Auteur d’une prestation aussi noire qu’éclairée à Strasbourg, le FC Metz a rendez-vous avec l’AS Monaco pour sa première sortie à Saint-Symphorien, lui aussi en chantier.

Deux mois après s’être installé dans son nouveau jardin d’entraînement, à Marly, le FC Metz va prendre ses marques avec les installations provisoires mais déjà d’un niveau supérieur à celles de la feu vétuste tribune Sud. Une première pour tout le monde, et finalement, le chantier a beau être loin d’être achevé, chacun est impatient de retrouver Saint-Symphorien dans une configuration atypique. Surtout, la hâte est grande de simplement remettre les pieds au stade, redémarrer suivant les espoirs des uns et des autres, une saison en Ligue 1 grandeur nature. Les Messins ont eu le mérite de prendre un point d’entrée en terre strasbourgeoise, mais bien malin est celui qui osera être catégorique sur la réalité des capacités du FC Metz à l’issue d’une sortie alsacienne, aussi traumatisante en première période qu’encourageante en seconde.

Les joueurs de Vincent Hognon ont-ils eu besoin d’une mi-temps pour se rendre compte que la campagne amicale était derrière eux pour enfin afficher une intensité et un niveau plus en adéquation avec la Ligue 1, ou bien ont-ils plus piteusement profité d’une sensible baisse de régime des coéquipiers de Stefan Mitrovic. Reste que les Messins ont au moins répondu aux duels, imposé leur patte athlétique et auraient peut-être pû se permettre le luxe de repartir la besace pleine, si le poteau n’avait pas empêché Ibrahima Niane de lancer lui aussi sa saison.

Habib Diallo avait lui fait le boulot, sur une de ses rares opportunités, et rappelé qu’avec un ballon glissé dans la surface, il était possible de le considérer comme un serial buteur. On espérera autant que peut l’être Wissam Ben Yedder, fraîchement débarqué sur le Rocher, que pourrait quitter Radamel Falcao. Les Grenats n’ont en tous cas pas de complexe à faire face aux joueurs de Leonardo Jardim, totalement en déconfiture en ouverture face à l’Olympique Lyonnais (0-3). Certes, le mercato monégasque se fait à un autre rythme mais après une saison ratée dans les grandes largeurs, les asémistes sont encore clairement en phase de rodage, et ce, malgré un bilan largement positif au sortir des matchs de pré-saison, et des succès notamment devant Valence et Porto. La vérité de la compétition est souvent différente.

Bien sûr, la force individuelle fait pencher sensiblement la balance du côté des Rouge et Blanc, mais collectivement et avec l’intensité d’emblée de leur deuxième période à la Meinau, les Messins peuvent prétendre à d’autres ambitions. « Le plus important c’est d’être à la hauteur de l’événement, de prendre les choses en main tout de suite et de ne pas être attentiste. Le mot d’ordre, c’est que notre deuxième mi-temps serve à prendre conscience de nos capacités dès le début de match et de nos qualités », analyse lucidement Vincent Hognon. L’interrogation principale concerne la charnière centrale et la présence possible de John Boye en lieu et place de Mamadou Fofana, qui pourrait alors retrouver l’entrejeu. La vérité est aussi dans l’action.

O.S.

Infographie : F.B.