[Après-match : FC Metz – SCO Angers] Metz crucifié dans le “Moulin time”

A l’image de sa saison, le FC Metz a longtemps mené au tableau d’affichage avant d’être plombé par ses errements habituels et de concéder sur le fil sa 22ème défaite de la saison face à Angers (1-2) … Vous avez dit cruel ?

 

La composition

 

A l’occasion de cette 36ème journée, les Grenats se devaient de présenter un visage plus conquérant que celui désespérant affiché face à Lille, qui a d’ailleurs quasiment entériné les dernières chances de survie du FC Metz en première division. Cela dit, rien n’étant encore officiel, les hommes de Frédéric Hantz se devaient de défendre bec et ongles les couleurs grenat et redorer le blason du club. Par rapport au schéma type concocté par le technicien mosellan, deux changements notoires avaient lieu : Selimovic était préféré à Fallou, suspendu, tandis que Rivierez retrouvait son poste de latéral droit au détriment de Balliu, écarté du groupe.

 

Le film du match

 

La rencontre se déroulant dans une chaleur étouffante, les Messins apparaissent clairement émoussés en ce début de partie tandis que les hommes de Stéphane Moulin monopolisent le ballon sans pour autant semer le danger dans la zone de vérité. Ce sont d’ailleurs les Angevins qui se montrent les premiers dangereux. Suite à un corner tiré par Tait, Kawashima est en retard ce qui profite à Toko-Ekambi, le plus prompt, qui ouvre le score mais l’arbitre siffle une position de hors-jeu (15ème). Les Lorrains n’ont alors toujours pas approché la cage adverse. Et pourtant, il suffit d’une contre-attaque éclaire impulsée en 3 passes qui permet à Rivière de s’infiltrer tout en vitesse côté gauche pour servir Mollet en retrait, qui conclut en deux temps (1-0, 20ème). Contre le cours du jeu, les locaux ont donc ouvert le score et paradoxalement, la formation angevine va nettement baisser en intensité jusqu’à la pause. Les visiteurs auraient même pu bénéficier d’un penalty pour un accrochage de Mandjeck sur Toko-Ekambi dans la surface que l’arbitre a jugé licite (31ème).

Après 45 minutes de jeu et conjugué à la défaite virtuelle de Lille, Metz revient à 3 petits points du barragiste. Dans une rencontre décidément peu disputée et assez insipide en termes d’inspiration de la part des deux camps, c’est toujours Angers qui confisque le cuir mais sans parvenir à inquiéter la vigilance du portier lorrain. Le chronomètre tourne. Il faudra attendre les 10 dernières minutes pour que le scénario du maintien bascule complètement. Alors qu’on apprend que Lille a désormais renversé la situation du côté de Toulouse, les Grenats sont toujours devant au tableau d’affichage dans une seconde période où aucune des deux équipes n’aura su se créer de véritables opportunités. Mais dans le temps additionnel, il suffit d’un rien pour que Metz replonge dans ses travers et concède bêtement des munitions. Sur l’un des rares corners angevins, Coulibaly dévie de la tête sur la barre avant que le cuir revienne sur Pavlovic, qui ne se fait pas prier pour remettre les deux équipes à égalité (1-1, 90ème +3). Forcément abattus, les Grenats vont même complètement craquer sur l’engagement. Moins d’une trentaine de secondes plus tard, Angers a tout le loisir de développer son jeu côté droit : après un bon relais, Touré ajuste un centre en retrait parfait pour Tait dont la reprise croisée trompe une nouvelle fois un Kawashima impuissant (1-2, 90ème +4). Metz incapable de tenir un résultat : un scénario qui s’est trop souvent répété cette saison.

 

Les notes des joueurs

 

Les tops :

Rivière (6) : en première période, il était à peu près le seul joueur messin capable de faire remonter le bloc ; son énergie a été récompensée par cette chevauchée folle conclue par cette passe décisive sur le but lorrain.
Cohade (6) : dans l’entrejeu, le capitaine grenat n’a pas été avare d’efforts, récupérant un nombre considérable de ballons ; ce qui est sûr, c’est qu’il n’a jamais triché et il est important de le mettre en avant.
Mollet (6) : pas forcément toujours dans le rythme ni dans le bon tempo, le milieu offensif messin a néanmoins signé sa 7ème réalisation de la saison et démontré sa faculté à être décisif dans les matchs à enjeux.

 

Les flops :

Roux (3) : en dessous physiquement ces dernières semaines, le meilleur artilleur du club à la Croix de Lorraine est passé à côté de son match.
Dossevi (3) : inexistant en première mi-temps et auteur de deux centres en seconde, le bilan est trop maigre de la part du joueur prêté par le Standard de Liège.
Kawashima (3) : peu rassurant dans le domaine aérien durant la rencontre et surtout coupable sur l’égalisation angevine d’une mauvaise lecture de trajectoire qui pèse lourd dans la besace.

 

L’analyse

 

L’espoir s’en est allé. Sur les coups de 18h45, à quelques secondes seulement d’un succès qui semblait pourtant se dessiner pour les hommes de Frédéric Hantz. Mais il n’en fut rien. Car Metz a une nouvelle fois lâché prise face à des Angevins, certes dominateurs, mais incroyablement stériles pendant une éternité dans cette rencontre. A deux minutes près, les Grenats se seraient offerts un bol d’air frais rafraichissant… insuffisant néanmoins car dans le même temps, en Occitanie, les Lillois arrachaient une victoire au forceps qui condamnait alors définitivement toute possibilité de résurrection côté messin.

Dans une saison cauchemardesque en tout point, il faudra souligner le mérite du coach Frédéric Hantz, dont le travail psycho-tactique aura permis à tout un club d’entretenir l’espoir jusque fin avril. Certes, les plus pessimistes des supporters auraient gagé dès le début de l’Automne que le combat était perdu d’avance. Il faut dire qu’à cette époque, Metz avait affolé les compteurs dans le rouge, en témoignent ces 14 revers concédés en l’espace de 16 journées. Un funeste record sur la base duquel le club n’aura jamais réellement su se relever.

Cet état de mort latente pourrait donc expliquer en partie le relatif flegme qui réside depuis le début de saison parmi les groupes de supporters. Aucun incident notable n’ayant été à signaler en tribunes depuis l’affaire des jets de pétards de décembre 2017. Et pourtant, il y avait largement matière à perdre patience vu le contexte. La preuve d’une certaine forme de détachement, d’un ras-le-bol global, en somme.

Soit, de toute évidence, en coulisses, on ne semble pas y prêter plus d’importance que cela, dans un milieu où le déni et la langue de bois sont manipulés avec la plus grande précaution. Là aussi, il sera bientôt venu le temps des règlements de compte parmi l’ensemble des acteurs pour se justifier de part et d’autre sur cette énorme désillusion.

Après deux saisons consécutives en L1, -que l’on se remémorera moins par le jeu produit que par les innombrables moments de galère- les Grenats vont donc bel et bien rattacher le sillon de l’antichambre qu’ils ont déjà largement fréquenté durant la dernière décennie (6 saisons depuis 2008). Le périple en L1 n’étant pas encore tout à fait abouti, il va de soi qu’il ne sera pas aisé pour les partenaires de Renaud Cohade de rester mobilisés pendant ces deux dernières semaines désormais dénuées de tout enjeu.
Qu’adviendra-t-il du coach, des joueurs cadres et de l’effectif en général à l’orée de cette nouvelle saison qui débutera dès juillet 2018 ? Nous nous attarderons bien évidemment sur ces points chauds d’ici la fin du présent exercice.

 

M.D

P