[Avant-match : FC Metz – Olympique de Marseille] La pêche au gros

Une semaine après être retombé dans de navrants travers, et après un énième non-match, le FC Metz accueille l’OM, américanisé, régénéré et solidifié du retour de Dimitri Payet. Fortement amoindri, Metz va devoir souffler plus qu’un Mistral pour s’en sortir. Et il est temps.

Le radoucissement est bel et bien uniquement météorologique. La dernière sortie messine n’est quant à elle pas en mesure d’alléger l’agacement et les craintes des supporters. Critiquable à tous points de vue, le déplacement à Angers a été une nouvelle fois synonyme de loupé face à un concurrent au maintien. “Les joueurs avaient les pieds dans le béton et nous ne sommes jamais entrés dans ce match. Nous avons été mauvais comme tout. Nous sommes retombés dans nos grands travers depuis le début de saison”, analyse de façon lucide Philippe Hinschberger. Et comme les Messins vont souvent au bout des choses lorsqu’il s’agit de médiocrité, ils ont vu rouge par deux fois. Renaud Cohade et Fallou Diagne passent ainsi leur tour face aux Olympiens.

Les choses ne s’annonçaient simples en rien, elles se compliquent encore un peu plus. Loin d’être un point fort, le milieu messin sera largement amoindri du fait des suspensions et des blessures (…). Yann Jouffre et Florent Mollet sont dans l’incertitude de leurs réelles capacités physiques, et Milan Bisevac redevient lui “sélectionnable”, mais reste sur un mois et demi à ronger son frein et calmer un coude inexplicablement nerveux. Bref, le chantier est de taille mais les ouvriers manquent cruellement. Pourtant Metz devra disposer de cartouches sifflantes pour décrocher un succès que d’aucuns ne voient venir.

Milan Bisevac postule à une place en charnière centrale.(photo :lequipe.fr)
Milan Bisevac, de retour après six matchs de suspension, postule à une place en charnière centrale.(photo :lequipe.fr)

Le message est limpide, “si nous nous présentons dans les mêmes dispositions que face à Angers, je crois que nous pouvons rester à la maison”, explique Philippe Hinschberger. La passivité messine conjuguée à la fougue offensive marseillaise feraient le reste. Mais le football n’étant heureusement pas une science exacte, et les Messins sachant proposer davantage un velouté crémeux plutôt qu’un plat avarié face à un adversaire plus “calibré”, gageons que les Grenats se mettent au diapason pour un torpillage de bouillabaisse en règle ce vendredi. Et tant pis pour le spectacle, pourvu qu’on ait l’ivresse, celle d’un second succès en 2017, et d’un retour tête basse des trop nombreux locaux floqués Bleu et Blanc, ceux là même qui étouffent de leur présence et aveuglent de leurs couleurs chaque visite phocéenne.

Marseille, fort d’investissements outre-Atlantique, se voit déjà retrouver un lustre depuis longtemps perdu, et rivaliser d’ici quelques temps avec le Paris SG, comme au bon vieux temps. L’effectif a en tous cas pris une autre allure, avec notamment le retour du nouvel enfant prodigue, Dimitri Payet. L’ex meneur de West Ham sera certainement le catalyseur du jeu olympien sur la pelouse de Saint-Symphorien, tandis que Rudi Garcia pourrait opérer quelques retouches à un onze qui a disputé deux heures intensives face à Lyon en Coupe de France mardi. Metz, loin des atermoiements de riches, attend une pêche heureuse, à faire trembler les filets, et chavirer ses fidèles. Levez l’ancre !

P