[Après-match : FC Metz – AC Ajaccio] Revenus de l’enfer

Le FC Metz retourne une situation très mal embarquée et s’impose face à Ajaccio 3 buts à 2.

Le onze

Philippe Hinschberger choisit de revenir à un 4-2-3-1, laissant Christian Bekamenga seul en pointe. Derrière, Ivan Balliu occupe le flanc gauche, Nuno Reis retrouve son poste en charnière centrale aux côtés de José Luis Palomino, et Romain Métanire demeure à droite. Au milieu, André Santos est reconduit tandis que Georges Mandjeck est de retour de suspension. Daniel Candeias et Yeni Ngbakoto occupent les côtés et Serguei Krivets est positionné derrière le buteur camerounais.

La première période

Les bonnes intentions sont vite leurrées lorsque Georges Mandjeck perd un ballon qui profite au jeune Vincent Marchetti, à la réception d’un centre, qui crucifie Thomas Didillon (0-1  5′).

Les messins, déjà mal entrés dans la partie, peinent à approcher du but de Riffi Mandanda. Christian Bekamenga place une tête au-dessus sur un coup-franc de Yeni Ngbakoto (7′), André Santos s’essaye timidement sur une frappe sans danger (26′), mais les messins ne parviennent pas à contourner ou prendre de vitesse la défense acéiste. C’est alors que Mandjeck lance Serguei Krivets dans l’axe, lequel pique son ballon qui finit au fond des filets (1-1  27′).

Un retour rapidement plombé par la réalisation de Julien Toudic, copie quasi conforme à l’ouverture du score (1-2  38′). Pour achever les maux messins, Romain Métanire est expulsé pour une faute grossière le long de la ligne de touche (43′).

La seconde période

Metz aux abois est proche de sombrer définitivement lorsque Toudic expédie sa frappe sur le poteau droit d’un Didillon battu (49′). L’espoir renaît avec la pépite Habib Diallo qui reprend d’une belle tête smashée un corner de Ngbakoto (2-2  66′).

Balliu manque de donner l’avantage à ses couleurs, lorsque bien lancé dans la surface par Ferjani Sassi, il trouve Mandanda in extremis sur sa route (70′). Les messins poussent, et Bekamenga s’arrache pour récupérer un ballon dans les pieds de Diabaté, son centre fort devant le but atterrit sur Balliu qui, surpris, trouve le poteau mais Diallo, en renard, mystifie Mandanda (3-2  80′).

Ajaccio s’étouffe du scénario mais retrouve vite un second souffle, et il faut un grand Didillon pour sauver l’essentiel à bout portant devant Panyukov (85′) et d’une claquette salvatrice sur une frappe de Johan Cavalli (90′). Metz plie mais ne rompt pas.

L’analyse

Metz est passé par toutes les émotions mais nul doute que le retour au vestiaire à la pause s’est opéré dans l’optimisme, après un premier acte manqué dans les grandes largeurs.

Atones, sans inspiration, les messins ont été douchés sur deux actions d’école des ajacciens tandis qu’ils ne parvenaient pas à être dangereux. Un jeu stéréotypé, bien trop lent et une expulsion plus tard, les messins sont revenus de l’enfer. Pas dans le jeu où ils ont été à la peine jusqu’à l’égalisation de Diallo sur un coup de pied arrêté bienvenu.

C’est à ce moment qu’ils ont à nouveau semblé croire à l’impensable finish. Les joueurs d’Olivier Pantaloni ont multiplié les possibilités de porter l’estocade mais les messins ont fait preuve de suffisamment de solidarité, souvent en bordure de rupture, pour préserver une victoire infiniment importante.

Un scénario renversant qui galvaniserait n’importe quelle formation, puisse-t-il agir de même sur des messins éternellement à réaction. Le possible salut ne passera pas par le jeu, limité match après match, mais bien par la générosité dans l’effort, et un Diallo, si jeune mais ô combien précieux !

Les joueurs

Sur sa ligne, Thomas Didillon est brillant. S’il ne peut rien sur les deux buts encaissés, abandonné par sa défense, il a sorti trois parades salvatrices pendant les derniers assauts ajacciens. La défense est donc le nouveau maillon faible. Depuis plus d’un mois, la charnière centrale est cueillie comme à la parade et il va falloir resserrer les boulons. Nuno Reis et José Luis Palomino ont souffert et n’ont pas été heureux à la relance. Ivan Balliu a apporté sa présence à l’avant et aurait pu inscrire un doublé (une parade de Mandanda et un poteau). Romain Métanire a été à la peine défensivement comme offensivement, avant une faute grossière. Sale soirée.

Au milieu, Georges Mandjeck a alterné le mauvais et sa passe interceptée sur l’ouverture du score et la justesse avec notamment son ouverture pour Krivets. Le camerounais a peiné à reprendre ses marques mais est monté en puissance. André Santos n’a pas eu son rendement clermontois. Sacrifié pour l’entrée de Guido Milan, qui s’est mis au diapason de la solidarité finale. Daniel Candeias n’a jamais été dans le bon tempo, tout comme Yeni Ngbakoto, à côté de ses crampons et quasi invisible. Le capitaine est transparent. Serguei Krivets a inscrit son premier but depuis … septembre 2014. Mérité pour un joueur discret et au mental d’acier.

Christian Bekamenga a eu des ballons bien compliqués à négocier et sauve son match par sa hargne apportant le troisième but. Habib Diallo est l’autre homme du match. Il inscrit un doublé en moins d’un quart d’heure après une entrée à l’heure de jeu, chapeau. Précieux, juste, discipliné, le jeune sénégalais a tout pour lui et pour faire un bien fou au FC Metz. A prolonger d’urgence !

 

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