Passé complètement au travers en première période, le FC Metz s’est éteint dans le Nord face au LOSC (3-1) en même temps que les derniers espoirs de maintien…

Le film du match

Pour la première fois de la saison, Frédéric Hantz avait eu le bonheur de reconduire un même onze deux fois consécutivement. Les titulaires habituels au sein du dispositif en 4-2-3-1 étaient donc tous de la partie. Un groupe d’autant plus étoffé par le retour de Didillon, officiellement remis d’une longue blessure au dos. On notera également que Bisevac est tombé malade cette semaine.

Si les Messins conservent bien le cuir en début de match, ce sont bien les locaux qui se montrent rapidement les premiers dangereux. Lille a décidé de jouer les contres attaque à fond grâce à son trio offensif Mothiba-Araujo-Pepe, le dernier cité se retrouvant très souvent à la baguette, comme sur ce bon service pour Araujo plein axe qui échoue finalement de justesse devant Kawashima (6ème) ou sur l’ouverture du score victorieuse de ce même Araujo suite à un beau mouvement initié avec Mothiba (1-0, 12ème). Entre temps, les Lorrains avaient raté le coche lorsque Mandjeck envoyait un missile à une vingtaine de mètres sur le poteau de Maignan, resté bouche bée (8ème). Rivière échouait également devant le portier nordiste malgré un bel enchaînement (34ème) et c’est finalement le LOSC qui faisait le break peu avant la pause par le biais de Pepe, d’abord stoppé dans son élan par Kawashima (38ème) avant de conclure d’un subtile enroulé pied gauche (2-0, 45ème +2).

Les hommes de Frédéric Hantz étaient donc crucifiés après un premier acte catastrophique. De bien meilleures intentions à l’entame de la seconde période permettent néanmoins au club mosellan de continuer à espérer. Servi dans une position a priori illicite, Dossevi offrait alors à Roux son 15ème but de la saison d’une reprise parfaitement exécutée (2-1, 49ème). La rencontre allait peu à peu s’animer : des Lorrains portés largement vers l’attaque vont laisser des espaces au milieu. Coup sur coup, Araujo est proche d’aggraver le score (60ème) alors que dans l’action qui suit, Mollet oblige Maignan à la parade (61ème). Alors que les Lillois reculent de plus en plus, les Grenats ne parviennent pas à insuffler plus que cela le danger dans la zone de vérité. Seuls les coups de pied arrêtés offrent des cartouches aux partenaires de Renaud Cohade. Cela reste néanmoins trop maigre. Au contraire des hommes de Christophe Galtier qui peuvent compter sur un Pepe de gala : servi à la limite du hors-jeu, Bissouma clôture alors la soirée d’un troisième but salvateur, inscrit en deux temps face à un Kawashima cette-fois-ci dépassé par les évènements (3-1, 77ème). Metz est chaos. Et il ne s’en relèvera plus du tout.

Les notes des joueurs

Les tops :

Kawashima (6) : impérial devant Araujo et Pepe en première mi-temps, il n’a pu réparer les errements de sa charnière centrale par la suite ; le meilleur messin malgré tout en ce sens où il aura contribué à retarder l’échéance.

Les flops :

Balliu (3) : complètement hors du coup en première période, coupable d’un marquage trop laxiste sur l’ouverture du score lilloise, le latéral droit n’a pas eu l’engagement nécessaire dans un match d’une telle importance.
Palmieri (2) : visiblement plus à l’aise dans la presse ou derrière un micro, le latéral gauche a sa reconversion toute trouvée. Au lieu d’être débordé et constamment en retard sur le terrain, il serait certainement plus utile pour jouer un rôle de consultant.
Niakhaté (2) : le jeune défenseur grenat s’est malheureusement mis au niveau de certains de ses partenaires ; manquant de réactivité et de rigueur sur deux des trois buts lillois, il a livré une très sale copie.

L’analyse

Cette défaite face au LOSC devrait sceller définitivement l’avenir du dernier club lorrain en L1. Comme l’a justement concédé le technicien mosellan Frédéric Hantz « l’équipe n’a jamais su se sublimer sur les matchs décisifs ». Seul un concours de circonstance pourrait encore changer la donne. Difficile cependant d’espérer qu’un tel scénario se produise désormais. Le FC Metz s’est donc tiré une nouvelle balle dans le pied après son énième défaite face à un adversaire direct -qui plus est face au LOSC qui n’avait plus connu le goût du succès depuis 11 rencontres- et la descente en fin de saison ne paraît plus être qu’une question de temps.

En effet, ayant omis certaines valeurs essentielles comme la détermination et l’orgueil, -comme trop souvent cette saison face aux équipes supposées du même calibre- le club du président Serin est désormais condamné à prendre de nouveau l’ascenseur vers l’étage inférieur. Le même qu’il avait déjà emprunté lors des saisons 2005/2006, 2007/2008 ou plus récemment en 2014/2015. D’aucuns pouvaient s’en douter concernant l’issue finale de cette saison, tant ce club brille par son incapacité à tirer des leçons des échecs successifs. Pis, il est particulièrement doué pour répéter inlassablement les mêmes erreurs qui plombent un groupe, une entité, une institution. Au moment de la gestion du mercato, notamment, lorsqu’il est décidé de se séparer de 5 de ses meilleurs éléments ou encore lors du choix de son leader d’équipe sur le banc de touche. Ces dernières années, à chaque fois qu’elle a eu à délibérer sur des choix sportifs essentiels, la direction du club a toujours eu le don de se vautrer dans les grandes largeurs. On ne récolte que ce que l’on sème.

Un immense gâchis corroboré par cette probablement définitive place de lanterne rouge, à laquelle les Grenats n’auront jamais pu s’extirper depuis la 4ème journée…les Messins auront donc traversé toute la saison dans la zone de turbulence, dans un championnat pourtant très resserré dans la seconde partie de classement. Quoi de plus normal finalement dans un club qui continue de bricoler son organisation en interne. Dans un club où l’avis de l’entraineur est censuré par son président. Dans un club où les supposés cadres du vestiaire sont défaillants depuis le début. Dans un club où la politique sportive est aussi claire que l’eau qui coule le long du canal.

Il s’agira donc de repartir sur un nouveau cycle en L2. Il est fort à parier que l’effectif devrait connaître un grand chamboulement durant l’intersaison. Peu importe, les supporters répondront présent, comme toujours. Exit la Ligue 1 Conforama. Domino’s Ligue 2, « we are back ».

M.D