[Après-match : FC Lorient – FC Metz] Un nul au forceps

Dans une rencontre très disputée face à Lorient, le FC Metz a trouvé les ressources pour préserver sa cage inviolée et concéder par la même son premier nul de la saison au Moustoir malgré une infériorité numérique (0-0)…

 

La composition

 

Le leader lorrain avait rendez-vous en ce weekend automnal sur la pelouse du Moustoir pour y affronter l’une des belles écuries de la L2 : le FC Lorient. Après un beau de début de saison, les protégés de Mickael Landreau traversent une période délicate (1 seule victoire lors des 4 dernières rencontres) alors que les Grenat ont retrouvé des couleurs (2 succès de rang). Une partie qui s’annonce ouverte au spectacle, les deux équipes ayant des velléités de jeu clairement revendiquées. Du côté messin, le 4-3-3 concocté par Antonetti est matérialisé par un seul changement notoire par rapport à la semaine précédente : Rivierez est en effet préféré à Balliu alors que Gakpa est reconduit au poste de meneur de jeu en soutien des flèches habituelles. On notera tout de même l’absence surprise de Jans du groupe.

 

Le film du match

 

Face à une équipe réputée très joueuse, les Grenat monopolisent le ballon d’entrée de jeu, obligeant ainsi Lorient à défendre bas pour sortir rapidement sur le porteur en phase défensive. Plus incisifs, les Messins sont les premiers à se montrer dangereux : à la suite d’un superbe service de Nguette, Diallo parvient à se débarrasser de son vis-à-vis côté gauche avant de déclencher une frappe soudaine côté fermé, laquelle est repoussée par le montant droit de Meslier (17ème). Malgré une nette domination dans le jeu et une possession de balle assez conséquente de plus de 60%, les hommes de Frédéric Antonetti ne parviendront pas à se créer de plus amples opportunités au cours d’une première période aboutie. Bien au contraire, ce sont les locaux qui vont enfin réagir. A la retombée d’un beau centre côté droit, Hamel s’essaie à la volée à l’entrée de la surface mais le ballon fuit le cadre (31ème). Quelques instants plus tard, Rivierez sera sanctionné d’un carton rouge pour une faute réelle bien que légère et commise dans l’angle de la surface de réparation (33ème). Le club à la Croix de Lorraine sera ainsi contraint d’évoluer en infériorité numérique pendant près d’une heure de jeu. Le technicien mosellan opérera alors le choix de l’assise défensive au détriment d’un jeu porté vers l’attaque en sortant Gakpa au profit de Balliu. A la pause, Metz pouvait nourrir quelques regrets de n’avoir su concrétiser sa bonne période.

La physionomie de la seconde période sera rigoureusement différente. La formation mosellane laissant alors volontairement le ballon à son adversaire pour éviter de s’exposer à la vitesse des attaquants lorientais. Le premier quart d’heure constituera d’ailleurs un gros temps fort des locaux. Mais l’arrière-garde messine restera vigilante à l’instar de Boye qui évitera le pire à son équipe face à Claude-Maurice (51ème) avant que Oukidja ne prenne le meilleur à bout portant face au même Claude-Maurice grâce à une belle parade (60ème). Décidément peu en réussite, l’avant-centre des Merlus ne sera pas plus en réussite dans ses tentatives. Une fois l’orage passé, les Messins se procureront même la plus nette opportunité de la partie. Sur un contre rondement mené, Nguette s’emmène en effet parfaitement le ballon et parvient à s’engouffrer dans la surface mais c’est le jeune portier lorientais qui aura le dernier mot (68ème). Metz sera donc passé tout proche d’un joli coup. Les partenaires de Renaud Cohade se contenteront de défendre en bloquant un maximum les espaces dans les couloirs. A aucun moment, les locaux ne seront en mesure de contourner la défense grenat, laquelle demeurera ainsi hermétique pour la deuxième fois consécutivement.

 

Les notes des joueurs

 

Les tops :

Fofana / Cohade (7) : initialement associés à Gakpa avant sa sortie prématurée suite à l’expulsion de Rivierez, les deux milieux récupérateurs ont constitué une doublette extrêmement solide : si Fofana a fait preuve de beaucoup de sobriété et d’une science du placement, Cohade quant à lui su orienter le jeu et ressortir proprement le ballon.
Oukidja (6) : particulièrement en difficulté ces dernières semaines, le portier mosellan s’est enfin montré rassurant et surtout décisif sur sa ligne pendant le temps fort des Merlus du début de deuxième mi-temps.
Nguette (6) : à l’origine des deux meilleures occasions messines et toujours très appliqué sur le replacement défensif, en témoigne ce superbe retour en deuxième période dans les pieds lorientais ; a malheureusement dû céder sa place suite à un souci au genou.

Les flops :

Boulaya (4) : auteur de quelques régalades techniques dont il a le secret, le milieu offensif s’est toutefois montré peu percutant, manquant de vivacité sur le plan offensif ; il a été remplacé à la pause par Maiga pour permettre un rééquilibrage dans l’entrejeu.
Rivierez (0) : il a dû laisser ses partenaires à 10 pendant près d’une heure de jeu à la suite d’une faute légère -mais bien réelle- sanctionnée d’un carton rouge qui aurait pu coûter cher aux Lorrains ; avec la concurrence de Balliu, il risque de rapidement perdre sa place sur le flanc droit de la défense.

 

L’analyse

 

Pour la toute première fois de la saison, le FC Metz s’est acquitté d’un match nul. Un partage de points relativement logique si l’on s’en tient à la physionomie de la rencontre et de la qualité affichée aussi -il faut le souligner- par l’équipe bretonne. Les Grenat ont pourtant été perturbé par « des faits de jeu contraires », comme le soulignait Antonetti en conférence de presse d’après-match. En effet, Metz a dû évoluer à dix contre onze durant une bonne heure et a ainsi été contraint à modifier son plan de jeu initial et faire fi de son jeu de possession habituel.

Pour autant, la feuille de route a été globalement bien respectée, les Lorrains ayant su se montrer solides et réalistes à défaut de pratiquer un jeu léché. Des vertus d’abnégation auxquelles ne manquait pas de souligner le coach Antonetti, se félicitant que son groupe ait eu le bon goût de « savoir ne pas perdre quand on ne peut pas gagner ». Un son de cloche similaire du côté des joueurs. Le capitaine Cohade se montrait satisfait du travail accompli par l’équipe qui avait « su s’adapter au scénario du match ».

En définitive, Metz sait aussi s’adapter en fonction du contexte et du scénario en temps réel. En infériorité numérique, les Grenat ont fait preuve de caractère en plus d’un niveau de concentration à haute intensité. Une rigueur défensive que l’on avait pourtant peu souvent pu constater cette saison, étant donné la culture de la domination -à la fois sur le plan technique et physique- impulsée par le tacticien mosellan. Et parce qu’un tel scénario ne s’était tout simplement pas encore produit cette année.

Même si on s’en doutait déjà, la formation messine dispose bien d’atouts dans chaque secteur du jeu et peut se targuer de figurer comme une équipe complète à bien des égards. Pour sûr, si les Grenat parviennent à enchaîner des prestations de ce calibre-là et à onze sur le terrain, il ne sera certainement pas nécessaire de regarder dans le rétroviseur. Car lorsqu’il respecte le jeu, le FC Metz a de la marge…

 

M.D

P