Nico Braun, l’artilleur numéro 1

Il est des légendes qu’on se plaît à aduler, à conter les récits, inlassablement, encore et encore, tant leur retentissement est infini.

Irrésistible gâchette à la finition chirurgicale, Nico Braun appartient à cette caste-là. Celle des plus grands. A ce jour, personne d’autre peut se targuer d’avoir autant scoré pour le FC Metz à une époque où le football était davantage un spectacle qu’une affaire médiatique. Le luxembourgeois occupe en effet la plus haute marche du podium des meilleurs buteurs (107 réalisations toutes compétitions confondues) que le club à la Croix de Lorraine ait pu connaître au cours de son modeste centenaire d’existence. Et en cinq saisons, s’il vous plaît.

De par son parcours qui l’a vu débuter en 1968 au sein du modeste club de l’Union Luxembourg -disparu des radars depuis- dans son grand-duché natal, l’avant-centre s’est toujours montré proactif à l’approche de la surface de vérité. Après trois saisons au cours desquelles il enchaînera quasiment autant de pions que de rencontres disputées, s’offriront alors à lui les portes de la Bundesliga lorsque Schalke 04 prendra la décision de le recruter. Deux saisons abouties et une quinzaine de buts plus tard, et voilà que les choses sérieuses vont pouvoir commencer.

1973 : un millésime enchanté pour quiconque s’intéresse au rock et à ses diverses expressions. Mais au-delà de la performance des Led Zeppelin, Pink Floyd et cie, c’est bien la performance du jeune Nico qui va faire défrayer la chronique dans le sillage du football français. Son arrivée sur les bords de la Moselle ne rime pas pour autant avec succès puisqu’il lui faudra patienter jusqu’à la toute fin de l’été pour ouvrir son compteur, à l’occasion d’une victoire face au voisin alsacien, adversaire contre lequel il réussira son premier doublé avec le club grenat. Avant de s’envoler définitivement vers les cieux. La suite ? Elle fut à l’image du joueur qu’il était et des valeurs qu’il véhiculait sur et en dehors du terrain. De nature combattive, généreuse, mais aussi altruiste, Nico Braun peut se targuer d’avoir incarné au fil des années 1970 en quelque sorte un profil-type du joueur idéal pour ce club qui l’a tant chéri durant ses années fastes.

Par les temps qui courent, il est bon de se rappeler à sa mémoire, ce dont le club du président Molinari ne saurait omettre, en témoigne sa nomination par ses pairs en tant que vice-président du club des ambassadeurs du FC Metz. En 170 rencontres de Division 1, l’international luxembourgeois s’est illustré en inscrivant la bagatelle de 96 buts (pour un ratio de 0,55 but par match), record absolu en la matière pour un joueur du FC Metz. Il est de bon ton de se rappeler que les chiffres ne mentent jamais. Fort heureusement, Braun l’artilleur a laissé un héritage bien plus conséquent que le simple souvenir de ses innombrables réalisations recensées derrière lui…

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