72 heures et un leader
La légèreté printanière aura-t-elle raison des dernières ambitions du FC Metz ? Sauvé, rassuré, finira-t-il désabusé ? Bientôt à l’heure du bilan, le club messin accuse en tous cas un sérieux coup de moins bien, comme plombé par l’atteinte de son objectif et l’incapacité à aller au-delà. Loin de se voir trop beau, il va falloir ne pas se voir a contrario trop lâche au moment de donner un ultime coup de collier, pour tâcher de finir le plus haut possible, histoire de clore un exercice quasi inédit. Inédit dans ce qu’il a d’être parvenu près de trois mois avant son terme, à se savoir reparti pour un tour l’été prochain.
Et les Messins seraient bien inspirés de ne pas galvauder les dernières semaines, pour s’éviter un arrière goût de raté. Car il n’est plus tout à fait dans le tempo, ayant encaissé pas moins de neuf buts lors de ses trois dernières sorties en championnat. Plus encore, c’est la sensation de fléchissement dans l’abnégation qui pose question. L’adversité n’a pas aidé, que ce soit la dynamique rennaise ou la justesse monégasque, quand celle-ci n’est pas aidée par la malhonnêteté arbitrale. Non, le FC Metz ne saurait se résoudre à baisser pavillon dès la moindre contrariété, fusse-t-elle incompréhensible.
S’éviter de finir en roue libre et se donner les moyens de préparer la suite sereinement, voilà bien la perspective des Messins d’ici à la fin mai. En attendant, la reprise de la barre passe par la réception d’un Lille euphorique et dernièrement victorieux au Parc des Princes, dans ce qui s’apparente depuis longtemps à une lutte à quatre pour le titre (avec Lyon et Monaco en embuscade).
Les joueurs de Frédéric Antonetti n’auront guère eu le temps de se remettre d’une nouvelle glissade sur le Rocher, frustrante celle-ci quant à son issue, plombée d’un tir au but dans les nuages, quand tout ou presque avait été juste. Il aura manqué toutefois plus qu’un coup de pied bien négocié, mais davantage la force offensive suffisante et bienheureuse. Les Messins ne se sont en tous cas pas épargnés une fatigue nerveuse supplémentaire, couplée à un calendrier d’une incohérence rare. Une désillusion et un match dans les jambes seulement trois jours plus tôt, pour préparer la réception du leader, on fait mieux.
Surtout il faudra à nouveau faire avec une cascade d’absents, de John Boye, suspendu, à Kévin N’Doram, victime d’une rechute si tôt son retour, en passant par l’indisponibilité définitive de Vincent Pajot. Non, Metz a du mérite d’être là où il est, mais ce serait sacrément dommage de tout gâcher, y compris l’orgueil.
O.S.
La conférence de presse
Les groupes
FC METZ
LILLE OSC
les joueurs à surveiller
fc metz : pape matar sarr
LILLE OSC : BURAK YILMAZ
Le Turc pourrait profiter de l’absence dans le final du Canadien Jonathan David, pour s’illustrer à nouveau. A presque 36 ans, il veut demeurer le meilleur buteur du LOSC de la saison (9 buts). Sa puissance et sa hargne risquent de poser bien des problèmes à l’arrière-garde messine.
Les stats opta
-Le FC Metz a perdu 6 de ses 8 derniers matches à domicile contre Lille en Ligue 1 (1 victoire, 1 nul), après être resté invaincu lors de ses 25 précédents (18 victoires, 7 nuls).
-Metz a encaissé au moins un but lors de ses 10 derniers matches de Ligue 1 (18 au total), après avoir rendu 5 clean sheets lors de ses 7 précédents (2 buts encaissés). C’est la plus longue série du genre dans l’élite du club mosellan sur un même exercice depuis janvier-mai 2018 (17).
-Lille n’a encaissé que 7 buts en Ligue 1 en 2021, soit au moins 3 de moins que toute autre équipe. Le Losc n’a subi que 37 tirs cadrés dans l’élite depuis le début de l’année civile, seul Monaco fait mieux (32).
Jonathan Ikoné a délivré 2 passes décisives lors de ses 3 derniers matches de Ligue 1, soit autant que lors de ses 14 précédents. Le milieu offensif de Lille a été impliqué sur 3 buts lors de ses 5 dernières rencontres dans l’élite (1 but, 2 passes décisives).
-Le gardien de Metz Marc-Aurèle Caillard n’affiche que 56.5% de tirs arrêtés en 5 matches de Ligue 1 cette saison. Le titulaire habituel, Alexandre Oukidja, affiche lui 72.9% de tirs arrêtés en 27 rencontres dans l’élite avec le club grenat en 2020/21.