Le FC Metz reprend son bâton de pèlerin ce dimanche pour un premier rush à Strasbourg. Face à l’inconnu, chacun espère qu’il ne s’agira pas d’un chemin de croix. Le traumatisme des dernières saisons au sein de l’élite est bien présent, et l’impérieuse nécessité du maintien pour ce qui s’avère le passage dans une nouvelle dimension, mettent un coup de pression sérieux sur le FC Metz cuvée 2019-2020. Dans quel état se trouve le FC Metz ?
Le club mosellan s’est gargarisé de la réussite de son fonctionnement atypique d’un coach à distance, épaulé sur le terrain par un numéro deux presque novice en la matière. Bien sûr, tout a fonctionné, les résultats ont fait le reste, et Bernard Serin s’est mis en tête de poursuivre sur la lancée d’une organisation jusqu’alors jamais vue en Ligue 1. Le FC Metz a-t-il les moyens autant que le besoin de se faire le cobaye de ce genre de « fantaisie pyramidale » ?
Certes, disposer de l’expérience et de l’aura d’un Frédéric Antonetti pour un retour parmi l’élite est un atout indéniable, probablement le premier d’entre eux. Mais, le savoir dorénavant à distance, pour la préparation comme le reste, et remplacé au quotidien par Vincent Hognon et la découverte de son statut de numéro un « bis » (on n’osera pas dire numéro un…) relève d’un scénario carrément moins enthousiasmant. Le FC Metz a néanmoins pris soin d’élargir son staff, mais l’inexpérience et le côté « mordant » en moins de l’ancien nancéien feront-ils le poids pour absorber des déconvenues forcément plus nombreuses ?
Les Messins reprennent sans grande assurance. La campagne amicale de préparation a montré de sérieuses limites, en dehors d’une défense globalement inchangée, à l’exception de Fabien Centonze, venu remplacer Ivan Balliu. La « patte » Antonetti est celle du physique, au détriment peut-être d’un aspect technique et surtout « joueur ». En considérant que le FC Metz a surfé sur la Ligue 2, il ne l’a pas inondée de son beau jeu, loin de là.
Une assise défensive certaine, un combat physique, le réalisme faisant le reste. On repassera pour la créativité et surtout l’animation offensive, talon d’achille du club à la croix de Lorraine. Pour autant, à ce niveau, et malgré une montée assurée depuis le mois d’avril, le FC Metz a soigneusement pris soin de ne pas s’activer pour remédier au problème. Fort d’un Habib Diallo et ses 26 buts, les dirigeants messins n’ont pas souhaité lui adjoindre un compagnon d’attaque davantage « calibré » Ligue 1.
Surtout, ils ont fait à ce jour, de Opa Nguette et Farid Boulaya (tous deux capables de fulgurances mais trop peu décisifs), les deux fers de lance du duo sénégalais (Ibrahima Niane étant l’autre constituant du binôme). La triste préparation estivale, ponctuée de cinq buts en sept sorties (dont deux face aux amateurs de Seraing) a mis un peu plus en lumière les faiblesses messines à ce niveau. Et Habib Diallo s’est mis tout sauf en confiance en ne trouvant pas le chemin des filets cet été. Le club s’active en coulisse sur quelques profils plus chevronnés, capables de dynamiser le secteur offensif atone, et surtout de lui donner davantage de garanties, qui lui feraient le plus grand bien. Néanmoins, il faudra vraisemblablement faire avec, ou plutôt sans, pour les premiers rendez-vous officiels du mois d’août.
L’effectif messin est presque embouteillé dans l’axe du milieu de terrain mais en dehors de Marvin Gakpa, il ne dispose pas d’autres profils capables de casser les lignes, et faire le liant avec la ligne d’attaque. Là encore, il conviendrait d’y remédier rapidement et surtout efficacement. On s’étonnera enfin du chantier fragile créé par les départs de trois arrières droits de la saison passée (Jonathan Rivierez et Laurent Jans, en plus d’Ivan Balliu), pour la seule arrivée de Fabien Centonze. De fait, le staff messin a privilégié le passage de Thomas Delaine sur l’aile droite, après la blessure, légère de l’ancien lensois. Etrange choix de repositionnement d’un des éléments clés du onze messin. Toutefois, selon les dernières informations, la devise « one, two, three, viva l’Algérie », pourrait rapidement prendre tout son sens aux abords du stade Saint-Symphorien… Des questions, pour de bonnes réponses bientôt ? Le FC Metz est sur le (bon) chemin…
O.S.