[Après-match : AC Ajaccio – FC Metz] Metz ralentit la cadence

De retour en championnat après une parenthèse sympathique en CDF, les Grenat ont dû se résigner au point du nul sur la pelouse d’Ajaccio (0-0) sous une domination stérile…

Le live report

On a su élever notre niveau de jeu, notamment dans les duels, dans l’impact…pour pouvoir rivaliser […] Les propos sont signés Olivier Pantaloni, le coach ajaccien, au sortir d’une rencontre qui aura vu son équipe accrocher le leader lorrain. Comme souvent cette saison, lorsqu’un adversaire du FC Metz ne repart pas bredouille de sa lutte acharnée, les enseignements tirés portent essentiellement sur la performance physico-défensive. Un peu telle une valeur refuge. Il faut dire que ça n’est pas évident d’accrocher le club à la Croix de Lorraine cette saison. Seules 4 équipes sur 12 sont parvenues à fuir l’échec face à l’ogre mosellan, généralement redoutable d’efficacité lorsqu’il s’agit d’évoluer loin de sa base. Et pour la deuxième fois seulement de la saison, Metz n’a pas su faire sauter le verrou adverse en déplacement. Vincent Hognon, le meneur d’hommes des Grenat se satisfera pourtant de ce point glané à l’extérieur, mettant en avant le fait que son équipe a préservé sa cage inviolée, une fois de plus. Soit.

Car pour le spectacle, on repassera assurément. Que retenir d’une telle prestation ? Nguette est en forme mais il ne peut pas tout faire seul et être à la fois à la création et à la finition. Oukidja prouve à ses détracteurs -et aux Socios en premier pour être honnête- qu’il a le potentiel pour devenir un gardien décent. Régulièrement décisif depuis quelques mois, l’ex-portier alsacien affiche de nets progrès. A ce niveau, on peut le remercier d’être ressorti vainqueur du double duel face au briscard Gimbert (49ème) à bout portant. Un sauvetage déterminant, en somme. Heureusement donc que les Grenat sont performants dans l’animation défensive.

 

Sur le plan offensif, en revanche, ça n’est pas bien brillant. On éprouve cette sensation parfois que le trident offensif classique (Boulaya-Diallo-Nguette) a tendance à s’essouffler, voire à se reposer sur ses acquis. Etonnamment -et d’aucuns se sont permis à juste titre de le souligner- Hognon et son staff ne semblent pas ouverts à faire jouer la concurrence, en dépit d’une profondeur de banc tout de même assez importante. Quid des Jallow, Niane, Hein, Gakpa ? Des joueurs qui, pourtant, ont largement su montrer ce dont ils sont capables lors d’une victoire étincelante à Monaco 3 jours plus tôt. Alors pourquoi ne pas surfer sur cette dynamique en leur donnant leur chance cette fois-ci en championnat ? Dans le lot, seul Gakpa peut se contenter d’évoluer régulièrement dans la rotation d’un secteur offensif qui ne change pas beaucoup d’une rencontre à l’autre.

Le choix de la continuité pour Hognon, donc. On peut aussi comprendre cette volonté de s’appuyer sur une base de joueurs ayant développé un certain nombre d’automatismes depuis l’Eté. Après tout, la lumière peut venir à tout moment avec un talent comme Boulaya, avec un finisseur comme Diallo à qui il ne faut pas 36 occasions pour conclure, en principe. Toujours est-il qu’en période de disette (ou presque) pour la deuxième meilleure gâchette du championnat de L2, il pourrait s’avérer opportun de remettre en selle le prénommé Ibrahima, lequel reste actuellement cantonné au rôle de « supersub » (remplaçant) et doit se contenter de bouts de matchs pour exposer ses capacités.

Vous concevrez ainsi pourquoi on ne s’attardera pas trop longtemps sur la faiblesse de l’animation offensive messine à François-Coty. Il y aura eu cette double occasion juste avant l’entame du quart d’heure de jeu avec la tête de Nguette suite à un coup franc de Cohade, puis celle de Sunzu s’écrasant sur la barre transversale à quelques secondes d’intervalle (14ème). Autrement, on a failli assister au premier but de Delaine suite à sa frappe puissante en angle fermée (26ème). En deuxième mi-temps, on se sera contenté de la triste talonnade de Diallo à la suite d’un service de Nguette (54ème) ainsi que de l’inspiration de Boulaya sur son lob, malheureusement sauvé sur sa ligne par Hergault (62ème). On passera ainsi sous silence une dernière demi-heure aussi insipide en termes d’occasions de but qu’affligeante à suivre pour tout amateur de ballon rond qui se respecte. Le bilan est bien maigre quand même.

A quelques jours du tant attendu derby de la Lorraine, voici un aperçu de l’état de forme du groupe mosellan. Solide tactiquement, physiquement et toujours aussi peu avare d’efforts à la récupération, d’une part. Clairement en manque d’inspiration sur le plan technique aussi bien dans l’avant-dernier et dernier geste, d’autre part. Pas si impérial que cela sur sa pelouse de St-Symphorien (6 victoires contre 3 défaites), il va de soi qu’une victoire des partenaires de Cohade s’avère impérative dans cette confrontation face à l’éternel rival nancéen. Sans doute aussi que la présence sur le banc grenat de Vincent Hognon, -l’enfant du club aux chardons- confère à ce derby une saveur vraiment particulière. A mardi, pour le verdict.

 

Les notes des joueurs

 

Les tops :

Nguette (6) : bien en jambes comme souvent, l’ailier droit a une fois de plus été le détonateur principal d’une attaque messine restée malheureusement muette ; sa tête en première mi-temps aurait mérité meilleur sort.
Oukidja (6) : si le portier mosellan n’a pas eu grand-chose à faire en Corse, il a cependant largement contribué à préserver le point du match nul grâce à sa double parade salvatrice devant Gimbert en seconde période.

Les flops :

Diallo (3) : particulièrement en dedans, le meilleur artilleur lorrain est bien loin du niveau qui était le sien jusqu’à l’automne ; le fait que ses partenaires peinent de plus en plus à le toucher prouve à quel point l’attaquant sénégalais traverse une mauvaise passe.
Boulaya (4) : une prestation médiocre qui aurait pu être sauvée par ce lob astucieux en fin de rencontre mais pour le reste, c’est trop insuffisant pour un joueur de cette trempe-là.

 

M.D

P