Pascal Pierre : “Vercruysse a eu un rôle important dans l’éclosion de Robert Pirès”

Il a passé plus d’une décennie sous les couleurs messines, disputé 348 matchs en Ligue 1 (6 buts) avec la maison grenat, remporté la Coupe de la Ligue en 1996, été élu dans la meilleure défense du championnat en 1998, été vice-champion de France en 1998 et finaliste de la Coupe de la Ligue en 1999. Il a arrêté sa carrière en 2002, à l’âge de 34 ans, après une dernière saison où il joua 16 rencontres, et quitté la Moselle pour retourner en Bretagne où il est désormais buraliste. Pascal Pierre a gentiment accepté de répondre à nos questions.

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Au bout de quelques secondes d’entretien, tu en oublierais presque qu’il s’agit d’une conversation téléphonique. Tu as l’impression d’être au soleil, en terrasse avec un pote, à discuter football. Sauf que Pascal Pierre connaît mieux le football que tes potes. Et qu’à travers ses mots, tu revis les plus belles années de la maison grenat.

En tant qu’ancien défenseur, quel regard portes-tu sur la saison du FC Metz, qui a encaissé 72 buts lors de l’exercice écoulé ?

Ça fait beaucoup. En même temps, il y a eu pas mal de défaites par 3, 4 voire 5 buts d’écart, donc ça chiffre vite.

Tu es resté plus de 10 ans à Metz. Pourtant, à un moment donné, tu étais proche d’Auxerre ?

Avec Auxerre, les négociations n’ont pas été jusqu’au bout. Le matin de ma prolongation avec Metz, j’aurais pu signer dans un autre club de Division 1, mais à l’époque, ils n’avaient pas encore leur entraîneur, et surtout j’avais donné ma parole au président Molinari avec qui j’avais rendez-vous l’après-midi pour prolonger mon contrat.

Tu as joué avec Albert Cartier. Par la suite, il est devenu ton coach. Vos rapports avaient-ils changé ?

Non, pas avec moi. Il est toujours resté le même. Albert Cartier était déjà un meneur d’hommes. C’était notre capitaine, il avait déjà un rôle de leader. Ensuite, il a été adjoint de Joël Muller. Donc quand il est devenu entraîneur, les joueurs l’ont suivi.

 Full name: Marcelo Gonalves de Oliveira ©Juha Tamminen

Toi qui étais présent à Helsinki lors du tour préliminaire de la Champion’s League 98-99, qu’a-t-il manqué à l’équipe pour passer le cap ?

Il nous a manqué pas mal de choses. Au match aller, on joue sans attaquant. Après, on marque un but contre notre camp ; nous avons fait un match plus que moyen. Et au match retour, nous sommes passés complètement à côté de la rencontre. Nous étions une équipe en reconstruction avec le départ de Robert (Pirès) qui était important dans notre jeu. Bref, nous sommes passés à côté de l’événement.

Toi qui es natif de Caen, ne regrettes-tu pas de n’avoir jamais joué au Stade Malherbe ?

Je suis né à Caen et j’y suis resté jusqu’à mes deux ans seulement. J’ai grandi au Mans. Donc non, je n’ai aucun regret (rire).

Une petite question de Mathieu, le jeunot de l’équipe : quel joueur t’a le plus impressionné durant tes années messines ?

En adversaire, sans hésiter George Weah (Monaco, PSG). C’était difficile de défendre sur lui. Il y avait aussi Enzo Francescoli (Marseille) et David Ginola, avec qui j’avais joué à Brest. Dans notre équipe, il y a deux joueurs qui m’ont vraiment impressionné. D’abord, Philippe Vercruysse. C’était un super joueur sur le terrain, et un gars en or sur le plan humain. Il est arrivé à la fin du mercato dans l’équipe, en prêt de Bordeaux ; nous étions en lutte pour le maintien, il a de suite apporté un plus et nous avons fini en haut de tableau avec une demi-finale de Coupe de France. Ensuite, Robert (Pirès). Il était au-dessus du lot. Philippe Vercruysse a eu un rôle important dans l’éclosion et l’épanouissement de Robert. J’aurais pu également vous citer Sylvain Kastendeuch, Danny Boffin, Frédéric Meyrieu, François Caldéraro aussi. Il y a eu beaucoup de bons joueurs qui sont passés par le FC Metz.

Philippe-Vercruysse-Philippe-Vercruysse

À Metz, tu as disputé plus de 9 saisons consécutives à plus de 30 matchs. Quel est le secret de cette régularité ?

Je faisais attention, mais pas plus que ça. Je n’ai pas eu de grosse blessure. J’ai eu de la chance d’avoir une bonne condition physique, ce qui m’a permis de réaliser ces performances chaque saison.

Pascal, est-ce avec le FC Metz que tu as connu les moments les plus forts de ta carrière de footballeur ?

Oui, lors la victoire en Coupe de la Ligue (1996) face à Lyon. Avec Brest, lors de la montée à l’issue des barrages, c’était assez fort aussi.

Tu suis toujours le FC Metz ?

Ce sont toujours les premiers résultats que je regarde. Avec mon activité professionnelle, je n’ai pas le temps de visionner les matchs en entier, je ne vois que les résumés ou des bouts de rencontre.

Que penses-tu de ce qu’est devenu le club ?

Je ne connais pas bien les joueurs. Avec le manque de moyens financiers, chaque année, le club est obligé de vendre et de reconstruire, ce n’est pas facile. Le maintien a été assuré, c’est déjà très bien. En espérant que ça continue.

Et le foot en général ?

Le sport a évolué, à l’image de la société actuelle. Les joueurs changent de club comme les personnes changent d’entreprise. La grande différence par rapport à mon époque, ce sont les transferts vers l’étranger. Pour nous, il était très difficile, voire impossible de jouer ailleurs qu’en France.

Crédit photo : D.R.

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