[Après-match : FC Metz – Red Star] La bonne affaire

Le FC Metz s’impose face au Red Star (2-0) et profite des contre-performances de ses concurrents directs pour solidifier un peu plus la troisième place.

 

Le onze

Prudent, Philippe Hinschberger décide de modifier son schéma tactique, pourtant intéressant et victorieux à Bourg-en-Bresse, pour revenir à un 4-2-3-1 où Kévin Lejeune officie en soutien de Christian Bekamenga, aidé de Daniel Candeias et Yeni Ngbakoto sur les côtés. Nuno Reis est reconduit à la récupération avec Georges Mandjeck. La défense Balliu, Milan, Rivierez et Udol reste inchangée.

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Christian Bekamenga, auteur d’un doublé, rejoint Yeni Ngbakoto en tête du classement des buteurs avec 8 réalisations.

 

L’analyse

Metz a proposé son énième prestation bipolaire de la saison. Quasi inexistants en première période, les Grenat ont bafoué leur football, laissant le ballon bon gré mal gré aux parisiens, joueurs et appliqués dans un pressing constant. Certes, les joueurs du Red Star ont été peu dangereux, mais ils ont fait tourner en bourrique un onze messin dépassé. Les hommes de Philippe Hinschberger ont grandement peiné à sortir proprement le ballon, du reste cela s’est produit à trois reprises si tant est qu’on puisse parler d’actions et d’opportunités, Arnaud Balijon, le portier parisien passant un premier acte on ne peut plus tranquille. Face aux limites de son équipe, le technicien messin a choisi de lancer Habib Diallo à la place de Kévin Lejeune à quelques minutes de la pause. Le milieu messin, en dedans physiquement, a peiné pour se situer et pour apporter des solutions offensives. Mais c’est le bloc dans son ensemble qui est passé à côté dans le premier acte, avec un duo Mandjeck-Reis régulièrement en retard et évoluant trop bas pour de possibles récupérations des seconds ballons sur les rares offensives.

La pause n’a pu faire que du bien à un ensemble timoré et désorganisé. Plus tranchants et volontaires, les messins ont assez rapidement exercé une plus grande pression sur la première relance parisienne, privant le plus souvent les franciliens de ballons de contre. Plus haut, le bloc messin a fait la différence grâce notamment à Georges Mandjeck, plus percutant et solide dans ses interceptions comme dans ses relances. Si l’ouverture du score relève à la fois de la spontanéité de Bekamenga et de la malchance et maladresse du portier adverse, les messins ont eu le mérite de continuer à porter le ballon vers l’avant, tout en neutralisant avec à-propos les contres du Red Star. Metz l’emporte mais après une première période indigne de son rang et de ses objectifs, doit impérativement se rendre compte que si tout doit se jouer lors de l’ultime journée à Lens, il faudra sortir le bleu de chauffe dès l’entame, sous peine de grave déconvenue !

Les joueurs

Thomas Didillon n’avait pas eu grand-chose à faire lorsqu’il a été à deux doigts d’aller chercher le ballon au fond de ses filets, sur un manqué de haute volée de Ngamukol (64’). Ivan Balliu et Matthieu Udol ont souffert en première période victimes du « décomplexe » parisien, avant de monter en puissance par la suite, notamment le latéral gauche, auteur de retours précieux. Guido Milan et Jonathan Rivierez ont été solides et présents au marquage, parfois un peu plus lâche concernant l’ex normand mais sans conséquences.

Au milieu, Georges Mandjeck a été au four et au moulin, particulièrement précieux dans la relance. Nuno Reis a eu du mal à se situer, ni à l’aise à la récupération ni dans ses ouvertures, il a trop souvent manqué de spontanéité sur des ballons de relance et de lucidité sur ses passes. Daniel Candeias s’est montré disponible mais il apporte insuffisamment dans son couloir, dézonant souvent. Yeni Ngbakoto a repris du poil de la bête, comme on l’aime, avec quelques débordements dont il a le secret, ces derniers qui étaient devenus très discrets ces dernières semaines.

Habib Diallo n’a pas sa réussite habituelle mais il ne rechigne pas à l’effort y compris défensif. Christian Bekamenga a pris sa place de héros de la soirée, délivrant Saint-Symphorien. Jamais en position idéale en première période malgré un jeu dos au but précieux, le camerounais a retrouvé astuce et adresse au meilleur moment.

Le coaching

Philippe Hinschberger a surpris quelque peu en modifiant son schéma tactique. Pas forcément une riche idée avec un premier acte gâché et totalement inoffensif. Son recadrage avec la sortie de Lejeune pour Diallo a été bienvenu mais tardif. Nul doute que le vestiaire a tremblé à la mi-temps parce qu’il n’y avait rien à garder alors. L’entrée de Kaprof à la place de Candeias, poste pour poste, laissait présager aucune prise de risque du technicien, alors à vingt minutes de l’issue d’un match essentiel et alors que le score était encore de 0-0. Des choix peut-être plus judicieux plus tôt sont attendus à Dijon.

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