Metz, en panne offensive comme de points, accueille un surprenant leader niçois, en pleine bourre. Les messins doivent surtout se remettre la tête à l’endroit à Saint-Symphorien.

L’évidence de la déculottée monégasque a laissé place à un regretté court succès marseillais. En effet, les messins avaient fait en sorte d’avaler la pilule nauséeuse ingurgitée deux semaines auparavant, pour offrir un visage plus académique (mais peu difficile) au Vélodrome. Trois secondes de laxisme, laissant la panthère Gomis s’y reprendre à deux fois pour battre Thomas Didillon, pourtant au milieu d’une forêt Grenat, auront néanmoins suffi à encaisser pour la première fois de la saison, un second revers consécutif.

La virée marseillaise n’annonçait rien de bien prometteur, un revers historique entre les dents, et un milieu inédit l’accompagnant, mais le FC Metz a peut-être ce soir-là démontré que le club du Rocher qui l’avait écrasé auparavant, était au mieux un accident de parcours. Reste néanmoins que Saint-Symphorien reste sur deux cuisants revers et dix buts dans la musette pour aucun marqué. Pire, Metz a fait trembler une seule fois les filets adverses lors des 500 dernières minutes de jeu, et sur un pénalty, à Montpellier. Dans le jeu offensif, les messins voient fuir la réussite depuis une volée gagnante de Mevlut Erding, à Nantes, mi-septembre, loin, bien trop loin …

Les messins se sont offert un matelas relativement confortable à ce stade de la saison, un gain qu’il serait de bon ton de voir fructifier un peu plus rapidement, d’ores-et-déjà pour ne pas commencer à cogiter dans la peau d’un chassé devenu chasseur. Car toute ressemblance avec l’exercice du dernier passage éphémère en Ligue 1, ne serait pas forcément purement fortuite. Il est des points communs que l’on aimerait ne pas voir, mais force est de constater que le jeu messin est encore bien trop épisodique pour ne pas s’inquiéter un tantinet. Metz apprend mais doit apprendre vite, plus vite, pour ne pas voir fondre un capital acquis de haute lutte et sous le coup d’une chance bienvenue. A quelques jours d’Halloween, les vieux démons messins sont priés de ne pas se manifester.

“Retrouver des couleurs”

Philippe Hinschberger peut au moins se satisfaire de retrouver un groupe au quasi complet, exception faite de Cheick Doukouré, suspendu, et par prudence du fait de douleurs ressenties vendredi, de Milan Bisevac et Florent Mollet. Renaud Cohade a lui purgé sa suspension et retrouvera un milieu de terrain à qui il a manqué. L’ex-stéphanois pourrait profiter de l’absence de l’ivoirien pour épauler Georges Mandjeck à la récupération. Surtout, si Yann Jouffre, éloigné depuis de longues semaines, est jugé enfin apte. Son retour, espérons le, dans l’axe, donnerait une allure enfin non bricolée au milieu. La paire Milan-Falette (enfin) en taille patron, et Mevlut Erding en renard aussi spontané qu’altruiste, pourraient, d’autant plus, faire croire au possible renversement de l’étonnant leader niçois.

Un leader qui justifie pleinement son classement par un jeu rapide, un milieu éclairé et éclairant, et un réalisme offensif de tous les instants. Les niçois ne joueront probablement pas le titre mais s’offrent une entame de saison inédite à pareil niveau. Les hommes de Lucien Favre ont parfaitement digéré le départ du métronome Ben Arfa, offrant même une résurrection au sulfureux Mario Balotelli, néanmoins absent ce dimanche. Vainqueur à Salzbourg ce jeudi, Nice s’est relancé dans la course à la qualification européenne, et aura malgré la fatigue, de précieuses armes à présenter sur la pelouse de Saint-Symphorien. Le club azuréen n’a encaissé qu’un seul but lors de ses quatre dernières rencontres de championnat, pour neuf inscrits.

Pour Philippe Hinschberger, la réception de Nice consiste à “retrouver des couleurs à Saint-Symphorien“. De fait, le leader ou un autre, “cela ne change rien sur la nécessité de se remettre à l’endroit à domicile“, ajoute le technicien messin, pour qui cela passera par “la solidité et la justesse devant, c’est-à-dire aller enfin au bout de nos actions“. Faites votre jeu !