Catharsis d’une saison de toutes les hontes
Dans le duel des mal classés entre le 19eme et le 20eme, Metz a coulé face à un Bordeaux pourtant nauséabond depuis des mois. Ça sent la fin et l’enfer n’est plus très loin désormais…
L’analyse
Deux équipes ayant engrangées seulement 23 points en 30 journées de Ligue 1, un premier non relégable avec 5 points d’avance et une fin de saison à l’issue incertaine qui se rapproche inexorablement : voilà ce que nous propose l’affiche de cette rencontre opposant Bordeaux à Metz au Matmut Atlantique. L’enjeu est de taille pour les deux formations, et a confrontation ressemble plus que jamais à un »match à 6 points ». Malheur au vaincu, donc. À l’aller, ce duel de cancre avait accouché d’une rencontre prolifique plus spectaculaire qu’attendue qui s’était conclue sur un score fleuve (3-3), et cette rencontre commence sur les mêmes bases. Dans les 10 premières minutes, les Bordelais sont très offensifs autour d’un trio Hwang-Niang-Dilrosun et forcent Caillard à plusieurs parades d’entrée de jeu. Positionnés dans des schémas miroir, les Messins tentent de rester compact en défense placée mais commettent des fautes qui permettent aux locaux d’être dangereux. Complètement désordonnés sur coups de pieds arrêtés, les Messins laissent Guilavogui puis Niang dans des positions dangereuses dans la surface.
Mais c’est sur coups de pied arrêtés que les Grenats leurs répondent et sur leur première vraie occasion du match, De Préville sert parfaitement Lamkel Ze d’un centre millimétré que le Camerounais smashe de la tête. Metz est devant, et la recrue surprise messine score déjà (0-1, 21eme). Bordeaux se déconcentre et les sorties de balles des Bleu Marines deviennent fébriles. C’est De Préville encore une fois qui en profite en interceptant des passes trop molles, dont l’une qui force Gregersen à un retour quasi miraculeux. Mais Metz est toujours trop brouillon et commet beaucoup trop de fautes (6 dans les 35 premières minutes), ce qui permet à Bordeaux de capitaliser sur ces coups francs. M’Baye Niang est particulièrement dangereux et Bordeaux trouve des solutions dans le jeu face à un bloc messin trop passif. Comme face à Monaco en seconde période la semaine passée, Metz est particulièrement gêné par la double pointe des Girondins, mais la force de frappe offensive de la lanterne rouge de Ligue 1 n’est heureusement pas la même.
À la mi-temps, Nicolas de Préville, pourtant très intéressant et remuant en première période, cède sa place à Farid Boulaya qui avait débuté sur le banc après une copie moyenne face à Monaco. Après un début tranquille de seconde période, Bordeaux parvient à hausser le ton et rapidement trouver la faille sur une attaque rapide. C’est Mangas qui égalise d’une frappe contrée dans les 10 mètres (1-1, 52eme). En réponse à cette égalisation, le staff messin fait sortir le buteur du jour, Didier Lamkel Ze, pour le tueur, la terreur des surfaces, le grand attaquant, Louis Mafouta (9 matchs, 1 but). Avec ce retour au 5-4-1, nourrir des ambitions offensives dans le jeu semble bien ambitieux et les Grenats laissent la balle aux Girondins car incapables d’en faire quelque chose. A force de laisser le ballon et l’occupation girondine, les Messins sont punis. Logiquement. Une nouvelle fois, Bordeaux accélère le rythme sur une action partie de Guilavogui et trouve Mensah qui centre pour Niang (2-1, 68eme). Encore une fois c’est le côté droit Delaine-Bronn qui se troue complètement.
Comment répondre maintenant avec seulement 2 joueurs offensifs dont un attaquant niveau National 1 ? Il faut une blessure de Kana-Biyik pour que Metz daigne faire entrer un joueur offensif, Papa Yade en l’occurrence. Sur un centre à ras de terre de Fali Candé, Delaine manque l’égalisation salvatrice, pourtant seul à 12 mètres des cages de Poussin. Impensable. Quelques minutes plus tard, Vincent Pajot manque de peu le cadre en reprenant de la tête un centre de Boulaya. Sur un corner, les Bordelais font le break sur corner. Après une action sur le côté gauche où Thomas Delaine ne semblait pas vouloir défendre, Bordeaux obtient un corner tiré au second poteau et c’est contre tout attente Caillard, héroïque jusqu’ici, qui se troue lui aussi complètement et laisse Hwang finir dans le but vide de la tête (3-1, 80eme). Metz est enterré. Metz ne reviendra pas et Metz va même certainement descendre. Bousculés et martyrisés par une équipe girondine pourtant en perdition jusqu’alors, les Grenats ont trouvé le moyen de reproduire le match de la honte qu’ils avaient livré à St-Etienne, quelques semaines plus tôt. Catharsis d’une saison désastreuse qui doit trouver des réponses, à commencer par l’état major du club à la Croix de Lorraine…Il faudra s’armer de patience pour quelques semaines pour cela. En attendant, silence radio. On coule, on souffre et puis c’est tout.
T.M.
La réaction des coachs
Le résumé de la rencontre
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Crédit photo: Icon Sport