FC Metz : Les carnets de Laszlo Bölöni, les secrets d’une belle histoire d’amour

Dans un entretien accordé à So Foot, le technicien roumain dévoile tous les secrets qui le lient avec ses carnets de note.

Il fait partie de l’un de ces entraineurs de la vieille école. Loin de ces technologies et de ces analyses numériques qui font le football moderne, Laszlo Bölöni est resté fidèle à ses carnets. Mais pas n’importe lesquels, puisqu’ils gardent « toujours les mêmes depuis le début ».

L’entraineur de 70 ans ne s’en sépare jamais ainsi que son stylo, toujours en poche lors des matchs sur son banc de touche. Mais que peut-il écrire ? Il répond : « Pendant la première période, j’essaye de comprendre si ce que j’ai mis en place pour le match fonctionne ou pas. Mes premières notes sur le carnet, ce sont donc des questions pour moi. Par exemple, « pourquoi l’adversaire perce ma défense ». Une fois que c’est écrit noir sur blanc, je peux continuer à observer le match, tout en sachant que je devrai répondre à cette question d’ici la mi-temps. »

« Parfois des mots, parfois des signes, parfois des phrases complètes. » Le Roumain garde la plume pour lui, comme « une manière de prévoir les problèmes », explique-t-il. Dans ce carnet aux apparences de brouillon, l’entraineur du FC Metz organise malgré tout ses lignes en séparant le management individuel et collectif de ses joueurs  :

« En général, je réserve le recto d’une page à l’équipe et les observations sur le match. Et sur le verso, ce sont les questions et les remarques individuelles. Je connais la qualité de mes joueurs, et quand je ne la retrouve pas chez l’un d’eux, je pose un point d’interrogation à côté et je vais lui demander à la mi-temps : « Es-tu satisfait de tes appels en profondeur ? », par exemple. Ça ouvre une discussion et permet d’avoir un feedback de sa part. »

Avec ses petits papiers, Laszlo Bölöni continue de concurrencer d’autres entraineurs plus jeunes et plus ancrés dans l’ère du temps. Le coach du FC Metz est déterminé à lutter contre toutes ces évolutions technologiques, qu’ils jugent utiles mais pas si nécessaires :

« La data comme les analystes ou les tests, c’est intéressant, mais j’ai le sentiment qu’on exagère avec ça. À Metz, pour rejoindre mon terrain d’entraînement, je passe devant les terrains où s’entraînent les jeunes. Et ces entraînements sont tellement préparés, il y a tellement de plots, de haies, de mannequins, de distance… J’ai peut-être tort, mais je trouve que cette organisation extraordinaire coupe la prise d’initiative du jeune joueur. Est-ce qu’ils doivent forcément se faire guider par le préparateur physique ? C’est bien de mettre tous ces moyens à leur disposition, mais je pense qu’on peut aussi amener des choses plus ludiques ou pédagogiques. Ce n’est pas une critique, hein, je pose une question. Et ça vaut aussi pour les pros. J’aimerais voir si mes joueurs sont capables de se préparer seuls avant de participer à une séance ou un match. »

A.M.

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Crédit photos : Icon Sport

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