L’édito de Denis Balbir : Couleur grenadine

Qu’il est difficile ce début de saison des Grenats… Chaque mois, Denis Balbir, journaliste et animateur de nos lives hebdomadaires, livre son édito aux Socios. Découvrez le premier numéro : Couleur Grenadine. 

Tous les supporters doivent s’habituer à ça… Ça ? C’est l’ascenseur. Un moyen de transport à travers les étages du football que le FC Metz a trop souvent pris dans le mauvais sens y compris parfois pour finir à la cave, mais à force de courage Metz a su remonter les étages un à un avant de glisser dangereusement sur des plaques de verglas. Il aurait été judicieux de prévoir, de les saler avant. Prévoir. Ce verbe que le football rejette en match mais que certains dirigeants arrivent à conjuguer, tandis que d’autres, non. Il est inévitable à ce moment de la saison de tomber dans la nostalgie et dans les regrets.

La nostalgie d’un club familial sachant se faire respecter à domicile, ce qui enlève au caractère familial toute ambiguïté et confusion à de la gentillesse déplacée. Les anciens aujourd’hui se rongent les ongles ; d’autres refont le match comme les supporters toujours bien dociles et présents malgré les affronts répétés faits à leur club de cœur en interne aussi. L’organisation, les choix, le centre de formation. Les dossiers s’empilent comme sur le bureau du meilleur avocat. Les regrets sont toujours immenses quand il s’agit de regarder dans le rétroviseur et de voir le soleil s’éloigner, lui qui vous avait tant ébloui.

Sans disséquer les maux un par un, il s’avère que le temps n’arrange rien et qu’il confirme les sensations d’un football devenu business sans surprises dans lequel les intérêts personnels prennent le pas sur l’intérêt du maillot. Entre ceux restés contre leur gré, ceux partis pour éviter ”l’enfer de la Ligue 2” et ceux partis pour s’inscrire au chômage pensant que leur statut méritait un autre costume, le vide est là. Dans le jeu, dans les résultats, dans le manque de tout, dans l’arbitrage devenu de plus en plus discutable sans l’assistance vidéo trop onéreuse pour des clubs de Ligue 2 qui pourtant comme les autres de Ligue 1 jouent leur peau tous les weekends. Bien sûr que le langage peut paraître excessif mais les supporters méritent mieux que le spectacle affiché.

Pas de régularité, l’impression de pouvoir être battu par tous et le manque de rage par dessus tout. Un contraste saisissant avec les générations précédentes qui savaient ce que l’effort voulait dire. Même si rien n’est perdu, même si tout peut aller vite dans un sens comme dans l’autre, il est grand temps de mettre le réveil et de regarder dans ce miroir qui doit vite refléter une autre réalité que celle d’aujourd’hui où dans le verre il y a trop d’eau par rapport au sirop.

D.B

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Crédit photos: Icon Sport

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