Bruno Rodriguez (ex-FC Metz) : « Je ne suis pas surpris du manque de solidarité »

Amputé de la jambe droite en début d’année 2022, l’ancien attaquant du FC Metz s’est confié sur sa convalescence au micro du Parisien.

Après des années de football professionnel, de douleurs à la cheville, et d’injections pour tenir le rythme, Bruno Rodriguez a dû se résigner. Un mollet droit abandonné au bloc opératoire et un peu plus d’un an de rééducation plus tard, l’ancien chouchou de Saint-Symphorien reprend goût à la vie au cœur de sa Corse natale. Aujourd’hui, il souhaite prévenir les générations actuelles et plus courtes sur les dangers de ces interventions forcées pour effacer les douleurs :

« Je ne suis pas rancunier, mais je regrette qu’on ne m’ait pas expliqué à l’époque ce que cela signifiait et les dégâts possibles. J’étais un compétiteur et je voulais toujours jouer. Mais j’aurais voulu qu’on me dise les risques que je prenais. J’ai joué à la roulette russe sans le savoir. Et il y avait, pour moi, plein de balles dans le revolver. Bien sûr, je suis le cas extrême. Celui qui a perdu une jambe. Mais il faut savoir que les infiltrations, quel que soit leur nombre, esquintent les organismes. Cela bouffe le cartilage. Les sportifs de haut niveau qui les reçoivent deviendront des mauvais vieux. Si on masque la douleur, ce que permettent les infiltrations, c’est terrible. Car on empêche le corps de prévenir de la souffrance. J’aimerais pouvoir le faire savoir aux jeunes joueurs. Et cela concerne aussi le sport amateur où on infiltre les gens sans trop le dire et sans suivi. C’est très dangereux. »

Surtout, celui qui est resté professionnel plus d’une décennie affirme n’avoir reçu quasiment aucun soutien du milieu, ou de la plupart de ses anciens clubs comme le FC Metz :

« Quand je jouais, je disais que je détestais ce milieu pour son côté égoïste. Je passais pour un caractériel à cause de cela. Alors je ne suis pas surpris du manque de solidarité du foot. C’est un milieu inhumain, mais je m’y attendais. Pour moi, le foot, c’était les copains et le partage. Mais en pro, cela n’existe plus. J’ai juste quelques amis, comme Jimmy Algerino que je considère comme mon frère. Mais je dois dire que j’ai apprécié l’attitude d’un club où je ne suis pourtant pas resté longtemps : le PSG. Le club prend régulièrement de mes nouvelles et m’a invité à assister à PSG-Ajaccio (le 13 mai prochain). Cela ne semble pas grand-chose mais ce sera un vrai plaisir pour moi de refouler la pelouse du Parc, même sur une seule jambe. »

Entretien à retrouver en intégralité sur leparisien.fr

T.M.

www.socios-fcmetz.com

Crédit photo : Icon Sport

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