UNE FAUSSE PROMESSE
Acclamés par des centaines de supporters à leur arrivée à St-Symphorien, les joueurs du FC Metz ne sont pas parvenus à honorer ce soutien populaire. Malmenés par des Strasbourgeois plus en jambes, les Grenats s’inclinent à domicile (1-2) dans un derby de l’Est qu’ils n’avaient plus perdu depuis 2008…
L’analyse
Après un revers contre Saint-Etienne en Ligue 1 et une victoire sur le fil contre Amiens en Coupe de France, le FC Metz cherche à se relancer pour le dernier match d’une quinzaine (éprouvante) de jours durant laquelle 5 matchs ont été disputés. En face, Strasbourg vit une saison plus compliquée et tente de s’éloigner de la zone rouge après 5 matchs sans victoire. Pour ce nouveau derby de l’Est, Frédéric Antonetti reconduit son schéma habituel malgré l’échec contre St-Etienne et fait deux changements : à gauche, Thomas Delaine est préféré à Mathieu Udol, et Pape Ndiaga Yade remplace Thierry Ambrose en attaque aux côtés de Vagner. Le duo offensif qui avait permis d’arracher la victoire contre Brest est ainsi reconduit. Ces trois joueurs (Delaine, Yade, Vagner) sont d’ailleurs à peu près la seule satisfaction du match, et il n’est pas étonnant de retrouver Yade à la passe décisive sur le seul but messin, inscrit par Delaine qui ouvre le score (17ème, 1-0). Cette joie ne sera que de courte durée puisque que le Racing se reprend bien après le but et Thomasson, déjà buteur à l’aller, vient égaliser sur une action étrangement similaire au but qu’il avait inscrit lors de la rencontre aller (33ème, 1-1).
Acculés, les Messins subissent alors la sortie prématurée de Sarr. Le tout jeune milieu sénégalais sort sur blessure après une grosse béquille et est remplacé par Tchimbembé qui peine à imposer la même intensité. Après une première mi-temps équilibrée et plaisante où le nul ne semble pas illogique, les Messins reviennent des vestiaires avec l’intention de faire meilleure figure qu’en première. Cet entrain ne dure malheureusement que peu de temps et les joueurs grenats finissent par craquer sur une tête de Thomasson, encore lui (84ème, 1-2). La fin du match ne sera guère plus glorieuse et les Strasbourgeois s’imposent pour la première fois depuis 2008 en inscrivant 2 buts sur 2 tirs cadrés.
Les intentions messines étaient pourtant bonnes au début du match. Dès le coup de sifflet, les Grenats déploient bien leur jeu et amènent plusieurs situations dangereuses. Maïga manque de peu l’ouverture du score dès la 5ème minute sur une tête détournée du bout des doigts par Kawashima. Le FC Metz continue de pousser tandis que le RCSA semble inexistant jusqu’à la logique ouverture du score de Delaine sur un rush solitaire (1-0, 20ème). Après un corner strasbourgeois mal tiré, le ballon ressort vit et Yade lance une contre-attaque balle au pied. Arrivé au milieu de terrain, il trouve Delaine sur le côté droit en profondeur qui réussit son 1 contre 1 avec Kawashima et inscrit le premier but en Ligue 1 de sa carrière. Vingt très bonnes minutes, puis plus rien. Après ce but, le Racing se reprendra et dominera totalement jusqu’à une égalisation logique. Comme contre Saint-Etienne, les Messins sont attendus sur leur jeu en contre et en laissant le ballon à l’équipe adverse. Thierry Laurey l’a parfaitement compris et laisse beaucoup plus les hommes de Frédéric Antonetti venir qu’à l’accoutumée dans un premier temps.
Avec un Boulaya moins en forme que d’habitude et la sortie prématurée de Sarr, les Messins ont beaucoup de mal à créer quoi que ce soit. Le danger passe ainsi principalement par Delaine ou sur coups de pied arrêtés. Les cadres messins semblent épuisés et Centonze -qui a disputé tous les matchs de la saison- livre certainement son moins bon match de la saison, complètement transparent dans la moitié de terrain adverse. Le peu de turn-over dû aux nombreuses blessures se fait fortement ressentir et seul les joueurs bénéficiant de passages récents sur le banc sortent du lot au niveau de l’activité (Delaine, Yade, Vagner). Le même schéma se reproduit en seconde mi-temps où les Lorrains tentent pendant une quinzaine de minutes avant de largement baisser en intensité et de manquer de solution face au bloc strasbourgeois. Ils craquent même en fin de match face aux assauts du RCSA qui a même l’occasion d’abandonner son plan de reproduction du jeu messin en cours de match face à l’incapacité d’apporter le danger du FC Metz, comme le montre le nombre de frappes en dehors de la surface (6 sur 14 tentées). Les Mosellans s’inclinent ainsi dans un match qui aurait pu sembler équilibré au vu des statistiques (1,47xG contre 1,4, 45/55% de possession, 14 tirs à 13, …) mais durant lequel, en réalité, le club à la Croix de Lorraine n’a jamais semblé être en mesure de remporter le match…
T.M
La réaction des entraîneurs
Les notes des joueurs
Les tops :
Delaine (7) : son premier but en Ligue 1, une grosse activité sur son côté, et un doublé écarté de peu par Kawashima à la 60ème. Le latéral français a offert un match référence, il est l’un des seuls de l’équipe à avoir été à la hauteur et le leader malgré lui de Metz dans ce derby de l’Est. Avec 81 ballons touchés, il est le Messin à avoir touché le plus de ballons de très loin, et en a profité pour délivrer deux passes clés depuis son aile.
Yade (6) : l’ailier sénégalais, pur produit de l’Académie Génération Foot, a su faire bon usage du peu de ballon qu’il a reçus (24). Il a ainsi pu offrir une magnifique passe décisive à Thomas Delaine mais aussi apporter un peu de danger sur les cages de Kawashima en reprenant des coups de pied arrêtés de Boulaya de la tête. Victime du manque d’activité offensive de l’équipe, il est remplacé à la 63ème par Maziz.
Les flops :
Centonze (4) : absolument transparent sur son côté droit, le latéral droit a paru complètement lessivé après beaucoup de matchs enchainés. Ayant même dû jouer les 2/3 du match contre Amiens suite à la blessure de Boahene, il a souffert de la comparaison avec Delaine et l’équipe a parfois eu l’air complètement équilibré. Avec 4 duels gagnés sur 11, seulement 73% de réussite à la passe et 1 seul centre tenté, il a été invisible offensivement et moins en vue défensivement.
Maiga (4) : match compliqué pour le milieu ivoirien. Après St-Etienne où il avait déjà été un cran en-dessous des performances dont il nous avait habitués la saison dernière, Habib Maïga a connu les mêmes problèmes contre Strasbourg. Après un début de match correct où il aurait même pu marquer, la sortie de Sarr lui confie automatiquement plus de responsabilités à la création. Et s’il est très bon dans le rôle de 6 récupérateur, il a montré des limites dans le poste de relayeur et a eu beaucoup de mal à se projeter vers l’avant ou trouver efficacement des partenaires en attaque.
Le résumé de la rencontre
Crédit photo: FC Metz ; LFP ; RC Strasbourg ; France Bleu
