Metz dispose de Laval (1-0) au terme d’une rencontre animée de toutes les humeurs.
Le onze
Philippe Hinschberger ne change pas une équipe qui gagne. Romain Métanire et Tiago Gomes occupent les couloirs en défense aux côtés de Nuno Reis et José Palomino. Georges Mandjeck et Ferjani Sassi sont dans l’axe derrière le trio composé de Serguei Krivets, Daniel Candeias à droite et Yeni Ngbakoto à gauche. Devant, Christian Bekamenga a la charge de tromper ses anciens coéquipiers.
La 1ère période
Le début de match est à l’avantage des lavallois. Disciplinés et appliqués, les joueurs de Denis Zanko font bien tourner et Erwan Quintin trouve la barre sur un centre (2′). Romain Habran trouve les gants de Thomas Didillon (7′). La première occasion messine est la bonne. Servi par Ferjani Sassi, Romain Métanire glisse le ballon en retrait pour une reprise peu académique de Christian Bekamenga. Le nouveau serial buteur messin voit le ballon, contré, heurter le poteau droit de Lionel Cappone avant de finir au fond des filets (1-0 16′). La suite est à sens unique. Metz pousse et Sassi est proche de doubler la mise mais son choix hasardeux de placer une tête à deux mètres de la ligne finit en corner (24′). Dans la foulée, sa reprise de la tête est captée par Cappone (25′). Métanire y va de son petit numéro pour une frappe du gauche qui s’écrase sur le poteau (27′) ! Daniel Candeias s’essaye de loin (29′), puis son centre-tir trouve la barre (30′) ! Serguei Krivets était un poil trop court sur un service de Candeias (35′) avant de tenter une frappe à 20 mètres, non cadrée (40′). Metz n’avait pas réussi à se mettre à l’abri, et laissait Laval dans la partie.
La seconde période
Comme (trop) souvent, la suite fut toute autre. Laval, encore debout, mettait du cœur et de la justesse à l’ouvrage, s’offrant quelques situations, notamment sur des frappes de loin. Manquait la finition, et si Thomas Didillon n’était pas particulièrement inquiété, à l’exception de la frappe de 25 mètres de Hassane Alla (49′), les messins laissaient le ballon à l’adversaire sans même parvenir à remettre le pied dessus. Côté messin, rien ou presque à se mettre sous la dent, y compris lorsque Krivets est accroché dans la surface (62′), ou quand Bekamenga parvient à se retourner et à centrer fort devant le but sans que Yeni Ngbakoto ne parvienne à reprendre (80′). Samy Kehli ne convertissait pas non plus une situation très favorable au bout des arrêts de jeu.
L’analyse
Si Christian Bekamenga a une nouvelle fois frappé (son 4è but en 3 rencontres), le match aurait dû être plié bien plus largement en première période. Après un premier acte bien mené et dynamique, les messins ont complètement baissé pavillon en seconde période, laissant tout le loisir aux lavallois de s’inviter aux abords du but de Thomas Didillon. Totalement passifs, les hommes de Philippe Hinschberger n’ont rien proposé et ont semblé attendre d’improbables contres qu’ils n’ont jamais été en mesure d’exploiter. Emballants rapidement, les messins ont bien failli faire revivre le scénario nîmois, d’une équipe trop attentiste. Comment expliquer un tel écart ? Difficile, y compris si on se rassure en imaginant une baisse de régime volontaire à l’approche du derby. Défendre n’est pas un gage d’économies d’énergie, bien au contraire. Les messins gagnent à nouveau, en étant sur une dynamique très positive, mais ils ne semblent pas retenir les leçons des points bêtement perdus depuis 6 mois. L’inefficacité lavalloise a suffi cette fois, mais …
Les joueurs
Thomas Didillon a préservé l’essentiel, rarement sollicité mais vigilant sur la frappe d’Alla (49′). Romain Métanire et Tiago Gomes ont proposé beaucoup de jeu offensif, le premier aurait dû être récompensé sur sa tentative heurtant le poteau, le second monte indéniablement en régime. José Palomino et Nuno Reis ont été solides et présents notamment dans les airs.
Le duo Mandjeck – Sassi est décidemment très intéressant. Si le camerounais s’impose comme le seul vrai récupérateur de l’effectif, la qualité technique de Sassi et sa présence à l’avant est une bonne chose. On regrettera son manque de réalisme, après déjà deux échecs mémorables face à Créteil. Serguei Krivets a livré une belle copie, manquant cependant de spontanéité sur quelques mouvements. Daniel Candeias, en bien meilleure forme, a disparu de la circulation en seconde période, à l’image de Yeni Ngbakoto, moins percutant qu’à l’accoutumée. Christian Bekamenga a confirmé son plein de confiance avec un 4è but, et un jeu, notamment dos au but, très reluisant.
Le coaching
Point faible des choix de Philippe Hinschberger, le banc messin offre bien peu de solutions. Lors d’une seconde période amorphe et sans solutions, le technicien ne dispose d’aucune véritable cartouche offensive, capable d’apporter de la vitesse et de la percussion. Ainsi, Samy Kehli a remplacé Serguei Krivets. Mais le biélorusse est plus à même de finir le match même sur une jambe que l’éternel espoir messin frais sur ses deux pattes. Jamais dans le bon tempo, lent, maladroit, Kehli a, notamment par ses choix inopportuns, peut-être grillé sa dernière carte. Il apparaît en tous cas peu logique de lui confier les clés du schéma offensif avec autant de lacunes !
André Santos n’a pas servi à grand chose. Peu sollicité, il s’est montré incapable de poser un minimum le pied sur le ballon à un moment où ses coéquipiers peinaient grandement à sortir proprement. Le portugais traverse match après match tel un fantôme et n’apporte aucune plus-value au jeu messin.
Vendredi, c’est derby !