[Après-match : EA Guingamp – FC Metz] Retour programmé

Après avoir longtemps entretenu l’illusion, grâce à deux réalisations sur leurs deux seules véritables occasions, les Grenats ont finalement -et logiquement- cédé en toute fin de rencontre face à des Guingampais bien plus entreprenants (2-2) …

La composition

Après 3 défaites consécutives en championnat agrémentées de cette récente élimination aussi douloureuse que cruelle en Coupe de France, les Grenats ne peuvent plus se permettre de laisser filer des points supplémentaires. Afin de ré-accumuler un peu de capital confiance, largement entamé ces temps-ci, de prime abord. Dans l’optique de s’offrir un brin de suspense en vue de la fin de saison, en second lieu. Pour remettre les têtes à l’endroit, le technicien mosellan a décidé d’une mise en place en 4-2-3-1 avec Kawashima toujours dans les cages ; une ligne de défense constituée de la charnière Selimovic/Niakhaté, de Balliu à droite tandis que Lempereur connaît sa première titularisation en championnat cette saison. Rivière et Rivierez se retrouvent sur le banc. Les absences côté messin se comptent à la pelle : Assou-Ekotto, Palmieri, Bisevac, Jallow, Jouffre et Fallou sont en effet indisponibles pour des raisons physiques en plus des absences à durée indéterminée de Didillon, et Udol.

Le film du match

Après une entame de jeu en la faveur des locaux au niveau de la possession de balle, les Messins prennent peu à peu leur marque : côté droit, Dossevi délivre un centre tendu à destination de Roux dont le contrôle en « porte-manteaux » l’aide à remiser en retrait ; Grenier déviant le ballon de la main dans la surface, l’arbitre accorde un penalty que transforme en force Mollet malgré la bonne détente du portier guingampais (0-1, 7ème). Contre le cours du jeu, les Grenats ont pris l’avantage mais ce sont bien les Bretons qui manient les opérations dans cette première période. Suite à un centre côté droit, Thuram manque son contrôle, ce qui profite néanmoins à Grenier dont la frappe est détournée par Kawashima (11ème). Dans la foulée, l’accélération de Thuram côté gauche lui permet d’éliminer deux messins avant de se présenter face à Kawashima, qui aura le dernier mot (14ème). Les Grenats, apathiques, ne produisent pas grand-chose et se contentent de subir en attendant une éventuelle possibilité de contre-attaque. Un coup franc de Grenier aux 30 mètres passe de peu à côté (21ème). Et ce qui devait arriver, arriva : suite à une belle combinaison aérienne entre Deaux et Salibur, le premier nommé est parfaitement lancé plein axe et s’en va ajuster le portier mosellan à bout portant (1-1, 23ème). Le temps fort guingampais ne s’arrêtera pas là : la tentative de Salibur suite à un bon service de Thuram sera néanmoins captée sans souci par Kawashima (25ème). Passée la demi-heure de jeu, les Guingampais vont davantage laisser la mesure du jeu aux joueurs de Frédéric Hantz, sans pour autant que cela n’aboutisse à ne serait-ce que des esquisses d’occasions de but. A la pause, Metz tient un point quasi miraculeux…

De retour des vestiaires, les Grenats s’attèlent à conserver le cuir en jouant plus haut sur le terrain. Sans pour autant se créer de franches opportunités si ce n’est des tentatives contrées ou non cadrées (47ème). A contrario, les locaux sont bien décidés à faire sauter le verrou messin une seconde fois. Sur un superbe service de Grenier, Thuram décale astucieusement Deaux qui, bien dans sa course, ne peut ajuster sa tentative (49ème). Grenier, toujours lui, sert de nouveau Thuram dans la surface qui élimine avec une facilité déconcertante son vis-à-vis avant de frapper mais Kawashima repousse en corner (53ème). Dans la foulée, suite à un corner botté par Cohade, Roux ajuste une tête smashée dont le rebond trompe Johnsson (1-2, 57ème). Metz est en train de réaliser le coup parfait. Deux tirs cadrés auront suffi à scorer à chaque fois. Pourtant, les locaux font preuve de beaucoup plus de maîtrise, que ce soit au niveau du jeu ou dans les duels. A l’heure de jeu, pourtant, les Bretons semblent avoir laissé passer leur chance. Mais à l’image de la boulette de Selimovic, dont le contrôle manqué plein axe, aurait pu coûter cher à son équipe (69ème), les Messins demeurent clairement fragiles et inopérants à tous les niveaux. Les esprits commencent forcément à s’échauffer dans les deux camps : les coachs Kombouaré et Hantz sont rappelés à l’ordre suite à une vive altercation sur le bord de la pelouse (78ème). Alors que l’on pense Metz sur la route d’un précieux succès, les Grenats rompent logiquement suite à un dégagement mal assuré par Rivière qui profite à Salibur dont la tentative se transforme en passe décisive pour Deaux qui trompe ainsi Kawashima pour la deuxième fois de la soirée (2-2, 86ème). Partage de points cruel, donc, mais tellement justifié au vue du déroulé de ce match qui aura vu l’équipe messine déjouer totalement.

