Après-match FC Metz – FC Nantes : Un point cache-misère

Le FC Metz accroche un match nul heureux dans les dernières secondes, après être retombé dans ses travers tout au long de la partie. Inquiétant.

Le onze

Philippe Hinschberger retrouve une défense-type avec Ivan Balliu et Benoît Assou-Ekotto sur les ailes, Simon Falette et Milan Bisevac en charnière centrale. Devant eux, Georges Mandjeck, nommé capitaine, officie aux côtés de Fallou Diagne. L’animation est confiée à Ismaila Sarr, Opa Nguette et Renaud Cohade en soutien de Cheick Diabaté.

Les joueurs

Thomas Didillon (6) a eu peu de ballons à négocier mais il a su se montrer présent notamment dans les airs. Inévitablement trop court sur la frappe placée de Valentin Rongier.

Ivan Balliu (5,5) ne compte pas les kilomètres et les rushs à l’avant. Il s’est cependant montré plus “lâche” au marquage, tout comme Benoît Assou-Ekotto (5), pris de vitesse par les nombreux dédoublements nantais, et peu aidé par son camarade Ismaila Sarr sur son aile.

Simon Falette (5,5) a retrouvé des couleurs après des dernières sorties en demi-teinte. Sa vitesse est un atout précieux et comble bien le placement bienvenu de Milan Bisevac (5,5), solide et appliqué.

Georges Mandjeck (4) avait hérité du brassard. Auteur de quelques pertes de balle dangereuses dont il est coutumier, il a rapidement été dépassé par le pressing et l’intensité du jeu nantais, à l’image de Fallou Diagne (4), peu inspiré.

Opa Nguette (3) a été décevant et trop discret sur son côté, tandis qu’Ismaila Sarr (5,5) a encore pris beaucoup de coups, victime de nombreuses fautes sur ses accélérations dont il a le secret. Il doit mieux gérer la dernière passe. Renaud Cohade (5,5) a encore été partout et nulle part, mais l’ex-stéphanois a la grinta pas forcément visible chez tous, et surtout un “coffre” de jeune homme, ratissant les ballons dans la surface adverse en toute fin de match. Peu inspiré en revanche sur les coups de pied arrêtés.

Cheick Diabaté (5) a usé de ses grands compas un peu plus maladroitement que d’habitude. Beaucoup trop esseulé pendant une heure, il a même souffert dans le jeu aérien de par la présence massive de Canaris autour de lui. Son sang froid sur le pénalty sauve le FC Metz d’une grosse déconvenue.

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De retour de la CAN, Georges Mandjeck, promu capitaine, a souffert face au pressing et à l’organisation nantaise.

L’analyse

Aux grands maux les grands remèdes ne semble pas être une maxime applicable au FC Metz version 2016-2017. Force est de constater que le jeu messin ne souffre d’aucune progression, mais semble au contraire en être encore à des balbutiements inquiétants. Les derniers succès à Saint-Symphorien, s’ils étaient évidemment bienvenus, n’avaient en effet offert aucune garantie de ce côté là. Et la soupe froide a été resservie ce samedi, cette fois-ci face à Nantes.

Le Nantes torpillé en septembre par des Messins alors sur leur nuage, n’a plus rien à voir avec ce qu’il a été en mesure de montrer à Metz. Disciplinés, organisés, les Nantais ont surtout fait preuve d’un pressing constant et d’une capacité à se projeter très vite vers l’avant, étant systématiquement en surnombre dans la surface de réparation messine. A la maîtrise collective, s’est associée la maîtrise tactique d’un coach qui avait rapidement saisi l’opportunité de la soirée (et les entrées de Bammou et Iloki après le repos). “Metz était perdu, on gérait tranquillement“, explique Sergio Conceiçao en tribune de presse au sortir des vestiaires, tout est dit des maux messins.

Le pénalty transformé par Diabaté ne doit pas dissimuler la pauvreté voire l’indigence de la prestation du onze Grenat. Metz s’est en effet perdu, bien avant l’ouverture du score nantaise (zéro tir cadré…), mais s’est surtout montré incapable d’une réaction digne de ce nom dans le temps restant. Etouffés, les Messins n’ont jamais été en mesure d’inquiéter un Rémi Riou aux gants soignés à la fin de la rencontre. Metz a été inefficace dès lors qu’il aura fallu porter le ballon et créer un temps soit peu une animation offensive concrète. Les joueurs de Philippe Hinschberger ont piétiné loin les uns des autres, incapables de combiner un minimum, laissant par ailleurs un champ d’importance à des Nantais inspirés et virevoltants, exception faite dans le dernier geste.

Le coaching

Un entraîneur qui ne croit pas aux capacités de ses propres joueurs ne peut donner le supplément d’âme à sa formation. D’entrée frileux avec un schéma tactique répété et usé, Philippe Hinschberger a traversé la rencontre aussi maladroitement que ses hommes. Tandis que Cheick Diabaté s’échinait seul en pointe à tenter de dévier des ballons “casse-croûte” pour personne, le coach messin a patienté encore vingt minutes en seconde période pour l’épauler d’un Mevlut Erding précieux physiquement. Mené, il a à nouveau tardé à mettre en selle un nouvel élément offensif (Gauther Hein est entré dix minutes après le but de Rongier). Enfin, il n’a pas donné sa chance au dernier postulant créateur en la personne de Florent Mollet, malgré la nécessité de lancer les dernières cartes dans la perspective moins mauvaise d’une égalisation, face à un adversaire direct. A Lyon, il faudra offrir autre chose qu’un arrière-train à fesser…

 

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