FC Metz: mais qui est donc Lenny Joseph ? 

Annoncé comme la première recrue estivale du FC Metz par le Républicain Lorrain, son transfert en a surpris plus d’un. Jeune attaquant (20ans), Lenny Joseph arrive sur les bords de la Moselle entouré d’interrogations quant à son niveau et son rôle futur. Mais qui est donc Lenny Joseph ? 
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Son parcours :

Né à Paris le 12 octobre 2000, Lenny Joseph est pourtant un pur produit de la formation du Puy Foot 43, club auvergnat partenaire de l’AS Saint-Etienne. S’il débute la saison dans l’équipe II (R1) du club fraîchement rétrogradé de National 1, sa progression en interne est fulgurante. D’entrant à la 60ème minute pour le premier match amical de l’équipe II, il devient titulaire pour la seconde rencontre de préparation. Convainquant, il est rapidement appelé par Roland Vieira (coach du Puy) dès la seconde journée de National 2 contre Romorantin. Après 16 minutes de jeu, Alexys Bosetti, la star de l’équipe auvergnate, se blesse et doit sortir. C’est alors Lenny Joseph qui est appelé par Vieira et qui dispute la fin du match. Deux matchs plus tard, contre Angoulême, Lenny Joseph inscrit son premier but en N2 en égalisant dans le temps additionnel, de la tête. Malheureusement pour le jeune buteur, le championnat de N2 s’arrête après ce match et le coupe dans son élan. La Coupe de France voit le retour des formations amateures à la compétition, et Lenny Joseph repart sur de bonnes bases en délivrant une passe décisive contre Aurillac au premier tour, puis en inscrivant son tir au but contre Chamalières au troisième tour. Le bref retour de la N2 lui permet même d’inscrire le but du 2-0 contre la réserve du FC Nantes, une semaine avant la rencontre décisive du Puy contre Lorient (L1) en Coupe de France. Sur sa lancée, Lenny Joseph brille contre la formation bretonne et inscrit le but de la victoire qui scelle le retour du Puy en 8èmes de finale de Coupe de France 46ans après. Malgré un tirage clément (Rumilly-Vallières, N2) le parcours s’arrête là pour Lenny Joseph et Le Puy (0-4). La N2 ne reprend pas non plus et il en va ainsi de la saison pour les Auvergnats.

Son style de jeu :

Pur numéro 9, Lenny Joseph s’appuie principalement sur sa plus grosse qualité physique, la vitesse. Capable de dépasser son défenseur balle au pied, sa conduite de balle et ses changements d’appuis peuvent rappeler les débuts d’Ismaïla Sarr en Ligue 1 (en moins efficace, certes). Il utilise également sa vitesse pour proposer de bons appels en profondeur qui lui permettent de passer son vis-à-vis avant même la première touche. S’ils sont assez qualitatifs (il est quasiment trouvé à chaque fois) ces appels restent cependant peut-être un peu trop rares. Sa seconde grande qualité est sûrement son endurance couplée à sa capacité à presser. Cauchemar pour les défenseurs et les milieux adverses, Lenny Joseph se fond parfaitement dans la volonté de presser de Roland Vieira et harcèle la relance tout au long du match. Inépuisable, il effectue régulièrement des retours défensifs sur un défenseur qui voudrait monter balle au pied. Il a également une belle faculté à gratter des ballons en arrivant dans le dos du porteur, ce qui lui permet d’afficher 3,6 récupérations de moyenne en Coupe de France cette saison. Enfin, pêle-mêle : il a montré de belles qualités de finition, ses choix de passes ne sont pas mauvais en général, il n’hésite pas à aller au duel aérien dans le jeu, un peu moins à la retombée des centres, il tente peu de frappes de loin mais n’est pas passé loin de marquer contre Lorient.

Côté défaut, Lenny Joseph doit encore travailler plusieurs pans de son jeu. Encore à l’image d’un Ismaïla Sarr à ses débuts, sa faiblesse principale semble être au cœur du jeu. Parfois un peu unidimensionnel, on ne le voit quasiment pas au cours de ses matchs. Si ses appels en profondeur sont parfois un peu rares, il ne demande quasiment jamais le ballon entre les lignes. De ce fait, Lenny Joseph ne touche que très peu de ballons à chaque match (25 contre Rumilly-Vallières par exemple). Dos au but, dans un rôle de pivot, il manque cruellement de présence physique et perd souvent ses duels quand il doit contenir le défenseur et jouer comme point d’appui. Ainsi, sa présence physique semble aussi être l’un de ses principaux défaut : beaucoup de ses duels perdus le sont après s’être fait dominé physiquement par un défenseur. Enfin, il a du mal à faire des différences autrement que par la vitesse, il est statistiquement assez imprécis dans les passes (même si le peu de passes qu’il tente n’est pas forcément révélateur de sa qualité intrinsèque), il perd beaucoup de ballons et provoque parfois un peu trop de faute (contrepoids de son activité défensive).

Conclusion :

Son arrivée, couplée à la non-prolongation de Milan Robin, avait fait parler (beaucoup aurait préféré garder l’enfant du club) mais quand on regarde de plus près, les profils des deux joueurs sont bien différents, et il semble y avoir une logique sportive derrière ce choix.

Mon avis :

Au mieux : un bon remplaçant en Ligue 1 et quelques titularisations en coupe
Au pire : un excellent renfort pour la réserve/un prêt à Seraing pour l’aguerrir

Crédit photo: La Montagne, Le Parisien