Philippe Hinschberger : « A Metz, on était un effectif de 20, avec 18 Lorrains ! »

Pour 13heuresfoot.fr, l’ancien joueur et entraîneur du FC Metz est revenu sur sa carrière, des terrains aux bancs de touche.

Philippe Hinschberger, avant tout, c’est le FC Metz. Né à Algrange, formé au FC Metz, l’ancien milieu de terrain n’aura connu qu’un seul club en tant que joueur. Avec 483 matchs sous le maillot grenat pour 74 buts, il en fût même l’un des joueurs les plus marquants de son histoire. Alors malgré une séparation difficile en 2017, le FC Metz reste son club :

« Je suis arrivé à Metz à 15 ans, j’en suis parti à 36 ans. 21 ans dont 12/13 ans en professionnel, puis comme responsable du centre de formation. Et j’y suis revenu après pour les faire monter en Ligue 1, et les maintenir en finissant 14e, comme entraîneur de 2015 à 2017. Ce n’est qu’après que je me suis fait virer à la 10e journée (saison 2017-18), ce n’est qu’à ce moment que ça a été difficile. Mais, oui, c’est mon club. C’est mon club. Je jouais beaucoup contre le FC Metz en jeunes, mon père vient du basket, mais il était sportif avant tout, et plutôt pour le FC Metz. »

Dans son parcours au sein du FC Metz, l’ex-international espoir et A’ français a également été directeur du centre de formation directement après sa retraite des terrains. Un parcours de moins en moins banal dans le football moderne :

« On était 4 ou 5 je pense, à avoir fait toute notre carrière dans un seul club, comme Claude Puel, on n’avait pas d’agents, pas de raison de changer. Chez les entraîneurs c’est la même chose, des Guy Roux, des Jean-Claude Suaudeau, c’est fini. Aujourd’hui vous restez 4 ou 5 saisons, c’est un miracle. Obligatoirement il y a des coups de moins bien, vous perdez des matches, vous voyez le truc. Quand j’ai arrêté ma carrière de joueur, j’ai été directeur du centre de formation, mais je ne me voyais jamais partir ! Mais quand vous embrassez la carrière d’entraîneur, vous êtes obligés de bouger, si vous voulez trouver du boulot. Mon premier départ de Metz, ça a été un crève-cœur, je ne pensais jamais m’en remettre. Mais aujourd’hui j’ai une maison sur L’île de Ré, j’ai connu Grenoble avec ses montagnes, sa neige et son soleil, je suis allé à Laval, dans l’ouest, alors que je n’avais jamais été plus loin que Troyes, mes enfants sont à Niort et à Poitiers et nés à Metz, c’est une grande richesse je pense. »

Une autre époque que Philippe Hinschberger raconte avec une certaine nostalgie :

« Je n’étais pas forcément programmé pour être footballeur professionnel, j’ai passé mon bac, j’ai fait une école, des études, j’ai signé pro à 21 ans. La longévité, c’est le fait d’avoir fait chaque année 30-35 matches, d’avoir toujours eu la confiance des coaches, voilà. J’ai fait quelques matches sur le banc jeune, mais après j’étais toujours titulaire, chaque jour de l’année, il fallait être présent, répondre aux exigences du coach, du public, et c’est ça ma grande fierté. J’ai fait presque 500 matches pour le FC Metz, ce qui est quand même énorme. Cette longévité, c’était une autre époque. J’ai commencé à jouer, on était un effectif de quinze joueurs et deux gardiens, j’ai revu une photo d’effectif l’autre jour, avec quatorze joueurs pour la saison (rires) ! A Metz, on était un effectif, allez, de vingt, avec dix-huit Lorrains. C’était une autre mentalité, un autre jeu. 

Quand j’ai commencé, notre entraîneur, c’était Marcel Husson, l’entraîneur adjoint c’était René Moura, lui était prof de sport au lycée sport études, et donc il n’était pas là tous les jours-là, car il avait cours, et notre entraîneur des gardiens, il travaillait à la boucherie du supermarché, non, mais je ne déconne pas ! Quand je vous dis que ça a évolué… Quand on jouait contre le Paris Saint-Germain, on s’échauffait à Metz, vous n’avez pas connu, mais sur le terrain rouge, en schiste, car les terrains étaient fragiles, on n’avait pas le droit avant le match. Quand on jouait contre Marseille avec Jean-Pierre Papin ou Chris Waddle, non mais écoutez-moi, j’allais taper une bise à mes parents qui étaient au bord de la courante, pendant l’échauffement, entre deux passes ! Les gens étaient sur le terrain, pas de sécurité, ils nous parlaient, ils nous regardaient, aujourd’hui ce ne serait pas possible. On est trop cons dans le foot ! »

Entretien à retrouver en intégralité sur 13heuresfoot.fr

T.M.

www.socios-fcmetz.com

Crédit photos : Icon Sport

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