Les Grenats ont subi une énième déconvenue sur la pelouse de St-Symphorien en accouchant d’un nul heureux (1-1) face à Toulouse après avoir pourtant longtemps mené au score dans une rencontre d’une tristesse absolue…
La composition
Le FC Metz retrouve enfin son terrain de jeu de St-Symphorien après deux déplacements consécutifs à Troyes et à Guingamp, ayant apporté leurs lots respectifs de déception et de frustration (3 points perdus au total en toute fin de rencontre). Pour cette rencontre, Frédéric Hantz opte pour une configuration assez proche d’un 4-4-2 : l’habituel Kawashima porte les gants, Palmieri -qui revient de blessure- et Balliu occupent les couloirs défensifs tandis qu’une charnière expérimentale constituée de Rivierez-Niakhaté est alignée. Au milieu, Cohade et Poblete sont chargés de la récupération alors que Milicevic et Dossevi animent les couloirs offensifs. Devant, l’association Roux-Rivière est à nouveau présente. La liste des absents reste inchangée par rapport au dernier match : Assou-Ekotto, Jallow, Jouffre, Fallou, Udol et Didillon sont toujours indisponibles. Bisevac quant à lui, démarre sur le banc des remplaçants.
Le film du match
Passée une entame de match assez animée avec deux corners obtenus simultanément par Toulouse puis Metz (1ère), le FC Metz prend peu à peu la mesure du jeu en évoluant haut sur le terrain. A la suite d’un bon travail de Roux, Dossevi peut tenter sa chance mais sa frappe frôle le montant de Lafont (10ème). Le rythme est plutôt faible en ce début de match : les Messins se contentant de garder le cuir tandis que les Toulousains s’essaient à de rares incursions qui pêchent par excès de précipitation. Au fur et à mesure, le match baisse clairement d’intensité et un grand nombre de fautes viennent ternir le spectacle offert par les 22 acteurs. Les Lorrains se révèlent être les plus dangereux : suite à un centre de Palmieri, Rivière ne parvient pas à pivoter habilement et sa frappe n’inquiète pas Lafont (27ème). Les Haut-garonnais répliquent dans la foulée : avec beaucoup de réussite, Jean parvient à se glisser au cœur du jeu pour armer une frappe puissante que boxe difficilement Kawashima du poing (29ème). Suite à la montée du latéral Amian, c’est au tour de Sangaré de tenter sa chance de la tête cette fois-ci au premier poteau mais c’est loin du cadre (31ème). Evoluant désormais en contre, les Grenats parviennent à trouver le bon décalage côté droit : Dossevi ajuste un centre millimétré pour la tête décroisée et victorieuse de Roux, démarqué au second poteau (1-0, 33ème). C’est un peu inespéré vue la physionomie du match. Suite à l’ouverture du score, ce sont les Toulousains qui vont camper dans la moitié de terrain messine. Peu avant la mi-temps, Gradel, dont les prises de balle commencent à gêner l’équipe lorraine, est sévèrement taclé près des bancs de touche par Palmieri. Ce geste aussi incompréhensible que honteux sanctionne logiquement le latéral gauche grenat d’un carton rouge, l’arbitre n’ayant pas pris le temps de la réflexion (42ème). Un fait de match qui va donc changer la donne dans ce match pour le moment assez équilibré du fait de la relative faiblesse des deux équipes. Juste avant la pause, les Grenats passent près de la correctionnelle lorsque Jullien coupe un superbe centre extérieur du pied de Delort à bout portant : le portier mosellan réalise là un arrêt réflexe miraculeux et le ballon est ensuite dégagé (44ème).
Boostés par une fin de mi-temps clairement à leur avantage, l’équipe de Mickael Debève prend totalement le jeu à son compte. Sur un corner, Jullien décroise sa tête au premier poteau mais Sangaré ne parvient pas à reprendre au second (51ème). Les deux changements offensifs opérés par les Toulousains portent leurs fruits. Les Messins semblent tétanisés et incapables de ressortir le ballon, acculés dans leurs derniers retranchements. Un superbe débordement de Gradel lui permet de servir parfaitement Delort, qui échoue, pourtant seul au second poteau (63ème). Metz est à l’agonie dans ses couloirs défensifs. A droite, la doublette Amian/Gradel fait des misères au jeune entrant Lempereur, ayant pris la place de Palmieri suite à son expulsion. Sur un énième mouvement orchestré par la paire, Amian est servi dans la course mais son centre est trop fort pour trouver preneur (68ème). Un scénario qui va heureusement se répéter pour les hommes de Frédéric Hantz. Car à l’aune du dernier quart d’heure, l’incroyable temps fort toulousain n’a pas été concrétisé au tableau d’affichage. La première tentative messine de la seconde mi-temps n’intervient que via une frappe complètement dévissée de Roux (72ème). On croit alors que les locaux vont s’en tirer sans dégât majeur. L’équipe de la Ville Rose ayant tout donné sur cette seconde période. Et ce qui devait arriver arriva. Comme à l’accoutumée ces derniers temps, le club à la Croix de Lorraine va finir par céder. L’infernal duo Amian/Gradel concrétise enfin sa promenade de santé sur ce couloir droit : Gradel déborde une nouvelle fois et retrouve encore son latéral qui ne se fait pas prier pour décocher un missile dans la surface, qui vient se loger dans les filets d’un Kawashima impuissant, avec l’aide de la transversale (1-1, 85ème). Les Grenats sont logiquement sanctionnés par un second acte absolument catastrophique. Le point du nul est d’ailleurs extrêmement flatteur, étant donné la physionomie de la rencontre. La perspective d’espérer voir le FC Metz en L1 une troisième saison consécutive tend à s’éloigner de plus en plus.
