[Après-match] Retour à la base

Les Messins ont enfin su inverser la spirale infernale du mois d’octobre (quatre défaites de rang) en prenant le meilleur sur Toulouse (1-2), pourtant surprenant sixième du championnat de L1 avant cette 13ème journée.

Le onze

La joie de pouvoir bénéficier d’un effectif au complet est malheureusement (trop) souvent de courte durée. Pour preuve, à l’occasion de cette 13ème journée, Philippe Hinschberger doit œuvrer sans deux de ses principaux cadres, à savoir Renaud Cohade (suspendu) dans l’entrejeu ainsi que son maître artilleur Mevlut Erding (blessé), auteur de six réalisations depuis le début de saison.

Au demeurant, la composition alignée est des plus classiques (4-2-3-1) avec la paire Doukouré-Mandjeck à la récupération, Lejeune et Nguette pour animer les couloirs offensifs, Diallo ayant la lourde tâche de suppléer Erding sur le front de l’attaque, accompagné par Jouffre placé en meneur de jeu.

Petite surprise venant du secteur défensif où Bisevac effectue son retour (en lieu et place de Milan) aux côtés de Falette, Balliu et Assou-Ekotto tenant les postes de latéraux. Didillon toujours fidèle au poste de gardien.

La première période

L’entame de match est de bonne facture, les Lorrains témoignant rapidement d’un engagement et d’un impact physique salutaires à ce niveau. Le milieu messin prend rapidement ses aises et contrôle sans grand souci les tentatives de combinaison des Toulousains aux abords de la surface grenat.

Ce qui interpelle aussitôt, c’est la cohérence du bloc messin, qui ne laisse que très peu d’espace et bloque parfaitement les liaisons au milieu de terrain. Ceci obligeant le plus souvent les Sudistes à sauter le milieu en envoyant des briques sur Toivonen et Braithwaite, ce dernier étant d’ailleurs l’un des rares Toulousains à tirer son épingle du jeu par ses appels et sa puissance. Sans grande réussite.

Une tentative hors cadre de Somalia (14e) et un coup franc à peine plus dangereux de Bodiger (18e) n’inquièteront que faiblement Didillon. Du côté de l’animation offensive grenat, il n’y a pas non plus de quoi sauter au plafond.

Toutefois, les incursions des ailiers messins se font plus tranchantes à l’image du centre tendu de Nguette côté droit (7e) suite à un débordement puis de la percée de Lejeune sur son flanc gauche menant à un cafouillage dans la surface des violets et aboutissant à une faute du gardien Lafont sur Nguette. Jouffre ne se fait pas prier pour convertir la sentence en force sur la gauche du gardien (0-1, 35e).

La seconde période

La deuxième mi-temps démarre sous les mêmes auspices que la première. Les Toulousains se retrouvant avec une possession de balle légère, toutefois stérile, tant les assauts se font rares et décousus.

Une multitude de frappes lointaines, sous un air désespéré, ne fragilisent pas l’arrière-garde messine, parfaitement sous ses gardes à l’initiative de Bisevac, en bon patron de la défense, pour son retour dans le onze titulaire. Une aubaine pour le FC Metz.

D’autant plus que dans le domaine offensif, c’est soirée 100% réalisme avec ce coup franc astucieusement joué à deux avec Jouffre qui décale intelligemment Assou-Ekotto, lequel délivre un caviar que reprend avec une certaine réussite Mandjeck, pour un ballon qui va se loger dans la lucarne droite du pauvre Lafont (0-2, 48e). Deux frappes, deux occasions, deux tirs cadrés, deux buts.

Le TFC ne lâche pourtant pas l’affaire et parvient même à réduire le score au bout de la nuit par l’intermédiaire d’Edouard, rentré en cours de jeu, qui prend le meilleur sur Falette dans la surface avant d’ajuster Didillon de près (1-2, 90e+5). Quelques instants plus tôt, Metz aurait pu aggraver le score par le revenant Vion, un poil trop court pour reprendre le centre de Sarr, lui aussi entré en fin de partie.

