[Après-match : Stade Brestois – FC Metz] La Bretagne est grenat !

A l’occasion de son entrée en lice dans le championnat de L2, des Grenats plus costauds ont logiquement disposé de leur homologue brestois, passé complètement à côté de son match, pour finalement l’emporter (0-1) au terme d’une prestation qui pose des bases prometteuses.

 

La composition

 

L’effectif du FC Metz désormais entraîné par l’expérimenté Frédéric Antonetti -de retour sur les terrains de France après avoir quelque peu délaissé le métier depuis son éviction du Stade Rennais en 2016- fait office d’épouvantail dans un championnat de L2 que l’on connaît pour son étonnante homogénéité. Car oui, à l’annonce du premier commando appelé à l’ordre pour y affronter le Stade brestois, on se rend compte que beaucoup ont déjà goûté à l’étage du dessus (Oukidja, Boye, Rivierez, Sunzu, Poblete, Cohade, Nguette, Dossevi) sans compter les quelques jeunes qui y ont été plus ou moins intégré lors les deux dernières années (Basin, Jallow, Diallo, Boulaya, Udol, Hein, Niané). Un total de pas moins de 15 joueurs. Plutôt conséquent pour un groupe de 19 joueurs. Voyons alors ce que cela donne sur le terrain. Les dernières mises en place tactiques à l’entraînement et en confrontations amicales suggéraient un dispositif en 4-2-3-1, à l’image du système usité ces dernières années, sous la tutelle d’Hinschberger et Hantz.

La toute première composition du coach Antonetti s’articule ainsi autour du nouveau gardien Oukidja, de la charnière centrale Sunzu-Boye, entourés par Udol à gauche et Rivierez à droite. Au milieu, Cohade et le nouvel arrivant Fofana sont chargés de la récupération. Sur le front de l’attaque, on retrouve un certain Nguette –qui avait perdu sa place l’an passé- côté gauche, alors que Boulaya évolue sur l’aile droite ; Gakpa, lui aussi nouvelle recrue, prend la place de meneur de jeu, chargé notamment d’alimenter Niané, unique pointe. On notera que Diallo, de retour de prêt de…Brest est sur le banc des remplaçants au même titre que Dossevi, en instance de départ. Rivière et Balliu, qui disposent d’un bon de sortie, ne sont pas non plus présents. Les derniers arrivants Jamiro Monteiro et Victorien Agban sont indisponibles tandis qu’Habib Maiga doit soigner une blessure qui devrait le tenir éloigné des terrains jusque fin septembre au minimum.

 

Le film du match

 

Bien rentrés dans leur match, les partenaires de Renaud Cohade sont les premiers à développer quelques bonnes phases de conservation du cuir. Si les Grenat prennent l’ascendant sur leur adversaire, ce sont bien les Brestois qui se créent la première situation mais Charbonnier ne parvient pas à ajuster la mire aux 20 mètres (9ème). A la suite de cela, le club à la Croix de Lorraine sera le plus entreprenant : Nguette (11ème) puis Niané (12ème) vont à leur tour buter sur Larsonneur jusqu’au premier corner messin. Bien tiré tendu par Boulaya, il trouve alors Niané, libre de tout marquage, qui ajuste d’une tête décroisée le gardien des locaux (0-1, 13ème). Ce même Niané qui, parti à la limite du hors-jeu, butera ensuite sur le portier brestois (21ème). Peu mis à contribution dans cette première mi-temps, il faudra attendre la tentative lointaine du latéral droit Bélaud pour entrevoir une idée de révolte dans le camp breton (43ème). Dans la foulée, les visiteurs sont même proches d’aggraver la marque mais Boulaya ne parvient pas à reprendre le centre au cordeau adressé parfaitement par Gakpa (44ème).

