“Chaque jour ce qui m’importe c’est de faire avancer le FC Metz”

Hélène Schrub, directrice générale du FC Metz, a gentiment accepté d’évoquer avec nous l’actualité récente du club grenat, cher à notre cœur.

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En sachant que le retour de Frédéric Antonetti était plus ou moins programmé depuis son départ en décembre 2018, comment avez-vous justifié cette décision notamment vis-à-vis de Vincent Hognon qui fait du travail cohérent depuis 2 ans?
Avant tout, il faut remercier Vincent. Il a répondu présent et contribué à atteindre les objectifs avec le titre de champion de L2 et le maintien du club en L1. La situation était claire depuis le début avec tout le monde. Dès que Frédéric Antonetti était prêt à reprendre son poste, il retrouverait ses fonctions. Vincent a refusé de revenir à son poste d’adjoint car il souhaite s’orienter vers un nouveau challenge et nous tenons à lui souhaiter le meilleur pour la suite.
Regrettez-vous la manière dont le meilleur joueur de l’effectif, en l’occurrence Habib Diallo, a été transféré ou êtes-vous satisfaite au final ?
Un mercato, ça ne se passe pas toujours comme on veut. Le dernier était particulier, nous n’avons reçu aucune offre de transfert pour Habib. Par rapport à ses qualités, à son état d’esprit, nous avions plutôt envisagé qu’il poursuivrait sa carrière en Angleterre ou en Allemagne. Malheureusement, la situation actuelle a entraîné une certaine frilosité sur le marché des transferts de la part des équipes de Bundesliga ou de Premier League.
La vente d’Habib Diallo à Strasbourg était-elle liée à des engagements faits à la DNCG ?
Ce n’est pas aussi simple que ça. Il y a plusieurs facteurs qui entrent en compte, et pas que les transferts. La construction du budget du FC Metz fait que pour assumer toutes les charges cette saison, ce transfert était prévu, et avait été sportivement anticipé et préparé. C’est lié à la gestion d’une entreprise : les charges doivent être financées par des recettes.
Quel sera le budget du FC Metz pour cette nouvelle saison de Ligue 1?
Il sera d’environ 50 millions d’euros, comme ce qui a été annoncé.
Le FC Metz sera-t-il déficitaire à l’issue de la saison en cas de non respect du contrat des droits TV ?
Ce n’est pas envisageable. C’est un contrat élaboré en bonne et due forme, il n’y a pas de raison que ce dernier ne soit pas honoré. D’autres options sont par ailleurs envisagées par la Ligue. Pour le moment, nous n’avons pas d’informations précises à ce sujet, car il y a une procédure judiciaire en cours. Nous savons simplement que la LFP a souscrit un prêt pour honorer la dernière échéance qui devait être payée par Médiapro. Les droits TV sont une recette très importante dans le budget des clubs. Il est impossible de s’en passer.
Comment gère-t-on une préparation de match dans un club de foot avec la menace du Covid ? *
C’est très compliqué, on a de nombreuses réunions avec la préfecture de la Moselle et ce avant chaque match. Nous avons de multiples consignes à respecter, un protocole a été mis en place par la Ligue pour l’accueil du public, l’emplacement , les sièges à laisser libres, les buvettes et pour finir les points de restauration où nous avons énormément de contraintes à respecter. La palpation a été réajustée, il n’y a plus de fouilles. Les stadiers sont équipés de visières en plus des masques. Il y a des plexiglaces à chaque buvette. Le paiement sans contact est privilégié. Il faut aussi un espace dédié pour la pose et dépose des marchandises. Sans oublier la distanciation sociale lors de l’arrivée des supporters. Tout ce protocole mobilise énormément de monde, nous avons le même staff pour 5000 personnes que pour un gros match sans la situation de Covid.

Quel est l’impact des nouvelles structures d’entraînement du club par rapport à la capacité à attirer de nouvelles recrues cette saison?
Le centre d’entraînement est un véritable atout. Quand les joueurs arrivent de gros clubs à Metz, ils ne sont pas dépaysés et les autres sont bluffés par la qualité des installations qui leurs sont proposées. On a des structures qui n’ont rien à envier à d’autres clubs. On a eu de très bons retours des récentes visites. Forcément, ça compte pour un joueur quand il est sollicité par plusieurs équipes.
Malgré la situation sanitaire préoccupante, avez-vous une vision claire sur la fin du chantier de la tribune Sud?
Nous accusons un retard lié à la crise sanitaire. Actuellement, les sociétés ne peuvent pas œuvrer en même temps sur un lieu identique. Ce n’est donc pas simple de travailler dans ces conditions, mais rien n’est remis en cause pour autant.
Quelle est la stratégie du club sur le plan sportif à moyen terme (3 ans), aussi bien pour l’équipe première, la réserve ?
Notre formation est assez atypique et unique pour un club professionnel. Nous possédons 3 centres d’apprentissage du football : au FC Metz, à Dakar et à Seraing. Notre but est de faire progresser les jeunes issus de ces 3 écoles de foot et qu’ils alimentent ensuite l’équipe professionnelle en Ligue 1. Aujourd’hui, les étoiles sont alignées pour que ce modèle fonctionne puisque GF évolue en Division 1 sénégalaise, Seraing est en D1B, sans oublier le bon travail de Gregory Proment avec la réserve qui évolue en N2. Cela permet de proposer des paliers intermédiaires de progression à nos jeunes joueurs pour au final permettre une adaptation plus rapide à la L1. Tous les voyants sont au vert, nous sommes sur la bonne voie après un travail de plusieurs années.
Génération Foot au Sénégal a signé un nouveau bail de 10 ans avec le FC Metz, il a été difficile à reconduire?
C’est un partenariat gravé dans le marbre, qui fonctionne très bien depuis 2003. Le FC Metz a beaucoup investi : le centre de formation, le lycée etc… C’est un bel exemple de réussite et de partenariat gagnant/gagnant.
En tant que femme dans un milieu d’hommes, quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées ?
Je n’ai pas rencontré de difficultés particulières à vrai dire. Au club, les équipes sont très mixtes et j’ai la chance d’avoir un président qui ne fait pas la différence sur le genre. A la Ligue, je n’ai pas la chance d’avoir beaucoup de collègues féminines autour de moi lors des réunions inter-clubs, mais tout se passe tout de même pour le mieux.
Aspirez-vous à un rôle plus important au sein des instances de la ligue professionnelle de football?
Ma préoccupation principale c’est le FC Metz. Cela me prend beaucoup d’énergie au quotidien. Chaque jour, ce qui m’importe, c’est de faire avancer le FC Metz.
Pouvez-vous nous décrire en quelques mots votre façon de travailler, votre personnalité ?
C’est difficile de parler de soi. Je pense être une personne loyale et juste. C’est avec ces valeurs et grâce à un travail collectif que nous continuerons à faire progresser le FC Metz.
Comment jugez-vous le début de saison du FC Metz?
C’est un début de championnat à la fois encourageant et prometteur. Depuis le début de la saison, on fait preuve de solidité. Maintenant, l’important va être de confirmer nos belles prestations lors des prochaines rencontres.

*Cet entretien a été réalisé avant l’annonce du re-confinement.

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