[Après-match] FC Metz – Olympique Lyonnais : Sur la route de Memphis

Sous un soleil de plomb, les Grenats se sont fait sécher en moins d’une minute par des Lyonnais qui, du reste, n’ont pas eu à forcer leur talent pour s’offrir un festival offensif, avec un Depay en état de grâce (0-5).

 

La composition

 

Une semaine tout juste après le derby du Grand-Est où Alsaciens et Mosellans s’étaient quittés en « bons ennemis », les hommes de Frédéric Hantz comptent repartir à l’assaut sur le rectangle vert. En jeu, l’un des derniers espoirs de maintien avec la possibilité de réduire l’écart avec le barragiste Troyes (4 pts seulement) en cas de succès face à l’ogre rhodanien. De son côté, l’OL compte s’imposer pour récupérer sa 3ème place, pré qualificative pour la plus prestigieuse des Coupes d’Europe. Les Lorrains abordent ce dernier gros morceau sous un dispositif en 3-4-3 (ou 5-2-1-3), avec Niakhaté, Fallou et Mandjeck qui occupent l’axe central ; Palmieri et Balliu étant placés plus haut dans les couloirs. Dans l’entrejeu, Cohade se retrouve seul à la récupération alors que Mollet évolue en position de meneur de jeu. Enfin, le trio offensif habituel est reconduit (Roux, Rivière, Dossevi). Pas d’évolution notoire au niveau du groupe puisque les absents restent les mêmes.

 

Le film du match

 

Vingt-cinq secondes. C’est le temps de jeu qu’il aura fallu aux visiteurs pour se créer une première occasion dangereuse, Depay obligeant d’entrée Kawashima à la parade. Sur le corner qui en résulte, les Grenats plient déjà suite à un marquage lâché inexplicablement au second poteau, Marcelo le plus prompt, reprenant de la tête le service tendu de Depay (0-1, 1ère). Grâce à cette ouverture du score précoce, les Gones vont pouvoir imprégner le ton de cette rencontre et animer les débats à leur guise. Car désormais, les Lyonnais vont décider de laisser Metz se découvrir afin de gicler plus rapidement en contres. Suite à une percée plein axe, Dossevi sert Roux qui tente sa chance en première intention mais Lopes est à la parade (15ème). Malgré ces bonnes intentions dans le jeu, c’est sur coups de pieds arrêtés que les Grenats vont une nouvelle fois céder. Un deuxième corner, toujours botté par le même Depay, trouve encore Marcelo, esseulé au second poteau suite à une mauvaise appréciation de Kawashima, qui ne se fait pas prier pour reprendre le cuir juste avant sa sortie (0-2, 20ème). Deux erreurs individuelles qui coûtent déjà cher. Cela est d’autant plus frustrant que l’OL ne s’est pas créé la moindre occasion dans le jeu durant cette mi-temps, même si la défense messine reste sous tension. Juste avant la pause, Rivière arrache un bon aérien qui offre à Mollet la possibilité d’armer plein axe, mais une fois de plus le gardien rhodanien est sur la trajectoire (44ème).

Si l’entraîneur messin a jugé bon de l’immobilisme dans ses choix tactiques, au retour des vestiaires, ses joueurs semblent être revenus avec de meilleurs intentions. Pour autant, à l’amorce de la dernière demi-heure de jeu, les Grenats vont complètement se liquéfier. Depay est d’abord tout proche d’aggraver la marque suite à un centre tendu de Traoré mais sa demi-volée s’envole (57ème). Cela, avant que l’attaquant hollandais ne décide de s’offrir le scalp de la lanterne rouge : réaliste dans son duel face à Kawashima (0-3, 65ème) puis passeur décisif pour Traoré (0-4, 68ème) et Mariano Diaz (0-5, 86ème), Memphis Depay régale sur le terrain et affole ses statistiques personnelles (1 but et 4 passes décisives). Un triomphe qui contraste avec le naufrage défensif du club à la Croix de Lorraine. A l’issue de ce nouveau revers difficile, Hantz reconnaîtra l’écart intersidéral qui existe entre les deux clubs. Bonne déduction, soit.

 

Les notes des joueurs

 

Les tops :

Niakhaté (6) : coupable au marquage sur le premier but lyonnais, il a ensuite été le seul à surnager au sein de la défense à 3, remportant un nombre inconsidérable de duels.
Dossevi (5) : souvent disponible sur son côté droit, l’ailier a su insuffler le danger dans le camp adverse par sa capacité de percussion et son habilité à trouver ses partenaires par la passe ou le centre.
Mollet (5) : beaucoup d’activité et à l’origine de séquences de jeu intéressantes, le meneur de jeu démontre une fois de plus qu’il est la plus-value technique de cette équipe.

 

Les flops :

Fallou (1) : au cœur d’une défense à 3, le défenseur sénégalais a livré une prestation catastrophique ; statique à chaque percée adverse, il a vécu un véritable calvaire.
Mandjeck (1) : replacé exceptionnellement dans l’axe droit de la défense messine, l’habituel milieu récupérateur a semblé complètement perdu ; à l’instar de Fallou, il a réalisé l’un de ses pires matchs sous la tunique grenat.
Hantz (2) : à l’image de ces dernières semaines, le coach lorrain ne trouve pas la solution ; cette fois-ci, son choix d’une défense à 3, avec des latéraux délaissés en partie du travail défensif, s’est avéré complètement inefficace ; de plus, ses changements trop tardifs n’ont pu, à défaut de pouvoir renverser la rencontre, faire stopper l’hémorragie.

 

L’analyse

 

Cette nouvelle claque reçue par le FC Metz confirme, semaine après semaine, l’étendue des séquelles subsistant au sein du club en général et des joueurs en particulier. Cette fois-ci, le coach Frédéric Hantz s’est trompé dans les plus grandes largeurs. Il a cru bon le fait d’instaurer un dispositif défensif afin de bloquer les couloirs et contrecarrer les atouts offensifs adverses. La clé est pourtant venue de l’axe.
Préféré à Rivierez, le replacement de Mandjeck sur le côté droit de l’axe central s’est révélé être une solution épouvantable. Si Niakhaté s’est bien repris après un marquage laxiste -qui coûte l’ouverture du score lyonnaise- Fallou quant à lui, habituel titulaire du poste, n’a jamais su communiquer avec ses partenaires, encore moins exister dans les duels et s’est retrouvé à la ramasse tout au long de la partie. La tactique a pourtant bien dû être travaillée et répétée à l’entraînement ? Nul doute que cette énième forme de bricolage dans la charnière centrale détient une grande part de responsabilité dans le fiasco de cette saison…

Que de regrets donc. Car si les Messins n’ont pas marqué, le quatuor offensif s’est globalement bien démené et quelques rares individualités ont apporté leur lot de satisfactions (Dossevi, Mollet). Il y avait donc certainement la place pour faire mieux dans cette fin de saison. Mais comment faire ne serait-ce que pour tenter de faire semblant d’y croire lorsque le coach, le premier, sait que son avenir s’inscrit ailleurs que sur les bords de la Moselle ? Il y a quelque part ce sentiment d’indifférence général -à l’image de la communication de la direction- bien matérialisé par Hantz, qui semble à la fois dépassé par les évènements et terriblement distant par rapport aux intérêts de son club qui court un grand danger…

 

M.D

P