapé à dix contre onze. Une nouvelle fois, l’entrée en jeu de Niane est fracassante. Si le jeune sénégalais n’est pas en réussite face à Leca (85ème et 87ème), il contribuera tout de même au succès en allant de son but hebdomadaire, battant ainsi en bout de course le portier lensois après avoir été parfaitement servi en profondeur par Fofana (2-0, 90ème+3). Et la Metz fut dite dans la cathédrale de St-Symphorien vibrant à l’unisson, à la grâce de ses 16 235 fidèles.
Les notes des joueurs
Les tops :
Diallo (7) : un travail de l’ombre important et un jeu sans ballon qui s’améliore nettement avec l’accumulation du temps de jeu, le buteur maison des Grenat s’est encore illustré en inscrivant sa huitième réalisation de la saison en plus d’avoir été à l’origine de nombreuses situations chaudes.
Fofana (7) : que ce soit à la récupération en sentinelle ou en défense centrale, la jeune pépite mosellane confirme match après match qu’on peut compter sur lui en toute circonstance, lui qui équilibre l’équipe et rassure par son calme ; et quelle technique dans la relance !
Sunzu (7) : extrêmement régulier depuis le début de saison, l’expérimenté international camerounais est le véritable patron de la défense du leader du championnat ; intraitable dans les duels, il est également très à l’aise dans la relance.
Les semi-flops :
Cohade (5) : une première période compliquée avec beaucoup de déchet dans les transmissions et un volume moins important que d’habitude ; le capitaine lorrain s’est bien repris en seconde après l’expulsion de Centonze.
Angban (5) : le jeune milieu défensif messin semblait en manque de jus sur la pelouse de St-Symphorien, il faut dire aussi qu’il ne s’agit ni plus ni moins de son troisième match complet en seulement huit jours.
L’analyse
Avec désormais six victoires consécutives en championnat et deux tours de qualifications en CDL passés avec brio, le FC Metz s’affirme un peu plus jour après jour comme le nouvel épouvantail de la L2. Si tout semble facile dans ces moments où la réussite ne quitte pas son camp, il n’en demeure pas moins que les Mosellans aspirent toujours à progresser, cherchant constamment à corriger des détails technico-tactiques et à peaufiner des automatismes déjà bien ancrés aussi bien dans les têtes que sur le terrain. Une équipe qui a le mérite de « se remettre en question à chaque fois », comme l’énonce son capitaine Renaud Cohade aux micros de BeInSport à l’issue de la partie. Ce groupe fait preuve de beaucoup de vertus, en définitive.
De plus, difficile d’imaginer ni de redouter une quelconque baisse de régime dans les semaines prochaines tant le coach lorrain sait rester placide en toute circonstance. Le maître-mot qui sort régulièrement de sa bouche est l’humilité. Et ce, en dépit de l’enchaînement des performances et des résultats absolument exceptionnels, au demeurant. En cela, Antonetti a une approche managériale intéressante car il parvient à maintenir l’ensemble de son groupe sous tension. Dans son analyse d’après-match, il n’a d’ailleurs pas fait exception à la règle et a fait preuve d’humilité vis-à-vis de son adversaire, d’une part, et de son groupe. Alors que Metz ne vient de s’offrir ni plus ni moins son principal challenger, l’ogre lensois qui n’avait pas tremblé jusqu’à son passage en Moselle. L’appétit vient en mangeant, comme dit l’adage.
Il y a décidément de quoi jubiler pour les supporters grenat. St-Symphorien est redevenue cette citadelle impénétrable. L’équipe tourne mais l’état d’esprit ne ternit pas. Finalement, la trêve internationale risque de couper cet élan et la dynamique qui s’accompagne. En attendant, le coffre-fort messin semble verrouillé à double tour et définitivement inaccessible pour quelconque équipe en cette fin d’été. Pourvu que ça dure…
M.D