Les notes des joueurs

Didillon (5) : une soirée tranquille pour le portier mosellan, lequel ne peut rien sur le but d’Edouard, coupable de quelques dégagements approximatifs mais d’une certaine sérénité sur sa ligne.
Assou-Ekotto (7) : un match très costaud pour le latéral qui a multiplié les interventions salutaires, des relances souvent propres, une grande assurance technique du camerounais, donc, qui monte en puissance au fil des rencontres.
Bisevac (7) : impérial pour son retour dans l’équipe, il s’est mué en véritable patron de la défense messine et sa présence à la fois aérienne et au sol a dégagé un sentiment d’impuissance chez les attaquants toulousains. La solidité de l’équipe lui est grandement due.
Falette (5) : un match correct de l’ex-Brestois qui s’est montré intraitable dans les airs, une qualité de relance cependant parfois hasardeuse, sa responsabilité est par ailleurs engagée sur le but d’Edouard où il est en retard au duel.
Balliu (6) : un bon match dans le sens où son placement a souvent été judicieux, de plus, il n’a pas été vraiment mis en danger dans son couloir.
Mandjeck (7) : un gros match du récupérateur grenat qui n’a cessé de ratisser tout le long du match, auteur d’interventions très franches, de jeu vers l’avant et même d’un but suite à une belle combinaison sur coup franc. Lorsqu’il est à ce niveau-là, le milieu messin a une toute autre allure…
Doukouré (5) : un match correct du milieu messin qui a lui aussi fait preuve d’un bon placement défensif, un déchet important toutefois dans les phases de transition vers l’avant qui auraient mérité d’être mieux alimentées.
Jouffre (6) : un bon match de l’ex-Lorientais dans un poste où il est difficile d’étaler ses qualités lorsque son équipe joue bas et délaisse la possession de balle à son adversaire. Toujours cette finesse technique et cette vision du jeu appréciable. Sa prestation est récompensée par ce pénalty bien tiré.
Lejeune (4) : le capitaine messin a eu beaucoup de mal à développer ses qualités, un déchet trop important dans ses transmissions vers l’avant. On l’a vu rater inhabituellement beaucoup de choses simples. Décisif malgré tout sur son centre qui amène le pénalty transformé par Jouffre. Sans doute un problème de rythme qui devrait s’effacer avec l’accumulation des matchs.
Nguette (5) : un match étrange de l’ailier messin, de la vitesse, des gestes techniques dont il a le secret et quelques bons enchaînements, mais beaucoup de ballons perdus et une activité encore assez maigre. Décisif cependant sur le pénalty qu’il provoque face au gardien haut garonnais.
Diallo (5) : un match satisfaisant pour le jeune avant-centre messin qui s’est retrouvé parfois esseulé sur le front de l’attaque. Une bonne activité, des appels et de bonnes remises sont à son actif. En revanche, il ne s’est pas créé la moindre occasion, bien muselé par la paire toulousaine Jullien-Yago.

L’analyse

La nette amélioration entrevue lors de la réception de St-Etienne (0-0) à St Symphorien en début de mois a été officiellement confirmée ce samedi soir sur les bords de la Garonne.

Le FC Metz retrouve le chemin du succès qui le fuyait depuis son voyage dans l’Hérault à Montpellier (0-1, 7e journée) qui remonte au samedi 24 septembre, soit quasi deux mois jour pour jour. Les similitudes sont facilement identifiables entre ces deux succès : une solidité défensive à toute épreuve, un Bisevac à un niveau exceptionnel, un milieu de terrain qui contrôle le jeu adverse.

L’autre aspect importantissime que décèle cette victoire est un facteur que l’on peut qualifier d’indispensable lorsque l’on s’acharne pour une cause aussi laborieuse que celle inhérente à la survie d’un club parmi l’Elite : la confiance. Ce maître-mot qui peut -enfin- résonner de nouveau parmi les joueurs, le staff, les supporters après ce succès… Une notion qui doit pouvoir rejaillir sur l’état de forme de l’entité FC Metz et qui est censé la porter jusque dans les étapes charnières du projet.

Ce succès à la connotation quasi historique (la dernière victoire messine à Toulouse remonte à 1998) est d’autant plus prometteur qu’il y a deux ans, à pareille époque, le FC Metz est balayé par cette même formation toulousaine (8 novembre 2014, 3-0 au Stadium), ce qui coïncide alors avec le début d’une série tragique pour le club à la Croix de Lorraine. Et si cette victoire avait enclenché l’effet inverse, pour une issue finale un brin plus joyeuse… et un maintien confortable à la clé ?

En attendant, c’est teinté d’un froid réalisme en cette période automnale que le commando grenat a su ramener trois points précieux dans l’optique de la course au maintien. Place désormais au championnat des mal classés (entre autres au programme des grenats d’ici à la trêve hivernale : Lorient, Nancy, Caen, Bastia) qui en dira long sur les capacités du FC Metz à batailler face à des adversaires de son calibre.

A voir si les Messins sauront demeurer solides dans les confrontations décisives de cette fin d’année 2016 et tenir leur rang. Onzième, que l’on peut traduire autrement par une première place parmi les prétendants à la deuxième moitié de tableau. Interdiction de s’enflammer pour autant. L’opération maintien commence maintenant.

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