Stade de la Meinau, vendredi soir. Metz est totalement dépassé, mené 2 à 0. Pour la première fois du match, les Lorrains mettent la pression, empêchant le Racing de sortir de son camp. Moment idéal pour continuer de garder le ballon et intensifier la pression. On sent les Strasbourgeois à deux doigts de craquer. Kiki Kouyaté hérite du ballon à 45 mètres du but et tente une frappe désespérée qui s’envole en tribunes. Derrière, Strasbourg joue le six mètres et va aller marquer ce troisième but tueur d’espoir. Symptomatique, de comportements moins concernés que l’an dernier.
On attendait de voir, on a vu. Cléments, patients, les supporters messins ont laissé du temps à cette équipe. Les comptes devaient être faits après le trident de matches Clermont-Troyes-Strasbourg. Résultat, 1 point sur 9 et un fond de jeu extrêmement inquiétant.
Le derby devait galvaniser les Grenats, leur donner un supplément d’âme. Ils ont au contraire sombré tout en flirtant avec le ridicule. Une première période avec des boulevards sur les côtés, dans l’axe et même dans la surface. Un positionnement moins bon qu’un U13 sur les buts et des joueurs totalement perdus. Alors à qui la faute ? A un système qui colle moins aux profils ? A un coach qui semble ne plus trouver les clés pour débloquer la serrure ? La force de la saison dernière est devenue un danger permanent.
Y a t-il besoin de parler de l’attaque ? Aucune inspiration, aucune créativité, aucun réalisme. Un être vous manque et tout est dépeuplé ? On en est très proche. L’absence de Farid Boulaya rend difficile les projections, les liens avec l’attaque, où Ibrahima Niane, justement tancé par son entraîneur vendredi, est en totale perdition. Le football français s’était peut-être (sûrement) enflammé beaucoup trop vite après seulement six bons matches du Sénégalais en début de saison dernière.
Ça ne va pas devant, ça ne va pas derrière, le milieu n’est pas au rendez-vous non plus. La sanction est tombée, Metz est logiquement dernier de L1. L’heure est venue de déclencher l’alarme, l’inquiétude est au maximum. Frédéric Antonetti nous donne rendez vous dans 6 mois, on espère qu’il y sera.

J.C