Les notes des joueurs

Kawashima (6) : le portier nippon a dû s’employer à maintes reprises devant Grenier, Salibur et Thuram notamment pour éviter à son équipe de sombrer. Il ne peut intervenir sur la première égalisation de Deaux et manque certainement d’un peu de réussite sur la seconde.
Lempereur (4) : le jeune latéral gauche a beaucoup souffert de la vivacité de Salibur sur son flanc gauche ; l’avant-centre Thuram a également insisté ses courses et appels sur ce côté de la défense messine.
Niakhaté (4) : moins en jambes qu’à l’accoutumée, le patron de la charnière grenat est apparu moins intransigeant dans les duels.
Selimovic (3) : un match très difficile pour le jeune Luxembourgeois ; souvent pris de vitesse, sa boulette technique plein axe en seconde mi-temps aurait pu coûter cher à son équipe.
Balliu (4) : un match médiocre pour le latéral espagnol, régulièrement mis en difficulté sur son couloir droit et peu en vue offensivement ; il n’a clairement pas gagné sa place ce soir.
Milicevic (3) : censé jouer un rôle prépondérant en position de meneur de jeu, la nouvelle recrue a été quasi transparente sur le terrain, cédant ainsi logiquement sa place juste avant l’heure de jeu.
Cohade (3) : dans un rôle de milieu défensif, le capitaine est apparu assez émoussé physiquement ; une grosse déception tant l’ex-Stéphanois est un maillon essentiel du jeu messin.
Mandjeck (3) : à l’instar de Cohade, il a pris le « bouillon » dans l’entrejeu ; jamais réellement capable de rivaliser avec la doublette Deaux/Phiri de l’EAG.
Dossevi (4) : à l’origine de l’action qui amène le penalty pour son équipe, il évolue toutefois à un niveau largement inférieur à ce qu’il avait démontré les semaines précédentes ; une déception de plus.
Mollet (5) : auteur du penalty, le milieu offensif a tenté de dynamiser le jeu et de créer des brèches pour ses partenaires mais a trop souvent péché dans ses choix.
Roux (6) : en position de pur avant-centre, l’attaquant grenat en a profité pour inscrire son 10ème but de la saison, battant ainsi son propre record en L1 sur une saison complète ; physiquement et techniquement le joueur le plus opérant dans les rangs messins.

L’analyse

S’il reste bien onze batailles à disputer d’ici la fin de la saison, la guerre semble néanmoins quasiment perdue d’avance. À la vue de la qualité de jeu médiocre déployée par les joueurs de Frédéric Hantz, de la dynamique pénible de l’équipe (1 point en 4 matchs), sans évoquer l’écart creusé par la concurrence, difficile d’envisager le meilleur pour le Club à la Croix de Lorraine…
Une dynamique qui s’est brisée en si bon chemin, alors que les Grenats avaient parfaitement entamé l’année 2018 par 2 succès et 1 nul lors de leurs quatre premières sorties. A n’en pas douter, la semaine décisive d’il y a 15 jours -débutée par une élimination tragique en Coupe de France- a laissé des traces. Puis, la déconvenue subie à St-Symphorien face à Montpellier (0-1) est quelque part venue bouleverser les esprits mosellans, réinstaurant une certaine forme de sinistrose au sein du club et de l’équipe. Depuis, les Messins ont enchaîné deux déplacements au cours desquels ils n’ont pas démontré suffisamment d’esprit de révolte, abandonnant ainsi cette combativité et ce caractère dont ils avaient su faire preuve depuis la fin d’année civile.
Autant dire que la fin de saison s’annonce difficile pour tout le monde. Si l’espoir réside toujours en vertu de l’approche arithmétique, l’objectif de maintien lui, paraît flotter à des miles, à la frontière du rationnel. Aujourd’hui, le retour à l’étage inférieur semble effectivement programmé …

M.D

P