[Après-match : FC Metz – SM Caen] Quel gâchis !

Bien poussés par leur public de St-Symphorien et à la faveur d’une prestation de qualité, les Grenats ont malgré tout stupidement concédé le nul (1-1) face à une petite équipe de Caen, aux intentions peu louables, au demeurant…

 

La composition

 

Le sprint final de cette saison 2017/2018 étant pleinement lancé, le club à la Croix de Lorraine ne dispose désormais plus que de 5 rencontres pour faire basculer 9 mois de galères et de déconvenues en une fin triomphante. Pour cela, le FC Metz se devait absolument de battre le SM Caen pour amorcer l’idée d’un retour que personne n’aurait pu espérer il y a encore de cela quelques semaines… Et pourtant, les Grenats ont encore les cartes entre leurs mains. Le dispositif de Frédéric Hantz et son staff est des plus classiques : Kawashima dans les buts, une ligne de défense constituée de Palmieri-Niakhaté-Fallou et Balliu, un milieu de terrain occupé par Cohade et Mandjeck alors que le quatuor offensif est composé de Roux-Mollet et Dossevi, en appui de Rivière placé en pointe de l’attaque. Des habituels potentiels titulaires, seul Poblete manque à l’appel ; Rivierez et Selimovic ayant été invités à s’asseoir sur le banc des remplaçants.

 

Le film du match

 

St-Symphorien et ses quelques 16 518 âmes apparaît extrêmement bouillant en ce début de rencontre. Ce supplément d’adrénaline, vital pour les joueurs lorsqu’il s’agit d’aller chercher des ressources au plus profond de soi, se matérialise sur le terrain dès le coup d’envoi. Après un petit round d’observation d’une dizaine de minutes, les Lorrains vont rapidement mettre le pied sur l’accélérateur et déployer un football porté vers l’offensive. Côté droit, Dossevi va d’abord démontrer sa qualité de centre mais Rivière est devancé au premier poteau par Da Silva (12ème). Dossevi, toujours lui, décale Mollet dans le couloir droit dont le centre en retrait dans la surface trouve Rivière qui oblige Vercoutre à une belle parade (19ème). L’inusable Dossevi est absolument intenable sur son flanc droit. Rivière une fois de plus, est servi parfaitement par l’ailier togolais mais sa reprise à bout portant est contrée in-extremis par le dos de Da Silva (29ème). On assiste véritablement à une première période à sens unique. A gauche cette fois-ci, Palmieri tente sa chance à l’entrée de la surface, contrée malheureusement par Rivière (33ème). Suite à un énième centre de Dossevi, Roux est à la retombée au second poteau mais sa tête est trop molle pour inquiéter le portier normand, une nouvelle fois solide sur ses appuis (34ème). Cela, avant un premier fait de jeu lorsque suite à un coup franc bien botté par Mollet côté droit, Fallou voit son but de la tête refusé pour un hors-jeu de position pas très évident pour le coup (45ème). Le score reste nul et vierge. Un temps fort de près de 35 minutes non concrétisé par les partenaires de Renaud Cohade. A la pause, tout reste encore à faire, donc.

 

Au retour des vestiaires, les Messins n’ont visiblement pas renoncé à leurs velléités de jeu, une valeur d’ailleurs bien mise en avant par le coach en cette fin d’exercice. Bien au contraire, les Grenats continuent de pousser et l’on sent que Caen est proche de rompre. Alors qu’il était lancé en profondeur, Rivière est légèrement déséquilibré dans la surface par Djiku mais l’arbitre ne bronche pas (58ème). Puis, une nouvelle offrande de Dossevi -qui réussit un véritable festival dans la surface caennaise- en direction de Mollet termine sa course en dehors du cadre alors que l’angle était ouvert (63ème).

