Dans une rencontre de gala avec un St-Symphorien chaud comme la braise, les Grenat ont justifié leur statut de leader en écartant, comme à l’aller, le Brest de Jean-Marc Furlan (1-0)…
Le live report
Le FC Metz est un champion de toute beauté. Une fois n’est pas coutume, il l’a encore prouvé sur le terrain en alliant la manière et le cœur pour s’offrir le scalp de son dauphin brestois, le tout devant son public venu en nombre pour la « der des der » avant l’arrivée des joutes endiablées de la L1, et le début des véritables hostilités. Qu’importe. Les Grenat ont ainsi poursuivi leur chemin de croix en patron (quasiment) jusqu’au bout, seule l’infime déconvenue d’un derby retour sans grand intérêt sur le papier saura nous faire nourrir quelques regrets, mais rien de bien douloureux tout de même. Et puis, il suffit de se replonger un moment sur cette magnifique soirée de la 38ème journée vécue à St-Symphorien pour redonner du baume au cœur aux supporters. Metz et Brest qui s’affrontaient pour l’honneur dans une partie sans aucune conséquence pour les deux clubs. Eh bien, il faut dire que cela valait franchement le coup de le suivre, cet épilogue triomphant !
Pour l’occasion, les deux premiers de la classe se sont attelés à jouer, sans calcul. Et les 22 acteurs de livrer un spectacle de grande qualité au moins sur la base d’une première période hyper rythmée de part et d’autre. Il n’aura fallu qu’une minute trente à Delaine pour qu’il détale dans son couloir gauche et adresse un premier centre fuyant devant la cage de Larsonneur (2ème). De quoi donner le ton. Mais quelques minutes plus tard, les quelques 20 200 spectateurs messins trembleront lorsque Charbonnier, parfaitement lancé par Autret, défiera Oukidja mais le gardien lorrain aura le dernier mot au prix d’une main droite d’une fermeté incroyable (6ème). Le dauphin breton ne le sait pas encore, mais il vient de laisser passer sa chance. Car si les hommes de Jean-Marc Furlan sont habiles techniquement avec le cuir, ce sont bien les Grenat les plus incisifs dans cette partie. Après un dégagement d’Oukidja, Gakpa hérite du ballon dans l’axe avant de lancer parfaitement Diallo dans la profondeur dont le plat du pied devant Larsonneur fait mouche (1-0, 16ème). Sous une pluie constante d’applaudissements émanant de part et d’autre des tribunes, les Grenat parviendront par la suite à préserver leur cage inviolée tout en se procurant d’autres occasions mais l’essentiel sera acquis dès la pause. Sans remettre en cause la prestation brestoise, il faut comprendre le fait que les Finistériens terminent en roue libre, après avoir validé l’accession la semaine précédente et certainement bien festoyé. Cette dernière de la saison se distinguera par une saveur bien singulière lorsque M. Rouinsard, l’arbitre central, réunit l’ensemble des joueurs avant le terme de la rencontre pour célébrer son clap de fin dans l’arbitrage professionnel. Les deux capitaines Cohade et Bélaud se voyant alors offrir les cartons en guise de symbole sportif. Une scène finale aussi poignante que marquante. L’homme du match, c’était clairement lui.
En ayant dominé son dauphin sans trop de souci, Metz a ainsi naturellement rempli le contrat une dernière fois, tout comme le cahier des charges, dans sa globalité. Certes, la remise du trophée, les cris stridents de joie de Angban et le feu d’artifice dans le ciel grenat de St-Symphorien demeureront autant de souvenirs impérissables pour les supporters du club à la Croix de Lorraine. Cela dit, on est loin de l’engouement et de l’effervescence engendrés autour du club lors des deux derniers titres de champion en 2014 et 2007. Comme si ce titre relevait d’une certaine forme de logique. Ceci étant peut-être dû à la perception du public sur ce FC Metz là, qui, souvent, est apparu inaccessible pour ses adversaires ? Que les obstacles étaient moindres, ou du moins, qu’ils n’étaient pas en mesure d’empêcher le club mosellan de retrouver leur terre au sein de l’Elite.
Dans les faits, si l’on parle de difficultés, il est vrai que cette équipe de champions n’aura finalement pratiquement pas eu à en surmonter, dans une saison traversée telle un long fleuve paisible sans tumulte, ni contrariété. Et c’est précisément ce qui a fait la force majeure des Messins : ils n’ont jamais douté. A aucun moment cette saison, on n’a pu ressentir quelque signe de fragilité au sein d’un groupe idéalement constitué à la fois qualitativement et quantitativement. Le coach Antonetti aura su imprégner dans les têtes de ses joueurs les valeurs de hargne, de combat et la détermination nécessaires au plus haut niveau. Il sera parvenu à développer le potentiel des jeunes joueurs (Nguette, Niane, Diallo, Fofana, Angban pour ne citer qu’eux) et à créer une dynamique autour des éléments cadres (Cohade, Oukidja, Sunzu, Boye, Balliu).
Malgré son départ -pour les raisons que tout le monde connaît-, ses adjoints, en particulier Hognon, ont parfaitement repris le flambeau en parvenant à maintenir une continuité à travers une ligne directrice similaire, ce qui ajoute à la force de caractère de ce groupe pro, staff compris. En définitive, c’est une osmose générale qui a pris cette saison. Reste à espérer que ce FC Metz 2018/2019 réussisse le switch L2/L1 tant redouté. Pour cela, il faudra tâcher de consolider les fondations existantes, d’étudier judicieusement les choix du recrutement et surtout de gérer le dossier épineux de l’entraîneur. De ce que l’on sait désormais, ce ne sera pas le chevronné Antonetti aux manettes et c’est peut-être là, l’ébauche d’un problème…
Les notes des joueurs
Les tops :
Delaine (8) : après 3 minutes de jeu, il avait déjà débordé deux fois pour autant de centres dangereux, c’est dire l’activité et les aptitudes physiques du joueur… Il ne lui manque que les buts pour franchir un palier et devenir un latéral gauche moderne de référence.
Angban (8) : hyperactif pendant plus de 90 minutes, le milieu relayeur messin s’est révélé intraitable et indispensable à la récupération et a largement contribué à la grande fluidité du jeu de son équipe.
Gakpa (8) : inspiré comme jamais, le numéro 10 grenat a non seulement adressé un caviar à Diallo sur l’unique but de la partie mais il n’a également cessé d’illuminer le jeu par sa qualité de passe et sa capacité à perforer balle au pied.
La note de l’arbitre :
Rouinsard (10) : une dernière de rêve pour l’arbitre de 45 ans qui, en plus de n’avoir commis d’erreur manifeste dans sa gestion du match, s’est efforcé de ne distribuer aucun carton au cours de la rencontre. Et l’on retiendra forcément cette réunion de la 93ème minute et ce « merci » que beaucoup d’entre nous se remémoreront avec la plus grande affection…
M.D