[Après-match : Paris SG- FC Metz] Une fête bien arrosée…

Face au leader invaincu sur son terrain depuis deux ans, le FC Metz n’a pas su déroger à la règle, largement surclassé au Parc des Princes (5-0) face à des Parisiens revanchards…

 

La composition

Les Grenats sont attendus en Ile-de-France pour y affronter de miséreux parisiens défaillants en compétition continentale, mais qui demeurent toujours invincibles sur la scène nationale, du moins dans leur antre fétiche du Parc. C’est donc un PSG un tant soit peu irrité qui souhaite assurément passer rapidement à autre chose face au quel le FC Metz va tenter de lutter. Pour ce faire, les Messins se présentent en région parisienne dans un 4-3-3 somme toute assez classique. Kawashima dans les buts, la charnière Niakhaté/Selimovic -de retour dans le onze de départ-, les latéraux Balliu et Rivierez constituent l’arrière garde messine. Dans l’entrejeu, Cohade/Fallou/Poblete forment le trident du milieu de terrain. Aux avant-postes, Milicevic et Dossevi vont se charger de combiner offensivement avec Roux, unique pointe de l’attaque mosellane. Du côté de l’infirmerie, les habitués Jouffre, Bisevac et Assou-Ekotto sont toujours aux soins, tandis que Palmieri purge le premier de ses 3 matchs de suspension.

 

Le film du match

Sans grande surprise, les hommes de Frédéric Hantz sont acculés dans leurs derniers retranchements d’entrée de jeu. Passée quelques minutes de possession intensive des locaux, Berchiche peut déborder facilement côté gauche : son centre en retrait trouve Mbappé dont la tentative, contrée, parvient à Meunier qui ajuste Kawashima d’une demi-volée bien placée (1-0, 5ème). Le ton est donné. Les Parisiens ouvrent donc déjà le score et ce sont les deux latéraux défensifs qui ont impulsé l’action décisive. Pourtant, les Messins sont plutôt à l’aise balle en ce début de rencontre. Le ballon est ressorti généralement proprement. D’un point de vue tactique, les consignes du coach lorrain d’évoluer haut pour presser le plus loin possible le porteur adverse ne sont visiblement pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Sur l’aile droite, Dossevi allume une première brèche dangereuse mais sa frappe déviée s’écrase sur la transversale d’Areola (11ème). Dossevi, très disponible en ce début de match, se présente à nouveau à l’entrée des 18 mètres plein axe mais sa tentative est encore captée par le portier parisien, en deux temps (16ème). Sans efficacité dans la zone de vérité, malheureusement. Juste avant que Paris concrétise un festival offensif impressionnant. Berchice, toujours dans son couloir gauche, va retrouver Verratti en retrait dont la passe ajustée au sol glisse admirablement vers Nkunku qui croise parfaitement sa frappe (2-0, 20ème). En dépit d’une passe qui semble à la base mal assurée par Draxler à l’encontre de Di Maria, ce dernier parvient tout de même à dévier le cuir vers Nkunku qui réussit une nouvelle fois à croiser son tir pour battre Kawashima pour la 3ème fois déjà (3-0, 28ème). La demi-heure de jeu n’a pas été encore franchie que le FC Metz a déjà sombré. Paris ne compte pourtant pas en rester là : Mbappé (42ème) suite à un raté magistral à bout portant et Nkunku (44ème) pour un hors-jeu inexistant manquent de peu d’alourdir encore l’addition. Avant que le jeune international français se charge de réparer son erreur lorsque, bien lancé en profondeur par Verratti, il remporte son duel face à Kawashima (45ème+1, 4-0). Le score est sans appel à la mi-temps. Il s’agit désormais pour Cohade et ses partenaires de relever la tête et de s’atteler à « stopper l’hémorragie », comme l’exprime avec effroi Dossevi au micro des médias, sous le poids de l’émotion.

Au retour des vestiaires, le réveil des Grenats se fait toujours attendre. Pour autant, les locaux, qui n’ont pas baissé d’intensité, vont longtemps échouer face à l’excellence du gardien grenat. Tour à tour, Nkunku (59ème), Mbappé (65ème) et Rabiot (75ème) butent sur l’impérial Kawashima. En conclusion d’une fin d’après-midi arrosée, le capitaine parisien se charge de mettre tout le monde d’accord en reprenant de la tête un corner botté par Lo Celso (82e, 5-0). Heureusement que les ébats ne durent que 90 minutes…

 

Les notes des joueurs

Les tops :

Kawashima (5) : prenant ses responsabilités visiblement à cœur, les nombreux arrêts du portier nippon ont grandement contribué à éviter un score record pour son équipe, malgré les 5 buts encaissés.
Dossevi (5) : il était le seul à être capable de dynamiser le jeu de son équipe et à se montrer dangereux ; malheureusement sans succès.
Niakhaté (5) : un match loin d’être extraordinaire pour le jeune central grenat mais comme à son habitude, l’ex-Valenciennois a rendu une copie correcte, soulageant à maintes reprises son équipe par ses interventions souvent pleines de sang-froid.

Les flops :

Selimovic (2) : réintégré dans l’équipe par l’entraîneur lorrain, le jeune défenseur luxembourgeois a démontré de nombreuses lacunes tactico-techniques ; certainement encore un peu tendre pour évoluer en L1.
Balliu (3) : à l’image de sa saison, le latéral espagnol a raté son match, systématiquement pris de vitesse ou dans son dos, que ce soit face à Berchiche ou Mbappé ; l’une des plus grosses déceptions cette année.
Milicevic (3) : après un départ canon sous le maillot messin (3 gestes décisifs lors de ses 3 premiers matchs), le milieu offensif serbe est en plein coup de mou depuis plus d’un mois ; c’est également très problématique.

 

L’analyse

Après la claque reçue au match aller à St-Symphorien (1-5), les Grenats ont de nouveau subi la loi de l’ogre parisien (5-0) sans parvenir à marquer cette fois-ci. Peu importe, personne n’aurait osé imaginer un instant le club à la Croix de Lorraine capable de dresser son étendard au Parc des Princes, là où seul le galactique et inusable Real Madrid est en mesure de le faire, parmi l’ensemble du sillon européen. Tel n’est pas la question, au demeurant…

L’analyse de la physionomie du match illustre le fait que Metz n’a été en mesure d’inquiéter l’équipe parisienne que le temps d’un petit quart d’heure. Passé celui-ci, les joueurs d’Unai Emery ont pu se lâcher et prendre du plaisir, sans pour autant forcer leur talent. Inutile pour autant d’accabler les Messins car il aurait fallu tellement plus d’ingrédients sur ce match pour que la recette fonctionne. Nonobstant la condition physique et technique indispensable dans ce type d’affrontement, les Grenats n’étaient pas préparés psychologiquement à braver un tel assaut.
Et voilà qu’il est déjà venu le temps de la dernière ligne droite du championnat. Il ne reste désormais plus que 9 journées au club du président Serin pour espérer relever un peu la tête et sauver ce qui peut être sauvé d’ici la fin de l’exercice. L’issue finale, quant à elle, est de toute évidence facilement visible depuis l’horizon.

M.D

 

P