LE Goût amer estampillé FC METZ
Vous aviez aimé la frustration de Metz-Lille ? Vous allez adorer ce Metz-PSG, déclencheur d’ulcère et pourfendeur de masse capillaire avec son scenario à faire trembler les meilleurs Metz-Angers 2018. Terrassés par Achraf Hakimi dans les tous derniers instants, Metz reste lanterne rouge de Ligue 1…
L’analyse
Alignés dans un 4-3-3 inédit cette saison, les Lorrains et leur quatuor offensif made in Génération
Foot Sarr-Yade-Niane-Gueye se présentent avec l’ambition de faire mieux face à l’ogre parisien.
D’autant plus que les Vice-Champion de France sont dépourvus de Lionel Messi, touché face à
Brugges. Il n’en est pourtant rien sur l’entame de match. Après avoir concédé sur un petit
capharnaüm par une volée d’Hakimi qui a dû mobiliser la Goal Line Technology, les Messins sont bien
timides. Regroupés en 6-3-1 en phase défensive dans un bloc médian assez compact, ils ne sortent
quasiment pas sur les Parisiens et regardent beaucoup les Franciliens. Un peu trop haut en phase
arrêtée pour contrer efficacement la vitesse des attaquants adverses, c’est surtout sur contre-attaque
que le bât blesse. Faiblesse structurelle du 4-3-3 offensif, le bloc est totalement coupé en 2 à la perte
de balle et laisse des boulevards au duo de latéraux très offensifs du PSG, ou même à Neymar et
Rafinha au cœur du jeu. Accablés, le 2-0 passe tout proche à plusieurs reprises et seul un Oukidja
impérial et un Kyllian Mbappé en manque cruel de précision face au but permettent aux Messins
d’éviter la correctionnelle. Acculés, les Grenats ne parviennent plus à ressortir le ballon et se font
presser par le bloc parisien. Le trio du milieu de terrain Pajot-Maiga-Sarr perd beaucoup trop de
premiers ballons qui se convertissent rapidement en danger pour la défense.
Mais une nouvelle surprise se cache dans le chapeau des hommes d’Antonetti. Après avoir subi une vingtaine de minutes, les Messins se réveillent sous l’impulsion de Lamine Gueye. Hyperactif sur son côté droit, l’ailier sénégalais multiplie les courses et tire profit des quelques coups de pied arrêtés obtenus à 40 mètres. Collés à la ligne de touche, il profite du placement très offensif de Mendes
pour prendre seul la profondeur. De l’autre côté, son pendant Papa Yade n’est pas aussi à l’aise le
long de la ligne, et aurait certainement mérité de pouvoir prendre un peu plus le half space gauche,
laissé libre par un Hakimi quasi-ailier. Cette période de regain offensif, passant par Gueye et les
coups de pieds arrêtés, se traduit alors par une combinaison des deux facteurs : sur un corner tiré
par Gueye, Kouyaté domine la défense et égalise d’un coup de casque rageur. Sur sa lancée, le club
grenat passera même tout proche du 2-1 lorsque Navas doit déployer une parade de haut vol pour
sortir la tentative de lob de Gueye en 1 contre 1 en toute fin de première période.
La seconde période part sur des standards similaires à la fin de la première mi-temps. Des Messins
ambitieux n’hésitent plus à répondre aux Parisiens et le match est de plus en plus plaisant. La 63 ème
minute offre aux supporters messins un triple changement dans lequel chacun a sans doute trouvé
son bonheur : les recrues estivales De Préville et Niakaté entrent, accompagnés du revenant Farid
Boulaya, alors que Niane, Yade et Gueye font leurs sorties. Antonetti veut sécuriser le match nul et
cela se traduit dans le système de jeu : retour au 5-3-2 pour tenir le match et pose du fameux bus.
Très solide pendant la dernière demi-heure, les joueurs lorrains restent lucides et très solides dans
les 1 contre 1 face aux stars adverses. Beaucoup moins timide qu’en première période, ils n’hésitent
pas à sortir et montrer l’agressivité nécessaire en défense. Il ne faut malheureusement que 5 minutes
de déconcentration à la fin du match durant lesquelles Dylan Bronn, tentant de gagner du temps,
écope d’un second carton jaune et est exclu. Fou de rage, Frédéric Antonetti subit la même sanction
et est renvoyé aux vestiaires par Monsieur Stignard, auteur d’une performance à la hauteur de la
réputation des arbitres français. Tout le monde la sent alors venir et elle arrive évidemment pour clôturer le spectacle : Hakimi s’offre un doublé -du pied droit s’il vous plait- en déposant Udol et crucifie un Oukidja resté bouche-bée, à la 94ème minute. Comme un air de déjà vu…
T.M
Les notes des joueurs
Tops :
Lamine Gueye (7) : le meilleur attaquant messin face au PSG, il s’offre une passe décisive et aurait pu faire basculer le match si Navas n’était pas l’un des meilleurs du monde à son poste. Multipliant les courses sur son côté, l’ailier sénégalais a fait souffrir la défense parisienne durant les temps forts messins. Précis sur coup de pied arrêté, il a parfois simplement pêché dans le dernier geste, à l’image
de ses centres bien amenés mais imprécis.
Kiki Kouyaté (7) : présenté comme un défenseur capable de marquer à son arrivée de Troyes (5 buts en L2 cette saison la) Kiki Kouyaté a enfin pu démontrer toute ses qualités de tête aux supporters
messins. Solide en défense à l’image du reste de l’équipe en seconde période, il a ajouté à son but une prestation défensive plus que convenable malgré les deux buts encaissés.
Flops :
Papa Yade (4) : en top la semaine passée dans ce rôle de piston, le match du jeune ailier grenat est à l’opposé de celui proposé dans le derby. Très discret sur son aile, il n’a pas réussi a apporter autant que son compère de l’aile droite malgré ses qualité de vitesse et de technique. Une irrégularité toujours aussi mystérieuse, tant pour les supporters que pour Frédéric Antonetti.
Dylan Bronn (0) : assez solide tout au long du match, sa tentative franchement pas maline de gagner du
temps en dégageant le ballon pour retarder un coup-franc parisien dans le temps additionnel est en
grande partie responsable de la défaite. 90 minutes solides puis 2 minutes qui ruinent tous les efforts, le foot est cruel. “Dommage” comme dirait Thierry Henry.
Crédit photo : Icon Sport
La réaction des entraineurs :
Le résumé de la rencontre
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