Entreprenants et séduisants sur toute la durée de la rencontre, les Grenat ont logiquement su faire plier une bien faible équipe de Niort, pourtant 5ème du championnat avant cette 11ème journée (3-0).
La composition
La formation mosellane ayant renoué avec la victoire pendant la semaine de trêve internationale (victoire 1-2 à Sochaux), c’est avec un plein de confiance assuré que les Grenat retrouvent leur pelouse de St-Symphorien. Au programme : les Chamois Niortais, équipe reconnue pour sa volonté de poser le jeu au sol sous l’égide de son coach Patrice Lair. Metz doit donc se méfier de cette équipe solidement accrochée au pied du podium. Pour ce faire, Antonetti fait le choix de l’innovation pour apporter un soupçon de fraîcheur. Dans une défense peu remaniée, Balliu prend le couloir droit au détriment de Rivierez. Au milieu de terrain, la première titularisation de Maiga laisse Fofana pour la première fois de la saison sur le banc tandis que Gakpa est réconforté dans sa position de meneur de jeu en retrait, reléguant ainsi Angban sur la touche. L’animation offensive voit le retour de Niane parmi le onze de départ en lieu et place de Nguette. On ne manquera pas de signaler l’absence étonnante de Rivière du groupe.
Le film du match
La partie démarrait dans des conditions similaires à celles de la dernière réception à St-Symphorien face au Havre. Faisant face à une équipe regroupée dans son camp, les Messins doivent s’employer pour contourner un bloc bas. En dépit d’une domination nette territoriale, les hommes de Frédéric Antonetti ne parviennent pas à se créer de réelles occasions malgré les tentatives de Gakpa (5ème) et Boulaya (18ème). Le jeu lorrain est pourtant fluidifié par la qualité technique du milieu, notamment de Gakpa, Cohade et Boulaya. Quand l’espace est trouvé, le danger guette le camp niortais. Après une belle séquence, Cohade parvient à déborder côté droit avant de servir Diallo dans la surface qui reprend parfaitement du plat du pied (1-0, 28ème). Et l’on sait l’importance du premier but dans un tel cas de figure. Ce n’est pas pour autant que les Deux Sévriens vont adopter une stratégie plus offensive pour contrecarrer le jeu grenat. A la pause, les Chamois n’ont strictement rien montré si ce n’est deux tentatives non cadrées.
La seconde mi-temps voyait les locaux revenir sur le terrain avec un surplus de motivation. En grande difficulté sur le plan physique, Niort sera contraint à effectuer ses trois changements après seulement quelques minutes en deuxième période. A cela s’ajoutera un épisode assez cocasse dans cette rencontre : une panne de courant dans le stade. Les deux équipes étant contraintes à regagner les vestiaires, St-Symphorien ne reverra la lumière qu’après une grosse vingtaine de minutes. Et c’est peu dire que la lumière réapparut côté mosellan puisque le second acte sera encore plus abouti que le premier ! C’est en effet la panique dans le camp niortais, en témoigne cette sortie quelque peu hasardeuse d’Allagbé à l’encontre de Diallo qui profite au buteur sénégalais mais un défenseur sauvera sur sa ligne (55ème). Les Lorrains accentuent une domination désormais intégrale mais peinent à concrétiser. Un bon coup franc de Boulaya (65ème) sera suivi par un joli enchaînement de Niane (68ème), sans succès. Servi idéalement par Balliu dans la profondeur et avec l’aide d’une remise involontaire d’un Niortais, Niane se présentera seul face à Allagbé mais sa frappe fuiera le cadre (74ème). Dans la foulée, les hommes de Patrice Lair se montreront enfin dans le camp messin mais Oukidja restera vigilant devant l’une des rares tentatives cadrées des visiteurs (75ème). Il faudra finalement patienter jusqu’aux dix dernières minutes pour (enfin) voir le FC Metz creuser logiquement l’écart. A la faveur d’un corner bien botté par Gakpa, Diallo est à la retombée au second poteau et c’est finalement Sunzu, le plus prompt, qui double la mise du bout du pied sur la ligne (2-0, 80ème). Profitant des largesses défensives de leurs homologues du jour, les Grenat enfonceront définitivement le clou dans les toutes dernières secondes grâce à un bon service de Cohade pour Nguette dont ce fut l’unique ballon touché au cours de sa (très) courte apparition (3-0, 90ème+3). Et la Metz fut dite.
Les notes des joueurs
Les semi tops :
Sunzu (7) : toujours impeccable aussi bien dans la couverture que dans la relance, le solide défenseur zambien s’est même illustré par un premier but cette saison.
Balliu / Boulaya (7) : une très belle complicité affichée entre les deux joueurs sur l’aile droite messine qui aura véritablement fait la misère à son adversaire du jour.
Diallo (7) : ce n’était peut-être pas son meilleur match de la saison mais il faut saluer la performance du buteur sénégalais à travers sa capacité à scorer ou à faire la différence sur ses rares occasions.
Les semi flops :
Delaine (4) : toujours très actif en phase offensive, il faudra néanmoins que le nouveau venu soit plus vigilant sur le plan défensif en stabilisant son côté gauche pour éviter de se faire aspirer dans l’axe.
Niane (4) : beaucoup d’activité et une présence physique indéniable, l’ailier sénégalais a malheureusement fait preuve de trop de déchet technique et de maladresse dans la zone de vérité.
L’analyse
Le FC Metz a réalisé un très joli coup comptable dans cette 11ème journée, étant donné la victoire de Brest dans le derby breton face à Lorient…futur adversaire du club à la Croix de Lorraine, par ailleurs. En attendant l’issue de la rencontre de Lens, les Messins sont parvenus à creuser un petit écart bénéfique de 6 points avec les Lorientais. Autant dire que le weekend prochain s’annonce déterminant. Il sera hautement révélateur de la capacité ou non des hommes du président Serin à se sublimer toujours plus pour aller chercher davantage d’altitude et de hauteur. Un résultat positif permettrait assurément aux Grenat de marquer encore plus les esprits. Si les trois dernières sorties messines en championnat n’avaient pas été bien convaincantes, le collectif messin a semblé-il retrouvé son allant offensif de l’avant-trêve du mois de septembre.
Quelque part, et c’est plutôt rassurant, le groupe mosellan n’a pas attendu le retour de la lumière pour démontrer son habituel enthousiasme et ses qualités qui allient à la fois la technique, -lorsqu’il s’agit de combiner pour pénétrer dans des zones fermées par l’adversaire- et le mental, car forcément, il faut pouvoir s’armer de patience et de rigueur pour déjouer ce piège récurrent tendu par l’opposant. Car nul doute que, désormais, -et depuis un moment déjà- les weekends vont se suivre et se ressembler, tant le FC Metz est attendu de pied ferme par ses adversaires.
Tour à tour, les différents pensionnaires de la L2 vont davantage œuvrer pour l’annihilation du collectif grenat plutôt que s’atteler à un jeu léché à la faveur d’attaques placées. Une configuration scénaristique peu étonnante, finalement, puisque « Metz ne figure pas dans la même catégorie », à en croire le technicien niortais au sortir de la rencontre. Certes, les Grenat ont des moyens et de la profondeur d’effectif. Le terme paraît cela dit un peu usurpé. De plus, rien n’empêche fondamentalement les formations de L2 à s’essayer au jeu de possession. Ce n’est qu’une question de volonté, après tout. Metz en a fait preuve, jusqu’ici et c’est tout à son honneur.
M.D