Le FC Metz a tout pour croire en la montée. Un nul à Lens suffit à son bonheur, ou au pire, espérer que Le Havre n’amoncelle pas les buts face à Bourg-en-Bresse. En avant !
Lens s’annonçait comme une finale, ce le sera bel et bien. Si les nordistes ne seront pas l’adversaire tout désigné, le mano a mano se fera à distance face à des havrais aux espoirs lointains mais sûrs de leurs capacités. La fin de saison tonitruante des messins (7 victoires lors des 8 derniers matchs) n’aura pas suffi à se satisfaire d’un dernier succès à domicile dans une ambiance survoltée, pour valider une accession parmi l’élite acquise de haute lutte. Metz devra batailler jusqu’au bout d’une saison éprouvante voire suffocante, qui ne saurait s’achever par un trou d’air fatal.
Les Grenat sont dans une position très favorable qui n’autorise cependant aucune forme de relâchement. Un dernier coup de collier est nécessaire pour se parer d’un costume Ligue 1 pas immérité. Metz s’en va à Lens plein de promesses et bourré de volonté. Il en faudra assurément car rien ne lui sera aisé. « Défendre, ce n’est pas notre force première. Il faudra essayer de marquer pour être plus serein », explique Christian Bekamenga. Les joueurs d’Antoine Kombouaré, certes hors-jeu, veulent finir sur une bonne note, eux qui restent sur trois revers consécutifs. L’antre Sang et Or a fait le plein depuis longtemps, et ils seront 40 000 à pousser pour un ultime succès de prestige. Et Metz de chasser les vieux démons lensois qui hantent encore les bords de la Moselle, 18 ans après. Pas de panique, les joueurs de Philippe Hinschberger ont leur destin entre les pieds.
Ne pas perdre, tout en ayant une oreille attentive sur la capacité bressane à ne pas couler dans les grandes profondeurs au Havre. « Je pense qu’on ne doit pas trop penser au Havre. Concentrons-nous sur notre match à Lens. Si on gagne ou on fait match nul, il n’y aura même pas à regarder ailleurs », tempère Jonathan Rivierez. Tous les scénarii et les calculs ont été faits mais il convient de rappeler que les normands ont 6 buts à remonter, 7 en considérant la meilleure attaque messine. Si un nul assure l’explosion de joie à l’Est, il s’agit de mettre la pression du bon côté. Les Grenat ont montré qu’ils savaient laisser passer un sévère orage pour mieux contrer. A Lens, avec un état d’esprit conquérant, il ne pourra rien arriver à ce FC Metz. Se libérer l’esprit pour se délivrer d’un piège trop gros, et devenir les rois d’une soirée. Jamais la tête et les jambes n’ont eu autant de connivences indispensables.
Du côté havrais, on s’est montré perplexe face à la joie messine, pourtant grandement mesurée la semaine passée. C’est que le stade Océane n’a pas été dépucelé par une véritable euphorie comparé aux innombrables folles soirées festives à Saint-Symphorien. Les normands, Ghislain Gimbert en tête, ont donc vu leur motivation décupler, l’espoir intact et même renforcé d’apprendre, paraît-il, aux messins à reboucher une bouteille de Champagne, selon un certain modèle italien. Metz n’a rien sabré, Metz attend le dénouement, heureux soit-il, enfin !