[Après-match : FC Metz – OGC Nice] La promenade niçoise

Metz a de nouveau été torpillé sur sa pelouse. Nice a usé la défense messine dans les grandes largeurs, infligeant une sévère défaite (2-4), la troisième consécutive. Dur.

Le onze

Philippe Hinschberger a davantage de choix. Il opte pour un retour de Franck Signorino à gauche de la défense que retrouve Simon Falette aux côtés de Guido Milan. Jonathan Rivierez occupe le flanc droit. Au milieu, Renaud Cohade recule d’un cran épaulant Georges Mandjeck, Yann Jouffre de retour de blessure est titulaire derrière Mevlut Erding, tandis que Opa Nguette et Ismaila Sarr occupent les ailes.

La première période

Si les messins se montrent d’entrée conquérant, Nice propose un jeu bâti sur un milieu adroit et mobile. Jean-Michel, pas attaqué, a tout le loisir de lancer parfaitement Alassane Pléa. Guido Milan est grossièrement pris de vitesse et l’attaquant niçois croise idéalement son tir qui trompe Thomas Didillon (0-1  12′). Le match est quasi plié dans la foulée mais la demi-volée de Wylian Cyprien aux 25 mètres, heurte la barre transversale du portier messin (14′). Nice insiste et affiche une possession de l’ordre de 70% après 20 minutes. Une talonnade de Cyprien sur un corner oblige Didillon à une parade réflexe (21′). Les messins sont spectateurs d’un match qui leur échappe. C’est à ce moment que Georges Mandjeck se lance dans un rush côté droit, avant de servir en retrait Mevlut Erding. La reprise de l’attaquant turc est écrasée et repoussée par Cardinale, mais Mandjeck a suivi et expédie le cuir au fond des filets (1-1  25′), premier but en Ligue 1 pour le camerounais.

Nice continue de dominer nettement, les messins offrant un pressing trop désordonné pour récupérer efficacement le ballon. Seri s’essaye d’une frappe des 25 mètres sur laquelle Didillon se couche bien (35′). Younes Belhanda se joue aisément de Rivierez, lequel revient en commettant une légère faute dans la surface. L’arbitre désigne le point de pénalty, et Pléa transforme, le cuir passant sous le ventre de Didillon (1-2  38′). Metz croit égaliser juste avant la pause lorsque Erding place une tête décroisée que Seri sauve sur sa ligne ! (44′).

La seconde période

Les messins peinent à se montrer dangereux malgré le retard au tableau d’affichage. Sarr déborde et croit servir sur un plateau Erding seul face au but mais son centre est coupé in extremis par Pereira (55′). Mandjeck cède sa place à Habib Diallo. Le sénégalais n’a pas touché un ballon lorsque, profitant d’une astucieuse déviation de Erding, il expédie une demi-volée pleine d’audace qui fusille Cardinale (2-2  70′). Les messins mettent enfin un semblant d’organisation à l’oeuvre et proposent un pressing plus consistant, mais les hommes de Lucien Favre maintiennent un danger pressant. Cyprien met à contribution Didillon sur coup franc (77′). Puis Seri lance à nouveau Pléa qui trouve le pied salvateur de Didillon (82′). L’action suivante est identique et voit cette fois Belhanda offrir un caviar à Pléa qui signe un triplé (2-3  83′). En contre, Cyprien, bien décalé à droite, place une frappe puissante dans le petit filet opposé et plie définitivement l’affaire (2-4  90’+2).

Les joueurs

Thomas Didillon est totalement abandonné par sa défense sur les trois buts niçois dans le jeu, et joue de malchance sur le pénalty. Sale soirée pour le portier, qui a, par deux fois, évité un naufrage encore plus conséquent.

La sonnette d’alarme est à tirer à l’arrière, où malgré une succession de combinaisons, les erreurs (grotesques) se multiplient. Jonathan Rivierez a été en souffrance durant toute la rencontre, laissant des boulevards à l’attaque niçoise, et enrhumé maladroitement sur l’action provoquant le pénalty. Une soirée hors du coup pour l’ancien havrais. Franck Signorino a moins souffert, mais ses débordements en retard, et ses centres, mal ajustés, ont handicapé les possibilités messines. La charnière centrale a été à la peine, notamment Guido Milan, grossièrement pris de vitesse par trois fois par Pléa. Un retard à l’allumage et un manque de vitesse qui jouera plus d’un mauvais tour…

Au milieu, Georges Mandjeck à tout connu ou presque. Auteur d’une bonne première période, et notamment d’un but plein de vivacité, le camerounais a ensuite baissé pavillon avant de sortir, vraisemblablement touché aux adducteurs. Yann Jouffre a effectué un retour délicat, du fait d’un manque évident de rythme, et son positionnement, tantôt axial tantôt sur l’aile ne l’a pas aidé. Renaud Cohade, plus bas, a donné de sa personne, multipliant les interventions à propos notamment en première période. Opa Nguette et Ismaila Sarr ont peiné à porter le danger, surtout le premier nommé, jouant souvent à l’envers. Sarr a tenté sur quelques incursions mais la dernière passe a posé problème, et ses choix sur des frappes enveloppées mal négociées ont agacé.

Devant, Mevlut Erding est très (trop) seul, et sevré de ballons exploitables.

L’analyse

Les maux messins sont profonds. Tandis que Saint-Symphorien se félicite d’avoir vu deux buts dans le jeu, la défense messine a une fois de plus, une fois de trop ?, sombré. Trois buts grossièrement donné à des niçois n’ayant nullement besoin de telles largesses, le dernier relevant de l’anecdote. Les hommes de Philippe Hinschberger vont avoir du mal à prétendre à grand chose en faisant preuve d’autant de naiveté et de maladresse. La défense Grenat présente un ensemble de lacunes criantes qui inquiètent sur ses capacités réelles. Constamment sollicitée, elle n’offre aucun gage de sûreté et semble dépassée sur chaque offensive adverse. Un troisième lourd à domicile qui pose également question de savoir si cette formation a les moyens d’améliorer ce qui s’apparente davantage à un niveau insuffisant.

La pelouse de Saint-Symphorien est certes magnifique, elle offre en tous cas un terrain d’expression idéal pour un adversaire supérieur dans tous les compartiments du jeu, et doté d’une aisance technique bien au-dessus, et d’un jeu collectif précis et constamment en mouvement. Toutes ces choses terriblement éloignées du FC Metz d’automne qui prend l’eau de toutes parts. Un revers d’autant plus inquiétant que les progrès dans le jeu sont quasi insignifiants. Il va falloir remettre les pendules à l’heure rapidement car il sera difficile de gagner des matchs en prenant la bagatelle de 4 à 5 buts en moyenne.

 

 

P