Interview : Richard Socrier, dans la peau du buteur : ”Metz, c’était un club familial, un stade à l’anglaise que j’aimais bien”

Passé au FC Metz en 2004-2005, Richard Socrier est revenu sur son passage en Moselle pour Socios FC Metz. Premier volet d’une interview en deux parties. 

T.M. : En 2004 après une superbe saison en National tu es recruté par le FC Metz en Ligue 1. Pourquoi avoir choisi le projet messin ?

R.S. : C’était un projet où on avait la possibilité de jouer même en étant jeune. C’était un club qui recrutait beaucoup dans les divisions inférieures. Beaucoup de joueurs qui venaient du centre de formation, ou du monde amateur qui pouvaient s’exprimer. Et c’était un club familial, un stade ”à l’anglaise” que j’aimais bien. Tout était réuni pour que je débute réellement ma carrière en pro.

T.M. : Tu as été approché par Metz lorsque tu étais très jeune, est-ce que tu l’as pris comme une revanche sur le destin en y signant pro plus tard ?

R.S. : Non pas forcément car je n’étais pas au courant ! Quand j’évoluais en jeune je faisais des détections avec mon ami Frédéric Piquionne, et après en avoir fait une à Metz il avait envoyé une invitation au club à mes parents. Mais à l’époque ce n’était pas comme aujourd’hui, on ne s’imaginait pas que le foot ça puisse être un métier. Au final ils ont eu raison de privilégier les études par rapport au foot et je n’éprouve aucun regret. Quand je suis arrivé à Metz, j’étais vraiment content de venir et au final c’était mon destin d’y évoluer un jour.

T.M. : Tu signes en même temps que Ribéry notamment, c’était déjà celui qu’on voyait le plus à l’entraînement ou d’autres joueurs t’ont plus marqué ?

R.S. : Clairement, Franck a marqué tout le monde. Pas seulement moi mais aussi le coach, Jean Fernandez, qui ne s’attendait pas à voir un joueur aussi fort venant du niveau inférieur. J’avais déjà joué contre Franck avec Cherbourg contre Brest et je savais déjà ce qu’il faisait sur un terrain. Mais dès les premiers entraînements, les premiers tests physiques et les premiers amicaux, on a très vite vu que Franck était vraiment au-dessus du lot.

T.M. : Jean Fernandez t’a permis de découvrir la Ligue 1, c’est un entraîneur qui compte beaucoup dans ta carrière ?

R.S. : Oui bien sûr c’est quelqu’un qui compte énormément pour moi. C’est lui qui m’a appris ce qu’était le haut niveau et sa rigueur, ce que cela signifiait d’être un footballeur professionnel. On était beaucoup à être jeunes ou issus de niveau inférieur et il nous a appris le métier et comment durer dans notre carrière.

T.M. : Richard, quelles ont été tes impressions lors de tes premières séances d’entraînement avec le FC Metz et Jean Fernandez ?

R.S. : J’allais dans l’inconnu donc j’avais aucune référence, et ce qui nous a tous marqués, c’est sa rigueur. Le moindre exercice, on devait être concentrés à 100%. Il savait que le haut niveau, ça se joue sur des détails et cela passe par la concentration à l’entraînement. Même un toro, c’était un vrai exercice et pas de la détente. Sa rigueur et son sens du détail nous a tous marqués je pense.

T.M. : Pour ton premier match à Saint Symphorien lors de la première journée de la saison 2004-2005, tu entres en jeu à la 68eme minute à la place de Babacar Gueye et tu offres la victoire à Metz en inscrivant l’unique but du match à la 85eme minute dans un stade plein. Qu’est-ce que tu as ressenti à cet instant ?

R.S. : C’est un moment inoubliable pour moi. C’était mon premier match en Ligue 1, mon premier but avec Metz. Je n’en espérais pas tant ! Au final on gagne 1-0, c’est moi qui marque, c’est Franck (Ribéry) qui me fait la passe décisive. Je jouais contre Nantes, un club historique avec Landreau dans les buts, devant un stade plein et ma famille qui était venue me voir. C’est un sentiment énorme et c’est l’un des plus beaux souvenirs de ma carrière, presque irréel.

T.M. : Il y avait une belle génération issue du centre de formation (Obraniak, Gueye, Signorino, Leca), des joueurs d’expérience (Wimbee, Meniri, Tum) et la révélation Franck Ribéry. Qu’est-ce que tu retiendras de cette première saison dans l’Elite ?

R.S. : Que le haut niveau est un combat de chaque instant, et qu’une saison c’est très long ! On fait un très bon début de saison mené par Franck (Ribéry) qui était vraiment sur un nuage et qui était notre locomotive, et on avait des jeunes comme Sébastien Renouard, Ludovic Obraniak, Grégory Proment, Jean-Louis Leca, Mehdi Meniri, et d’autres que j’oublie sûrement. Ensuite à la trêve on perd Franck et cela nous a fait énormément de mal. C’est difficile de perdre un joueur comme ça et de continuer à performer. En fin de saison on joue le maintien. L’effectif était plein d’enthousiasme mais commençait à être court physiquement, mais grâce à notre regain d’orgueil on a réussi à se maintenir. Je ne garde que des bons souvenirs de cette saison malgré tout.

Interview réalisée et retranscrite par Tanguy M.

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Crédit photos: Icon Sport

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