[FC Metz–ESTAC]Des regrets, des regrets…

Trois jours après le derby, les Grenat ont réitéré une belle performance d’ensemble face à Troyes mais ont pêché dans le dernier geste et dû concéder leur premier nul de la saison à domicile (1-1)…

Le live report

 

Quelques 72h seulement après la confrontation de l’année lors du derby lorrain, les Grenats étaient de retour à St-Symphorien. Avec la réception de Troyes, c’est en quelque sorte un (autre) des derbys du Grand-Est auquel le FC Metz s’est préparé à jouer. Moins fringuant sur le papier, tout de même. Et le fait de penser qu’il ne doit pas s’agir d’une chose aisée de se replonger complètement dans le bain, peu de temps après une rencontre aussi importante, apparaît comme un pléonasme assez évident. Pas facile de devoir remettre le couvert, après un dîner déjà presque parfait, qui plus est lorsqu’il a été servi généreusement pour l’occasion de la grande réception de l’année.

Et pourtant. Une fois de plus, le club à la Croix de Lorraine a su porter et élever avec fierté son étendard, en bon leader du championnat qu’il reflète. D’entrée de jeu, le pressing tout terrain et la justesse de possession de balle des locaux laissait à penser que les Aubois allaient devoir se résoudre à passer une soirée cauchemardesque. Investissant avec fermeté le camp troyen, les Grenat ont beaucoup tenté -parfois des combinaisons assez complexes- et varié les plaisirs dans les 40 derniers mètres adverses. On a alors pu assister à un déferlement de vagues successives aussi bien à gauche qu’à droite des couloirs. Intraitable dans l’entrejeu, le milieu à trois mosellan n’a ainsi cessé de ratisser tout ce que tentait de ressortir avec encombre l’équipe de l’ESTAC. A ce niveau, Metz a été relativement bon en ce sens où la transition était rapidement exécutée dès la récupération du cuir, ce qui a offert à la fois de l’espace dans la largeur grâce à Delaine et Balliu apportant le surnombre ; et dans la profondeur avec les appels de balle incessants de Diallo pour tenter de déstabiliser l’arrière garde centrale troyenne.

Tout semblait donc parfait. Metz qui domine, monopolise le camp adverse, Si la physionomie de la rencontre a pu par moment rappeler au bon souvenir du derby lorrain sur la forme, il n’en demeure pas moins que les hommes de Rui Almeida ont su avec brio réaliser défensivement la copie que les Nancéens n’avaient évidemment pas pu faire 3 jours auparavant. Car en dépit des apparences, l’ESTAC est parvenu à contenir -avec un brin de réussite tout de même- les assauts de la 2ème meilleure attaque du championnat puisque Metz n’a quasiment jamais été en mesure de s’ouvrir le chemin du but. Le second tir cadré côté messin fera même mouche et il faudra pour cela l’aide d’un coup de pied arrêté frappé par Boulaya et coupé par Sunzu au premier poteau (1-0, 40ème). Comme face à Nancy, les Mosellans avaient alors pensé faire le plus dur en ouvrant le score, juste avant la pause.

Mais peu après l’heure de jeu, alors que les hommes de Vincent Hognon se rapprochent doucement mais sûrement de la cible, Diallo manquera la balle de break : pourtant démarqué seul au second poteau, le meilleur buteur grenat manquera le cadre de façon inexpliquée sur ce centre parfait de Balliu (61ème). Le tournant du match. Une contre-attaque éclair plus tard et voilà que le patron Sunzu ne peut s’empêcher de commettre l’irréparable dans sa surface, pris de vitesse il faut dire par Tinhan, lequel venait de faire son apparition sur le terrain. Penalty indiscutable, que ne manquera pas de transformer Fortuné face à un Oukidja pris à contre-pied (1-1, 62ème). Ou comment tout gâcher en l’espace d’un instant. Le temps d’une infime erreur de concentration et de flottement dans un collectif qui brillait jusqu’ici par sa cohérence et sa rigueur. On dirait bien que seul le Football peut se targuer de pouvoir (re)produire de tels scénarii aussi imprévisibles que cruels.

Alors oui, Hognon l’intérimaire pourra se montrer frustré et « avoir des regrets » au vu d’une prestation aussi aboutie mais… A l’arrivée, si les chiffres semblent assez édifiants dans le bon sens (14 corners obtenus, XX centres tentés), les statistiques dénotent un niveau de déchet des joueurs à la tunique grenat somme toute rédhibitoire dans le dernier geste : 25 tirs effectués, c’est énorme ; 4 tirs cadrés, c’est si peu…La finition des attaquants messins est bel et bien en berne ces derniers temps. Et c’est d’autant plus décevant, compte tenu du potentiel affiché par des joueurs comme Boulaya, Nguette ou Diallo. En voilà un, d’axe d’amélioration à peaufiner sur le court et moyen terme. Du reste, il n’y a franchement pas feu au lac (comprenez dans la Moselle) en ce moment…

 

Les notes des joueurs

 

Les tops :

Cohade (7) : toujours très actif à la récupération, le capitaine « courage » s’est montré tout aussi déterminant dans la construction du jeu et notamment dans l’alternance jeu long-jeu court.
Delaine / Balliu (7) : il est assez édifiant de noter le nombre de centres et surtout de ballons touchés dans la surface adverse par les deux latéraux grenat ; malheureusement, leur dynamisme n’aura pas suffi à faire sauter plus d’une fois le très solide verrou troyen.

Les flops :

Diallo (3) : après un premier acte intéressant, l’avant-centre sénégalais s’est procuré deux occasions énormes qu’il a malheureusement goinfrées ; cela coûte certainement deux points à son équipe…
Boulaya / Nguette (4) : la doublette d’ailiers a connu à peu près le même souci durant cette rencontre : beaucoup de percussion et de dédoublements avec leurs partenaires mais une panne d’efficacité dans le dernier geste qui fait clairement défaut à long terme.

 

M.D

P