De retour des vestiaires, on peut constater que les Bretons ont décidé de jouer plus haut et d’aller chercher davantage les Messins dans leur zone de confort. Un changement tactique qui ne procurera pas tout à fait le succès escompté. Les Grenat, bien en bloc, demeurent imperturbables à l’image de leurs deux milieux récupérateurs qui abattent un travail de l’ombre remarquable. Les deux équipes ont tendance à davantage se neutraliser, ce qui fait bien sûr l’affaire des hommes de Frédéric Antonetti. Il faudra attendre le dernier quart d’heure pour observer un peu de folie, toujours dans les rangs messins. Mais Larsonneur aura le dernier mot à chaque fois devant Cohade (74ème) puis Diallo dans le temps additionnel (90ème +4), retardant ainsi l’échéance jusqu’au coup de sifflet final. Metz n’aura donc pas eu à forcer son talent pour venir à bout d’une bien pâle équipe de Brest.

 

Les notes des joueurs

 

Les tops :

Fofana (7) : pour sa première titularisation, le numéro 6 grenat a délivré une prestation toute en sobriété : brillant à la récupération et souvent subtile dans ses choix de passe. Une belle découverte.
Nguette (7) : visiblement bien au point physiquement, l’ailier messin était décidément en jambes : ses accélérations et ses prises de balle incessantes auraient mérité meilleur sort.
Udol (7) : à l’instar de Nguette, sur son côté gauche, le jeune latéral s’est montré intraitable défensivement face à son vis-vis ; il peut cependant apporter davantage offensivement.
Niané (7) : auteur du coup de tête victorieux sur le but et globalement présent dans tous les bons coups en première période, il a ensuite accusé logiquement le coup physiquement en seconde.

 

Les semi flops :

Boulaya (5) : il tire le corner décisif qui amène l’ouverture du score messine mais pour le reste, on ne retiendra pas grand-chose de positif du fait de son jeu encore trop brouillon.
Rivierez (5) : appliqué sur le plan défensif comme souvent, il gagnerait à se montrer plus actif dans son couloir droit, d’autant plus lorsque son équipe a la maîtrise du jeu.

 

L’analyse

 

Première étape franchie avec brio pour le nouveau coach Frédéric Antonetti ainsi que l’ensemble de son staff ! Voilà qui devrait mettre du baume au cœur et faire du bien dans les têtes en vue des prochaines échéances. Insuffler d’entrée de jeu une dynamique propice à la performance apparaît cruciale tant l’on connaît l’importance d’un début de saison réussi. Ce qui est surtout rassurant n’est pas tant le résultat mais plutôt la force collective que ce groupe tout frais -et encore incomplet- a semblé dégager durant ces 90 premières minutes. L’équipe lorraine a clairement donné la leçon à son adversaire du jour, et cela n’est pas dû au hasard…

En effet, on percevra ici le ressort de l’entraîneur et il faut en cela féliciter Frédéric Antonetti pour avoir su mettre en place une équipe compétitive, malgré la vague de départs enregistrée depuis le début de l’intersaison. Le schéma de jeu instauré par le technicien mosellan semble effectivement correspondre aux qualités des joueurs. Quand bien même on ne peut porter de jugement trop hâtif sur la valeur de l’effectif grenat, voilà qui ne doit pas être chose aisée pour un entraîneur d’avoir à composer une équipe alors que des recrues sont attendues et que, d’autre part, certains peuvent encore être amenés à quitter le navire d’ici à la fermeture officielle du mercato le 31 août au soir…

Toujours est-il que la mayonnaise a bel et bien pris sur la pelouse de Francis-Le-Blé et nul doute que si les Messins parviennent à maintenir le cap et un certain degré d’exigence dans l’effort, il y a des chances pour que le potentiel technique de ce groupe puisse donner rapidement sa pleine mesure. Inutile de rappeler l’objectif ultime, de toute évidence. Car tout autre résultat qu’une promotion en fin de saison sera vécu comme un échec cuisant au regard des moyens qui sont ceux du FC Metz en cette saison 2018/2019.

 

M.D

P