[Après-match : FC Metz – Paris FC] Metz intraitable face aux gros

Bien au fait sur le plan technico-tactique sans être flamboyants dans le jeu, les Grenat sont parvenus à écarter le Paris FC (2-0) à domicile de la course au podium …

 

Le live report

 

Depuis plusieurs semaines, Metz est en quête de sa vitesse de croisière. Celle qui doit lui permettre d’accéder au plus vite à l’étage supérieur sans avoir à passer par le biais de la place de barragiste, qui risque de s’avérer fatale dans l’optique de la montée. C’est en effet le cas, puisque le système est ouvertement conçu pour réduire le risque de relégation des clubs déjà bien installés en L1. Il va donc de soi que cette troisième place en Domino’s Ligue 2 n’est plus tout à fait susceptible d’offrir au club de l’antichambre le confort de l’Elite, si convoité. On comprend dès lors mieux pourquoi la lutte s’est intensifiée parmi les cadors de la L2. Il n’y a désormais non plus trois mais deux petits précieux sésames directement délivrés à l’issue du championnat. A présent, le FC Metz a clairement été pris en chasse par ses poursuivants…

Prudence est de mise, donc. Car cela avance franchement fort derrière les hommes de Frédéric Antonetti ! En l’espace d’un peu plus de deux mois, Brest et Lorient ont en effet engrangé la bagatelle de 19 points chacun, soit une unité de plus que le leader lorrain -ex-aequo avec l’AC Ajaccio- sur la même période. C’est dire ô combien la concurrence a sérieusement élevé son niveau de performance avec le passage à l’heure d’Hiver. Heureusement, les Grenat ont su capitaliser sur leur forme exceptionnelle du début de saison pour pouvoir faire le dos rond au cours d’une période de sécheresse offensive. Et surtout, de faire preuve d’un pragmatisme à toute épreuve dans l’animation défensive. Pour continuer avec les statistiques, il ne faut pas oublier de mentionner que les Grenat, portés par un Oukidja en grande forme -ce qui coïncide paradoxalement avec la baisse de forme de l’attaque messine-, ont préservé leur cage inviolée lors de 9 de leurs 12 dernières prestations en L2. Une sacrée prouesse.

Avec la réception du Paris FC, les hommes du président Serin avaient de quoi se jauger de ce point de vue là puisque la formation entraînée par Mécha Bazdarevic figurait avant la rencontre comme la meilleure défense du championnat. Pour tenter de faire rapidement sauter le verrou francilien, les Grenat ont une nouvelle fois évolué dans un schéma porté vers l’avant avec notamment Gakpa dans le rôle d’accélérateur de particules au milieu de terrain. Et le numéro 10 grenat a une nouvelle fois rendu à ses coachs la confiance qui lui a été attribuée depuis un moment maintenant. Un rayonnement qui se matérialise par des prises de balle faciles et la capacité qui est la sienne à pouvoir faire changer à tout moment le rythme du jeu, par une qualité de vision dans la passe nettement au-dessus de la moyenne. Ce type de joueur est tellement précieux dans une telle configuration. D’autant plus lorsque l’adversaire ne daigne guère se découvrir tactiquement tant que le score demeure vierge. On l’a vu assez tôt dans la rencontre lorsque Metz a concrétisé pour la première fois. Tout est parti finalement d’une superbe passe dosée par Fofana à destination de Gakpa qui a pu progresser plein axe pour servir lui aussi sur un plateau Niane, lequel fut crocheté en pleine surface de réparation par Demarconnay, sorti de façon hasardeuse à son encontre. Diallo ouvrira parfaitement son pied sur la sentence (1-0, 19ème) mais l’on retiendra surtout cette attaque placée rondement menée en seulement deux passes qui ont transpercé, à elles-seules, les deux lignes défensives parisiennes. Avec le bon dosage et la qualité technique qui en découle, c’est tout de suite plus simple de prendre le jeu à son compte.

Passée cette ouverture du score, les Messins vont paradoxalement abandonner la maîtrise du ballon et laisser l’initiative à leur homologue francilien à travers un positionnement beaucoup plus bas qu’à l’accoutumée dans l’optique d’aspirer cette formation parisienne et ainsi se projeter rapidement en contres, dès la récupération. Heureusement, l’arrière-garde messine sait garder un degré de concentration important : Oukidja est intraitable dans les airs (26ème et 33ème) tandis que Boye s’adjuge du rôle de pompier de service dans un moment particulièrement chaud (34ème). Côté messin, on prend plaisir à voir s’épanouir Gakpa. Le milieu offensif mosellan est dans tous les bons coups : seule la réussite le fuira sur ses deux tentatives cadrées (37ème et 43ème). Le maître mot qu’il convient d’associer à la deuxième période des Grenat est « réalisme ». A tous points de vue, Metz saura se montrer efficace : il ne suffira que d’une action parfaitement construite côté gauche pour que Diallo double la mise du plat du pied à la suite d’un service optimal de Delaine (2-0, 57ème). En gestion, le leader du championnat se contentera de contrôler les débats dans un second acte peu palpitant certes, mais hautement significatif pour les Messins. Imperméable malgré des velléités parisiennes accentuées dans le dernier quart d’heure, Metz conclura ainsi un troisième clean-sheet de rang en L2. Une énième copie blanche pour un rendu de qualité.

 

Les notes des joueurs

 

Les tops :

Diallo (7) : on a pu assister au retour du serial buteur mosellan qui ne tergiverse pas devant la cage : un pénalty (un peu chanceux) et une reprise à bout portant lui ont permis de retrouver (enfin) le chemin des filets, il était temps !
Delaine (7) : très propre défensivement en témoigne ses nombreux duels gagnés durant la partie, l’ex-Parisien s’est même illustré en offrant sur un plateau la balle du doublé de Diallo.
Boye (7) : si habituellement on érige davantage Sunzu en patron, c’est bel et bien son acolyte Boye qui s’est montré impérial et intransigeant, que ce soit pour couper les trajectoires ou pour sauver les siens sur sa ligne.

Les flops :

Aucun, vraiment. Si Rivierez a pu faire passer quelques frissons au public de St-Symphorien de par ses quelques maladresses techniques, tout le monde a joué sa partition correctement. Y compris Boulaya, qui s’est montré bien plus tranchant et surtout plus juste dans ses choix qu’à l’accoutumée.

 

M.D

P