[Après-match FC Metz – Paris SG] Si loin, si près

Le FC Metz concède une cruelle défaite (2-3) face au Paris SG. Revenu du diable vauvert, les Messins ont été à nouveau punis dans les arrêts de jeu.

Le onze

Soucieux de préserver ses forces vives dans un match capital à Lorient samedi, Philippe Hinschberger choisit de lancer une équipe largement remaniée au coup d’envoi. Ainsi, Eiji Kawashima s’offre sa première dans les buts messins. Derrière, seul Milan Bisevac est rescapé de Caen. Jonathan Rivierez, Guido Milan et Mathieu Udol complètent la ligne arrière. Fallou Diagne est en sentinelle derrière le duo Chris Philipps et Cheick Doukouré. Kevin Lejeune et Opa Nguette ont la charge d’animer les couloirs tandis que Mevlut Erding est en pointe.

 

Les faits de jeu

Côté gauche, Maxwell place un centre sur la tête de Cavani au second poteau. L’uruguayen, à deux mètres de la ligne, smashe victorieusement (0-1  33′).

Maxwell récidive et trouve Blaise Matuidi dans l’intervalle. L’international tricolore trompe Eiji Kawashima d’un pointu (0-2  36′).

Yann Jouffre frappe un coup franc à vingt-cinq mètres plein axe. Le ballon est parfaitement placé dans le petit filet gauche de Kévin Trapp (1-2  78′).

Ismaila Sarr centre fort depuis le côté droit. Il trouve Cheick Diabaté qui, entre deux défenseurs, et du bout du pied, décroise idéalement sur la droite du portier parisien (2-2  88′).

Yann Jouffre récidive sur coup franc, légèrement sur le côté droit. Sa frappe heurte la barre transversale avant d’atterrir dans les pieds de Diabaté qui ne parvient pas à se mettre en bonne position et décale sur Opa Nguette. Sa frappe est finalement contrée in extremis (90’+1).

Sur un centre précis de Javier Pastore, Blaise Matuidi place une tête tendue croisée qui laisse Kawashima sans réaction (2-3  90’+3).

 

Yann Jouffre a redonné l'espoir de sa patte gauche et aurait pu être le Roi à quelques centimètres près.
Yann Jouffre a redonné l’espoir de sa patte gauche et aurait pu être le Roi à quelques centimètres près.

Les joueurs

Eiji Kawashima (5) s’attendait à une première délicate. La première période l’a servi. Abandonné par sa défense, il ne peut rien sur l’ouverture du score de Cavani. Légèrement en retard sur le pointu de Matuidi, il est à nouveau surpris de voir le milieu parisien seul pour placer une tête victorieuse dans les arrêts de jeu. Sans fausse note pour le reste, dans les relances comme dans le jeu aérien.

Jonathan Rivierez (4) a laissé des espaces bien trop larges aux parisiens notamment en première période. Plus présent par la suite, il a néanmoins été inexistant en dehors de son apport défensif.

Guido Milan (3) a manqué de présence et de spontanéité sur les trois buts encaissés. L’argentin est décidément en grande difficulté dans un championnat de Ligue 1 trop rapide pour lui.

Milan Bisevac (5) a colmaté les brèches et répondu au plus pressé.

Mathieu Udol (5,5) a fait au mieux malgré un évident et logique manque de rythme.

Fallou Diagne (3,5) a fait l’étalage de ses mauvais choix en première période, avant de hausser le ton en seconde. Néanmoins très léger.

Chris Philipps (3) récupère peu, court pour l’essentiel à côté de son adversaire et peine à relancer rapidement et vers l’avant. Le luxembourgeois peine décidément à convaincre.

Cheick Doukouré (4,5) a été au niveau de ses partenaires en première période, c’est-à-dire transparent. Jouant plus haut en seconde, il a retrouvé de l’allant et une spontanéité bienvenue.

Kevin Lejeune (2,5) a tout raté ou presque, perdant de précieux ballons sur les rares récupérations messines. Logiquement remplacé par Ismaila Sarr.

Opa Nguette (3,5) n’a jamais été en mesure de déborder mais a mieux fini.

Mevlut Erding (3) a compté les ballons à sa disposition, mais n’a pas été en mesure d’inquiéter l’arrière-garde parisienne, en manque de rythme flagrant.

 

L’analyse

Les Messins ont offert deux visages diamétralement différents. Inexistant en première période, ils ont regardé jouer des Parisiens sans doute même surpris d’une si faible opposition. Sans aucun véritable pressing, loin sur chaque passe, les Messins ont pu compter les transmissions des joueurs de la capitale, quand eux peinaient à en comptabiliser lamentablement une trentaine à la pause. Comme anesthésiés, les joueurs de Philippe Hinschberger ont manqué de tout l’indispensable pour contrecarrer les plans d’une formation solide comme le Paris SG. Sans forcer, les Parisiens prenaient dès lors les devants, tandis que les Grenats entraient pour la première fois dans la surface adverse juste avant la mi-temps !

Un peu plus audacieux à l’entame de la seconde période, les Messins subissaient toujours largement mais se montraient davantage entreprenants. Un coaching pour une fois décisif permettait à Yann Jouffre de s’illustrer à nouveau sur une merveille de coup franc, avant que Ismaila Sarr offre le huitième but de sa demi saison messine à Cheick Diabaté. Au pied du mur, les joueurs d’Unai Emery ont alors appuyé sur l’accélérateur pour s’offrir un précieux succès dans la quête du titre.

Si on pourra longtemps regretter les quelques centimètres privant Yann Jouffre d’un doublé, et sans doute le FC Metz d’un succès inattendu face au Paris SG, le tout après avoir été mené 0-2, on retiendra aussi surtout une première période indigne d’une équipe professionnelle. Amorphes, spectateurs, les Messins ont abandonné le ballon comme jamais une formation ne l’avait fait cette saison face à Paris (14% de possession, un triste record). Le premier acte a ainsi ressemblé à un entraînement soporifique pour des parisiens pas franchement entreprenants.

Bien dommage donc de se satisfaire une fois encore d’une réaction à défaut d’être d’entrée dans le vif du sujet, et de proposer tardivement ce qui s’apparente à un football décent. Pourtant, dès le refus de jouer les victimes expiatoires, les Messins ont clairement et relativement aisément bousculer des Parisiens collectivement un ton en dessous de leurs dernières sorties. Le coup passa près, mais il y eut trente secondes de trop, hélas !

OS

P