A force de plier, l’équipe menée par Patrice Garande va logiquement rompre. Sur un nouveau mouvement orchestré par Dossevi, c’est Balliu cette-fois ci qui envoie une galette dans la zone de vérité : à la lutte avec Rivière, c’est le défenseur normand Da Silva qui propulse alors le cuir dans son propre but (1-0, 70ème). Metz est enfin récompensé. En vain. Car une minute ou deux de relâchement plus tard, l’ensemble des efforts accomplis vont être anéantis. Sur un centre lointain côté droit, Rodelin prend le meilleur sur Fallou et dévie avec un peu de réussite vers Deminguet qui offre l’égalisation à son équipe d’un sublime ciseau acrobatique sur lequel Kawashima ne peut que constater les dégâts (1-1, 71ème). Un scénario cruel. La première réelle incursion des visiteurs en seconde mi-temps aura fait mouche. En fin de rencontre, les Lorrains vont jeter leurs dernières forces vives dans la bataille, sans succès. Pire, c’est bien Caen qui gâchera la balle de match lorsque, sur un contre bien arrangé par Rodelin, Guilbert rate son duel avec le gardien messin (80ème). Une fois de plus, le FC Metz a perdu très gros sur sa pelouse.

 

Les notes des joueurs

 

Les tops :

Mandjeck (7) : le premier milieu récupérateur de l’équipe était dans un grand jour, en témoigne ces nombreux ballons ratissés dans l’entrejeu et cette activité incessante ; sans doute son meilleur match cette saison.
Dossevi (7) : à l’image de sa saison très réussie, l’ailier droit messin en a fait voir de toutes les couleurs à son vis-à-vis Avinou ; le binôme qu’il forme avec Balliu ces derniers temps apparaît de plus en plus convaincant.
Balliu (7) : le latéral droit grenat est clairement monté en puissances ces dernières semaines, l’Hispano-albanais ayant visiblement retrouvé son jus et sa qualité technique de la deuxième partie de saison 2016/2017 ; l’un de ses nombreux centres a débouché sur le csc de Da Silva pour son équipe.

Les flops :

Roux (4) : paradoxalement, la meilleure gâchette des Lorrains a été la moins en vue dans une rencontre pourtant largement maîtrisée par son équipe ; des efforts certes, mais clairement moins de présence dans la surface, lui qui a été parfaitement muselé par la charnière normande.

 

L’analyse

 

Et voilà deux précieux points supplémentaires de perdus dans cette course contre la montre, toujours autant marquée par la peur de bien faire que la tension auprès des principaux protagonistes (Lille et Troyes), qui avancent également à reculons depuis un moment.

Décidément, cette saison, les Grenats n’auront pas souvent été récompensés à leur juste valeur. Pas vernis non plus par des décisions parfois surprenantes émanant du quatuor arbitral. En l’espèce, conclure une rencontre maîtrisée au plus haut point avec un nombre égal de cartons jaune à celui de son adversaire -alors que celui-ci n’a jamais réellement cherché à jouer mais plutôt à le détruire en essayant de gratter du temps à la moindre occasion- fait apparaître un certain sentiment d’injustice. Un goût forcément amer lorsque le corps arbitral n’hésite pas une seule seconde avant de refuser un but suite à un soi-disant hors-jeu, quand on discute là d’une poignée de millimètres…alors que plusieurs mains délibérées du côté caennais n’ont jamais été sifflées en pleine zone de vérité.

Cela fait beaucoup tout de même. Au-delà des résultats difficiles et des vents contraires, le facteur chance n’aura jamais impacté dans le bon sens le club lorrain cette saison. Alors qu’on arrête de vociférer partout que les erreurs d’arbitrage s’équilibrent sur une saison car ça n’est absolument pas la norme et ça ne le sera certainement jamais…

Dans tous les cas, si le club à la Croix de Lorraine devait oblitérer un troisième ticket consécutif au sein de l’Elite, nul doute qu’il le validerait en accédant miraculeusement à la place de barragiste -qui apparaît désormais comme l’unique issue de secours possible pour ce FC Metz en manque de réussite- toujours en retard de trois points sur ses deux derniers concurrents.

Le déplacement à Lille de samedi prochain ressemble étrangement à une dernière chance de survie…La victoire sinon rien.

 

M.D

P