Après-match : Nîmes Olympique – FC Metz

lA PASSE DE SIX, ET C’est magique !

En visite aux Costières, terre où il n’est jamais facile de s’imposer, les Grenats ont fait imposer leur loi sur le terrain et logiquement empoché un quatrième succès cette saison (0-1), malgré une nouvelle infériorité numérique.

L’analyse

Conquérante. Audacieuse. Séduisante. Tels sont les qualificatifs qui permettent d’apprécier la performance messine d’ensemble au cours du premier acte à Nîmes. Rarement, on n’avait vu telle maîtrise du jeu, que ce soit dans la conservation du ballon, l’animation défensive, la récupération ou la projection vers l’avant. Pour la faire courte, les partenaires de Dylan Bronn -qui a connu sa première expérience de capitanat dans le Gard- ont été hallucinants de facilité en première période quand, de leur côté, les locaux ont été lessivés et secoués dans tous les sens. Animés sous la forme d’un 4-4-2 en losange quelque peu hybride -par rapport au positionnement de Nguette et Gueye notamment- les Grenats ont réalisé une entame de match idyllique. Avec un soupçon de justesse technique supplémentaire, le score aurait sans doute été acquis à leur cause dès la demi-heure de jeu.

Un premier tiers temps qui s’est révélé entièrement à l’avantage des protégés de Frédéric Antonetti, avec comme premier fer de lance Maiga en position de numéro 6 et Boulaya en tant que chef d’orchestre d’une animation offensive par laquelle Nguette et Gueye ont joué un rôle prépondérant dans le pressing sur les défenseurs centraux nîmois. En effet, leur harcèlement constant du porteur adverse a contraint l’arrière garde locale à forcer le jeu long sur les attaquants. Une stratégie vouée à l’échec.

Car à ce jeu, Kouyaté a parfaitement joué le rôle habituellement endossé par le patron Boye -indisponible pour l’occasion pour cause de blessure- tandis que Bronn a brillé par sa qualité de première relance. Dans l’entrejeu, on a pu savourer le travail sans relâche de Tchimpembé et Angban dont l’activité incessante a permis d’étouffer le milieu des Sudistes, en grande peine sur le plan de l’intensité et dans la répétition des efforts. Principale force du collectif grenat, l’entrejeu lorrain est d’ailleurs celui qui récupère le plus de ballons (351 ballons gagnés) -seul Lille fait mieux avec 359 ballons grattés- depuis le début de saison en L1. Autre statistique particulièrement édifiante : la défense messine est celle qui encaisse le moins de tirs cadrés de l’adversaire, et par conséquent, elle figure désormais dans le top 3 des meilleures défenses de l’Elite.

Une prouesse rendue possible grâce à la solidarité de tout un collectif. Lorsque des joueurs à vocation technique comme Boulaya et Nguette font à ce point les efforts défensifs, c’est signe d’une véritable cohésion d’équipe. Preuve de plus que le groupe vit bien, que chacun consent à fournir l’effort pour le partenaire, peu importe le contexte. En l’espèce, il est fort à parier que beaucoup d’équipes auraient lâché l’affaire après l’expulsion de Udol en fin de première période. Nada, côté grenat. Malgré des difficultés à ressortir le cuir en fin de rencontre, on n’a jamais réellement pressenti un retour au score des Gardois tant les Messins sont restés exemplaires et concentrés jusqu’à la fin. C’est comme s’il résidait, au sein de cette équipe, ce petit quelque chose, ce supplément d’âme salutaire qui a pour effet de toujours maintenir l’ensemble en place, et ce, en dépit des péripéties rencontrées.

Cette force collective qui va certainement guider encore le club à la Croix de Lorraine et lui faire passer un cap. A l’heure où les compteurs sont au plus vert, la marge de progression des Grenats se situe sans doute dans la capacité à reproduire dans la durée d’un match entier les séquences fortes en émotion dont elle est capable. Tâche à Frédéric Antonetti et à son staff de déterminer le bon dosage entre équilibre défensif et projection offensive et cette équipe deviendra vite insupportable à jouer. Avec 14 unités engrangées lors des 6 dernières journées, on peut dire que la saison du FC Metz est lancée pour de bon. Qui sait, jusqu’où s’achèvera ce doux périple ?

Les notes des joueurs

Les tops :

Gueye (6) : une troisième titularisation et déjà un but et une passe décisive au compteur : pas si mal pour un joueur initialement promis aux joutes de la L2 cette saison…

Kouyaté (7) : impérial, l’ancien troyen a été éblouissant sur le plan défensif et notamment remporté 10 duels aériens, un record cette saison en L1.

Maiga (7) : en position de sentinelle dans le 4-4-2 en losange concocté par Antonetti, il a été un maillon essentiel du jeu messin -en témoigne cette subtile passe décisive adressée à Gueye- et l’a régulé à merveille.

 

Les flops :

Nguette (4) : non pas qu’il s’agisse d’un match raté de la part de l’attaquant sénégalais mais il faut avouer qu’il a eu du mal à se mettre en évidence sur le front de l’attaque.

Udol (0) : une première période correcte dans sa participation collective ; malheureusement, un tacle mal maîtrisé l’a sanctionné d’un carton rouge plutôt logique -n’en déplaise à certains- juste avant la pause.

M.D

Crédit photo: Madeinfoot.com, objectifgard.com

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