[Après-match : FC Metz – AS Saint-Etienne] Rassurant, au moins

 

Le onze

Philippe Hinschberger bouleverse les habitudes et opte pour un schéma en 4-4-2. Habib Diallo vient épauler Mevlut Erding en pointe, le sénégalais évoluant en soutien, derrière l’attaquant turc. Derrière, la défense se compose d’Ivan Balliu, Guido Milan, Simon Falette et Benoît Assou-Ekotto. Georges Mandjeck et Renaud Cohade sont à la récupération, tandis que Kévin Lejeune et Opa Nguette occupent les couloirs.

 

La première période

Metz, comme souvent, entre bien dans le match. Sans se montrer dangereux, les Grenats font tourner le ballon avec une plus grande justesse qu’à l’accoutumée. Néanmoins, le jeu se limite à de nombreux duels au milieu de terrain. Renaud Cohade est rapidement averti, tandis que Simon Falette échappe au carton malgré une grosse obstruction sur Oussama Tannane. Georges Mandjeck plante la première banderille avec une lourde frappe à plus de trente mètres, contrée (14′). Sur le corner qui suit, Benoît Assou-Ekotto place une frappe du coup de pied laquelle est déviée volontairement par Mevlut Erding qui croit ouvrir le score, mais l’action est sanctionnée d’un hors-jeu (15′). Metz évolue haut dans la moitié de terrain stéphanoise, et les hommes de Christophe Galtier essaient d’organiser des contres, sans succès. Ils se montrent dangereux sur coups de pied arrêtés, notamment lorsque Jordan Veretout enroule un très bon centre pour Henri Saivet qui manque sa tête (22′). Les messins subissent alors davantage, et Kévin Théophile-Catherine, lancé en profondeur, choisit la frappe en force, hors cadre (27′). Le match bascule lorsque Tannane, très nerveux depuis le début de la rencontre, se voit sanctionné deux fois en deux minutes et être logiquement expulsé (35′). Metz remet le pied sur le ballon, Diallo manque de spontanéité sur une bonne remise de Guido Milan (40′), et Erding ne trouve pas le cadre après une excellente percée de Opa Nguette (42′).

 

La seconde période

Les messins monopolisent le ballon. Nguette centre idéalement mais Diallo ne peut reprendre (48′). Kévin Lejeune place un coup franc juste au-dessus du but de Ruffier (49′). Diallo s’essaye aux vingt mètres côté gauche (52′) puis n’appuie pas suffisamment sa tête sur un bon centre de Assou-Ekotto (53′). Les Grenats arrivent aisément aux abords de la surface stéphanoise mais manquent de tranchant. Les Verts sortent peu mais sur un corner de Veretout, Nolan Roux dévie au premier poteau, où Loic Perrin se jette. Ivan Balliu sauve sur sa ligne ! (76′). Les messins se montrent trop juste physiquement et techniquement en fin de rencontre pour porter un danger réel sur le but de Ruffier.

 

Les joueurs

Thomas Didillon a passé une fin d’après-midi relativement sereine, se contentant essentiellement de quelques ballons aériens. Il a été vigilant sur les coups de pied arrêtés stéphanois, souvent dangereux.

Ivan Balliu a parfaitement suppléé Jonathan Rivierez. L’espagnol s’est montré hargneux en défense autant que volontaire offensivement. Il a de plus sauvé les siens sur la reprise à bout portant de Perrin en fin de match. Guido Milan et Simon Falette ont été attentifs et juste dans le placement, tandis que Benoît Assou-Ekotto a réalisé une prestation haut de gamme, menant la vie dure à Oussama Tannane, qui n’a semble-t-il pas apprécié. Son expérience est bienvenue !

Georges Mandjeck a fait parler sa puissance avec sûreté, et Renaud Cohade, positionné plus bas, à son poste de prédilection, a souvent joué juste. Kévin Lejeune a su tenir le ballon et s’est offert quelques rushs intéressants, physiquement au point. Opa Nguette a tenté en vain de faire vaciller l’arrière-garde stéphanoise, son déboulé en fin de première période après une roulette est un modèle du genre.

Devant, Habib Diallo a rarement été en bonne position mais le sénégalais a donné de sa personne dans un rôle de pivot plutôt juste. Mevlut Erding s’est démené mais n’a pas toujours semblé dans le bon tempo. Sa reprise de la tête avant la pause méritait une autre issue …

 

L’analyse

Les messins ont stoppé l’hémorragie. A défaut des trois points, celui glané ce dimanche aura pour mérite de rassurer quelque peu après trois gifles successives à Saint-Symphorien. La supériorité numérique pendant près d’une heure n’a pas suffi à faire vaciller les Verts, bien organisés. Le rendu positif du jeu messin est notamment du à un meilleur équilibre du onze, positionné plus haut.

Les joueurs de Philippe Hinschberger ont sollicité Stéphane Ruffier, sans le mettre toutefois en grand danger. La faute à un jeu trop stéréotypé aux abords de la surface, dans la dernière passe souvent longue à venir. Les messins ont su créer des décalages mais les centres ont trop rarement trouvé preneur. Il manque assurément dans cette équipe un latéral offensif d’expérience, surtout lorsque Ismaila Sarr n’est pas dans un grand jour…

Metz doit montrer une meilleure organisation et coordination offensive sans quoi Mevlut Erding pourrait commencer à trouver le temps long. L’attaquant turc, moins esseulé, n’a cependant jamais réussi à se mettre en bonne position. Ce n’est pas tant techniquement que dans le jeu en mouvement sans ballon, et dans les appels que le jeu messin doit gagner en efficacité. De nombreux centres ne trouvent en effet pas preneur du fait d’un positionnement trop linéaire du duo d’attaque.

Philippe Hinschberger a tardé à effectuer un dernier changement en sortant par exemple un milieu récupérateur pour le feu-follet Gautier Hein. Le technicien Grenat a privilégié la sécurité d’un point à une prise de risque plus importante. Désormais une trêve et deux semaines pour travailler un peu plus sereinement …

 

 

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