[Après-match : Havre AC – FC Metz] Metz revient de loin…

Dans une rencontre riche en rebondissements, les Grenat sont parvenus à remonter un handicap de deux buts face à leur bête noire du Havre pour finalement accrocher un nul presque flatteur (2-2) au stade Océane…

 

Le live report

 

Les Messins étaient de passage en Normandie en ce maussade début de mois de mars. Dans l’optique forcément d’aller chercher (déjà) un neuvième succès à l’extérieur tout en goûtant au charme d’un stade Océane qui, en dépit d’une réelle beauté architecturale, sonne quelque peu creux. Depuis le poste de télévision, du moins. Pas facile, certes, pour ce stade de résonner suffisamment lorsque seules 6654 âmes ont répondu présent dans une enceinte qui peut en accueillir plus de 25 000 tout de même. Mais passons ce détail. Au crépuscule de cette 27ème journée qui aura vu les cadors du championnat se casser les dents (Brest), si ce n’est se vautrer dans les grandes largeurs (Lorient, Lens), Metz avait l’occasion de réaliser un grand coup supplémentaire, à l’approche du sprint final…

Mais voilà, dans cette Domino’s Ligue 2 d’une telle densité -notamment sur le plan physico-tactique- où les équipes se tiennent majoritairement dans un mouchoir de poche, il n’est pas aisé de tirer son épingle du jeu. En l’absence de Delaine (blessé) et de Sunzu (suspendu), les protégés de Vincent Hognon n’ont pas su déroger à la règle du jour et dû abandonner deux unités sur la pelouse du Havre. On aurait tort de nourrir des regrets quant à la physionomie du match et vu la triste série encourue par la formation d’Oswald Tanchot. A l’heure de jeu, on n’aurait franchement pas donner cher du sort des Grenat d’où on se satisfera amplement d’un résultat nul somme toute assez encourageant.

En effet, si les Grenat avaient plutôt bien débuté la rencontre de par une maîtrise technique certaine ajoutée à une grande dose d’appréhension du côté de l’adversaire, ils n’ont su en profiter malgré deux opportunités d’entrée de jeu et les têtes respectives de Cohade (4ème) et Diallo (7ème). Quasi inexistants dans la moitié de terrain messine pendant 20 min, les locaux vont pourtant saisir leur chance sur leur première incursion. Un coup de pied arrêté stupidement concédé à l’entrée de la surface de réparation et deux coups de billard plus tard, les Lorrains se retrouvent menés à la marque (1-0, 22ème). Un scénario improbable, d’autant plus que Ferhat le buteur était déjà le même qui avait crucifié Oukidja au match aller. Obligé de réagir, le leader mosellan passera tout proche de revenir au score mais l’excellent portier normand aura à chaque fois le dernier mot respectivement devant Boulaya et Nguette (30ème) à la suite d’un coup franc parfaitement exécuté, puis vis-à-vis de Maiga (36ème) dont la tentative puissante à près de 30 mètres aurait mérité meilleur sort. Côté havrais, le meilleur buteur Gory mettra à contribution le portier messin (36ème) pour ce qui constituera en tout et pour tout la seule véritable action construite des Bleu Ciel, magnifiquement vêtus d’une tunique vintage pour l’occasion, en célébration des 60 ans de l’épopée nationale du Havre (NDLR : en 1959, le Havre avait connu l’ivresse d’un titre en championnat de Division 2 et en Coupe de France).

Les Grenat étaient donc menés à la pause -ce qui est suffisamment rare pour être souligné- et il était évidemment attendu une réaction d’orgueil. Mais après une entame délicate de seconde période et deux sauvetages incroyables de Boye sur sa ligne devant Gory (47ème) puis Youga (59ème), il y a de quoi perdre patience. D’autant plus qu’entre-temps Maiga s’est blessé, accentuant encore un peu plus le déséquilibre organisationnel au sein de l’entrejeu grenat où seul Cohade surnage. De plus, la rentrée de Gakpa n’est pas très convaincante alors qu’Angban apparaît en grosses difficultés à tous les niveaux. Tous ces éléments alliés à une meilleure maîtrise côté locaux, le club à la Croix de Lorraine va céder une seconde fois -c’est assez peu commun aussi- après des cagades successives de Fofana puis d’Oukidja face au capitaine normand Fontaine ; et malheureusement, le portier lorrain sera un peu court sur le pénalty de Kadawere (2-0, 60ème). Un écart de deux buts à remonter, cela n’était arrivé que deux fois cette saison. A Paris mais surtout à Clermont où Metz l’avait emporté à la fin…

Si un miracle ne se reproduit quasiment jamais dans les mêmes circonstances, les partenaires de Cohade auront le mérite d’y croire jusqu’au bout. Moins de deux minutes plus tard, le capitaine grenat parvient en effet à servir Boulaya dans des conditions optimales dans le dos de la défense, et le milieu algérien de conclure parfaitement d’un superbe piqué (2-1, 62ème). Metz revenu dans la partie, Hognon prend alors le pari de lancer Niane à la place de Diallo, ce qui se révélera ô combien décisif. L’attaquant sénégalais profite alors des espaces qui se créent pour faire parler sa puissance et son abnégation. Sur une attaque placée rondement menée, Niane décalera Nguette sur le côté gauche lequel fera la différence tout seul d’un enroulé impeccable à l’entrée de la surface (2-2, 80ème). Comme à Clermont, les Grenat passeront tout proche d’un retournement de situation improbable mais Thuram sortira le grand jeu sur l’ultime coup franc de Boulaya (89ème). Malgré tout, une défaite aurait été dure à avaler pour la formation havraise qui aura cadré 9 fois au cours de la rencontre. Un record en la matière face à l’équipe de Frédéric Antonetti, cette saison. C’est dire à quel point les Grenat ont vogué en galériens et été secoués durant leur voyage en Normandie. Mais en déplacement, tout finit toujours par couler de source pour le FC Metz…

 

Les notes des joueurs

 

Les tops :

Cohade (8) : l’homme du match, à n’en pas douter ; le capitaine messin était dans tous les bons coups (sans mauvais jeu de mot), que ce soit dans l’impact, dans la relance, ou pour adresser des caviars comme sur celui à destination de Boulaya pour la réduction du score. Enorme.
Boulaya (6) : inexistant ou presque en première période hormis un joli coup franc, l’ailier droit a eu le bon goût de faire la différence au bon moment et permis à son équipe de redresser la tête ; avec un peu plus de réussite, son coup franc de la dernière minute aurait pu être celui de la victoire…
Nguette (6) : à l’instar de Boulaya, il est capable de provoquer la décision à tout moment de par son activité incessante et ses dribbles chaloupés ; lui aussi aurait pu inscrire un doublé avec un soupçon de réussite supplémentaire.

Les flops :

Fofana (2) : un match à oublier quasi dans sa totalité pour le jeune malien qui dépannait en défense centrale avec la suspension de Sunzu : d’abord coupable d’une faute inutile qui amène l’ouverture du score (chanceuse) des Havrais, il a ensuite mal apprécié la course de Fontaine, provoquant ainsi la faute de Oukidja à son encontre et ce pénalty du 2-0.
Angban (3) : assez fébrile à la récupération et franchement peu transcendant dans ses choix de relance, le milieu ivoirien n’était pas dans un grand jour, ce qui a contribué au déséquilibre du milieu messin après la sortie sur blessure de Maiga.

 

M.D

P