Les notes des joueurs
Kawashima (7) : beaucoup d’assurance, des arrêts de grande classe notamment celui en fin de première période face à Jullien ; ne peut pas grand-chose sur le but d’Amian, au demeurant.
Palmieri (0) : très peu en vue sur son côté gauche et visiblement peu concerné par le collectif, l’ex-Bastiais a su en revanche s’illustrer dans le combat -au premier sens du terme- lorsqu’il a fauché Gradel d’un tacle à ranger dans la catégorie de « l’inadmissible » sur un terrain de foot, abandonnant ainsi ses partenaires pendant plus d’une mi-temps.
Lempereur (3) : entré en jeu prématurément pour pallier l’exclusion de Palmieri, le jeune latéral gauche a eu beaucoup de difficultés à calmer les ardeurs de Gradel et Amian, côté droit. Un match à oublier d’urgence.
Niakhaté (6) : plutôt solide et bien en place dans une charnière atypique formée avec Rivierez, l’ex-Valenciennois a fait preuve de beaucoup de sang froid pour repousser les assauts des Toulousains, notamment en seconde période.
Rivierez (6) : à l’instar de son compère de la charnière, l’habituel latéral droit messin s’est montré impérial dans l’axe de sa défense, dégageant un nombre incalculable de ballons dangereux et étant toujours bien placé pour couper les trajectoires.
Balliu (4) : de son côté droit, le latéral espagnol a beaucoup souffert de la vitesse de Delort et Jean notamment ; clairement moins tranchant dans son apport offensif qu’habituellement. Un match décevant.
Milicevic (3) : en tant qu’ailier gauche, le milieu offensif s’est trop peu montré à son avantage, perdant beaucoup de ballons dû à un déchet technique important ; a logiquement cédé sa place suite au remaniement tactique contraint par l’exclusion de Palmieri.
Cohade (4) : toujours dans un rôle de régulateur du jeu messin, le capitaine des Grenats a eu beaucoup moins de jus qu’à l’accoutumée, peu aidé il faut le dire par son acolyte au milieu de terrain.
Poblete (3) : après un début de première mi-temps dans le bon tempo, l’Argentin a très vite perdu son allant et son impact défensif ; à la récupération, il n’a pas eu le rendement escompté. Sa place dans le onze grenat n’est clairement pas garantie pour les échéances futures.
Dossevi (5) : auteur de sa 7ème passe décisive en championnat, l’ailier droit messin a été l’auteur d’une belle première période avant de s’éteindre progressivement -à l’image de l’équipe- en seconde.
Roux (7) : en position d’attaquant excentré, la meilleure gâchette de l’effectif lorrain s’est encore illustrée par ses nombreux appels, sa justesse technique et son acharnement permanent sur le rectangle vert ; auteur de sa 11ème réalisation, l’ex-Stéphanois traverse une passe exceptionnelle.
Rivière (2) : l’attente est peut-être trop élevée par rapport à sa fragilité physique et mentale, toujours est-il que l’avant-centre messin a été complètement absent des débats toute la rencontre. Son irrégularité pose forcément de gros soucis.
L’analyse
On ne pouvait tout simplement pas rêver d’un pire scénario pour le FC Metz pour ces dernières semaines. Après avoir lâché bêtement des points à Troyes et à Guingamp, l’équipe lorraine a remis le couvert face à une pourtant bien pâle équipe de Toulouse, aussi imprécise qu’inefficace mais qui, à force de tenter, a su logiquement faire sauter le verrou mosellan. D’aucuns diront qu’il s’agissait là d’un scénario assez prévisible, vu la physionomie du match. Tellement prévisible en effet.
A désormais dix journées de la fin, la tournure délicate qu’entrevoit le parcours des Grenats les oriente doucement -mais sûrement- vers des contrées peu reluisantes que celles qui hébergent aujourd’hui des joueurs géniaux tels que Fabinho, Rabiot ou Fekir. Avec 8 points de retard sur la zone barragiste, le périple en L1 du Club à la Croix de Lorraine approche fatalement vers la fin.
Incapable de vaincre ni Montpellier, Troyes, Guingamp, ni Toulouse à St-Symphorien, les protégés de Frédéric Hantz vont devoir trouver des ressources mentales et physiques au plus profond d’eux-mêmes pour s’évertuer à croire un tant soit peu à une amorce de remontée. Un objectif qui s’annonce forcément un peu (beaucoup) surréaliste. A la vue, déjà, de l’écart avec les poursuivants qui ne se réduit toujours pas. Compte tenu de l’indigence des prestations récentes livrées par le FC Metz, d’autre part.
Le soldat grenat est quelque part touché, et aura bien des difficultés à se relever de sitôt… Il faudra pourtant bien se rendre au Parc des Princes dans une semaine pour y affronter une équipe demeurant invaincue sur son terrain depuis près de 2 ans. Voilà qui promet…
M.D