Légende Grenat : Diafra Sakho, un buteur en [dé]croissance…

Comme depuis quelques années maintenant, Metz parvient chaque saison à piocher dans le vivier sénégalais de Génération Foot. De nombreuses pépites africaines ont composé leur billet direction la Moselle pour pouvoir exploiter tout leur talent sur la scène européenne. On peut citer des noms comme Sadio Mané, Ismaila Sarr, Diafra Sakho … Et c’est sur ce dernier qu’on va se pencher aujourd’hui.

Né le jour de Noël, un 24 décembre 1989, Diafra grandit dans une famille qui tente de fuir les tensions en Guinée Bissau et s’installe définitivement en 2003 au Sénégal, plus précisément à Dakar. A ce moment précis, il n’est qu’un simple jeune joueur africain, parmi tant d’autres, dans un club de la région dakaroise. Au bout de quelques années à jouer au foot dans les rues sénégalaises, il est rapidement repéré par l’académie de Génération Foot qui l’accueille durant quelques mois. Le milieu de terrain est alors son poste de prédilection. Mais un jour, en regardant les seniors de Génération Foot, son entraîneur des juniors l’envoie en attaque…et il marque 2 pions. Depuis, il ne quitte plus l’attaque et encore moins son statut de buteur. Il passe seulement 6 mois dans l’académie messine, avant de rejoindre l’Est de la France. C’est en 2007 que Sakho ouvre les portes du centre de formation grenat.

Objectif Europe pour le jeune sénégalais…

A cette époque, les dirigeants messins faisaient peu confiance aux jeunes issus du centre de formation. Ils s’appuient davantage sur des recrues de taille que les jeunes pousses grenats. Il passe donc quelques années dans le groupe professionnel à se former avant de disputer (enfin) son premier match professionnel contre le Stade Brestois, pour le compte de la 21ème journée de Ligue 1 le 19 janvier 2010. Le futur buteur est en plein essor car son premier but est inscrit contre les Canaries du FC Nantes le 10 septembre suivant. Un premier but d’une longue série pour le jeune attaquant sénégalais de 21 ans. C’est après quelques mois d’entraînement, de matchs disputés et d’un prêt non concluant (à l’US Boulogne) que le natif de Dakar va se transformer en pilier de l’attaque messine lors de la dégringolade du club messin en National. Au vu de cette descente, et du peu de moyens pour pouvoir recruter, cette fois le club a trouvé qu’il fallait faire confiance aux jeunes du centre de formation. Diaf’ va donc activement s’illustrer en terminant 2ème meilleur buteur de troisième division avec 19 buts inscrits, à égalité avec un certain regretté Emiliano Sala ( jouant pour l’US Orléans à l’époque).

Des performances footballistiques qui ont permis à Albert Cartier de lui faire confiance pour la saison suivante à l’échelon supérieur. Albert a visé juste car Diafra finit meilleur joueur et premier au classement des buteurs de la Ligue 2 à mi-saison. A la trêve hivernale, plusieurs propositions s’offrent à lui. Certains clubs comme Marseille et Lyon tentent de l’approcher, mais le joueur résigne : “ Je n’ai pas envie de couper l’élan, de ne pas finir le boulot entamé avec mes potes”. Le boulot avait bien commencé car le club était en phase de monter en Ligue 1, qui était son but initial : “Mon objectif, c’est d’aider l’équipe à retrouver l’élite avant de partir. Attendons le mois de mai pour voir ce que ça va donner”. Que c’est bon d’entendre qu’un joueur privilégie le côté sportif plutôt que l’argent ! Le sentiment du devoir accompli pour Sakho. Tous ses efforts lui ont permis d’être sélectionné pour la première fois avec le Sénégal le 21 mai 2014 contre le Burkina Faso. A l’issue de la saison, le club empoche qui plus est son ticket pour la Ligue 1.

A l’assaut de l’Outre-Manche !

L’histoire entre Diafra Sakho et le FC Metz se termine, sur une note positive, le 14 août 2014 avec son transfert à West Ham. Il s’illustre alors sur la scène anglaise en inscrivant 5 buts lors de ses 5 premiers matchs. Sa dizaine de buts inscrits lors de sa première saison témoignent d’une bonne capacité d’adaptation au championnat anglais. Mais la joie va être de courte durée car plus le temps passe, moins Diafra est constant. Tout le monde sait que la constance et la régularité sont les maîtres-mots pour un buteur. Les saisons sont mauvaises, les filets ne tremblent qu’à deux reprises lors des 2 saisons suivantes. On pouvait s’attendre qu’il explose à l’échelle européenne mais tout ne s’est pas déroulé comme prévu…

Sa signature au stade Rennais en 2018, sonne comme un renouveau pour l’ex-attaquant grenat. Pourquoi ne pas se relancer en France et connaître enfin la première division française ? Un pari risqué qui malheureusement ne s’avère pas payant. Avec seulement 3 buts marqués toutes compétitions confondues, le numéro 25 ne gagne pas la confiance de l’entraîneur de l’époque Sabri Lamouchi. L’année suivante, Il ne figure pas non plus dans les plans de jeu de Julian Stephan, ce qui permet de l’envoyer en prêt en Turquie, du côté de Bursaspor. A son retour, il ne vit qu’une seule convocation dans le groupe rennais, qui s’en conclut donc par une résiliation de son contrat le 31 décembre 2019. Il y a de cela un an jour pour jour.

Le natif de Guédiawaye joue actuellement pour Neuchâtel Xamax depuis la reprise du championnat suisse en août suite à la pandémie mondiale à laquelle le monde doit faire face aujourd’hui. Finalement, qu’elles sont loin les années mosellanes du serial buteur africain… En tant que supporter messin, on peut être fier de ce qu’il a accompli avec le maillot grenat. Son but victorieux à Marcel-Picot contre l’ennemi nancéien, les 44 réalisations qui ont permis au club à la Croix de Lorraine de remonter en Ligue 2 puis en Ligue 1… Bref, il restera à jamais dans notre cœur, c’est une certitude. Et pourquoi pas le retrouver un jour au stade Saint-Symphorien, qui sait ?

Q.D

Crédit photo: So Foot ; France TV Sport 

P