Qualifier Alexis Mirbach d’étoile montante, ce serait presque un euphémisme. Pourtant, Thierry, son ancien entraîneur à Magny, n’aurait pas forcément misé sur un tel avenir à son arrivée : « Avec Harald (NDLR : le second entraîneur des gardiens de Magny), on sentait qu’il avait quelque chose, mais je mentirais si je disais que je le voyais déjà s’entraîner avec les pros à Metz. Ce serait présomptueux. ». Présomptueux car la trajectoire de la carrière du jeune gardien n’est pas seulement fulgurante, elle est exponentielle. Arrivé à la RS Magny en U11 après plusieurs années à l’ES Metz, Alexis Mirbach fait ses gammes dans les rangs du club membre du programme FC Metz Moselle mais ne parvient pas à progresser. « Pendant 2 saisons, il travaillait beaucoup mais je pense que lui comme moi on avait l’impression qu’il stagnait. » affirme son ancien entraîneur. Alexis Mirbach évolue alors dans la troisième équipe du club du Sud de Metz, et une signature au sein du club à la Croix de Lorraine est complètement inabordable. Pourtant, le jeune homme a tout pour plaire à ses entraîneurs : « Tout entraîneur des gardiens voudrait n’avoir que des jeunes ayant sa mentalité et son envie de travailler je pense. Il écoute, il est travailleur, le gardien idéal avec qui on a envie de travailler. » affirme Thierry. Et si son ancien entraîneur retient bien une chose de son ancien joueur, c’est que « d’un point de vue moral, c’est vraiment le bon gars ! ».

Une histoire de déclic

Et parfois, dans le sport, tout est une question de déclic. Comment est-ce qu’un jeune gardien, commençant sa saison de U13 en tant que gardien de la troisième équipe de son club, peut-il signer au FC Metz moins d’un an plus tard ? Alexis Mirbach a eu ce déclic. « En U13, je me souviens très bien et j’en parlais à Mickael Ménétrier (NDLR, entraîneur des gardiens du FC Metz), il a eu le déclic un soir, confie son ex-coach, « On travaillait les balles hautes et il est monté sur les balles hautes avec une souplesse et une précision parfaite. Et tout d’un coup, il avait franchi le pas et c’était parti. ». Progressivement, il a gravi les échelons au sein de son club pour en devenir gardien de l’équipe première, en U13 inter-district. Sur l’origine de cette progression soudaine, Thierry explique simplement : « Il fallait qu’il ait le petit déclic et ce déclic, il l’a eu cet hiver-là. Un gardien, il répète ses gammes inlassablement : « Attention à tes appuis, descend, remonte », et tout d’un coup il a franchi le pas. Je pense que pour tout footballeur, à un moment, ce déclic vient. ». Par la suite, tout s’enchaîne très vite pour le jeune gardien. Repéré partout localement, Alexis Mirbach reçoit trois grandes propositions : le FC Metz, le Pôle Espoir à Nancy, et l’ASNL. Pour le joueur, cela n’a pas fait un pli : « Quand Nancy était sur les rangs et Metz aussi, on s’est mis autour de la table avec les parents et on a discuté, et il a choisi Metz. » nous explique Thierry.

Toutes les qualités du haut niveau

Dithyrambique, Thierry nous dresse un portrait flatteur de son ancien gardien : « Il est très réfléchi comme gamin. Il est intelligent et tu pouvais facilement discutait avec lui. C’est un gamin qui écoute, c’est important. ». Ses forces ? « Quand je l’avais, il était très bon sur les balles hautes, il avait un bon jeu au pied, et il a les avantages de la taille. », et même s’il lui reconnaît « peut-être un peu de mal à descendre, parce qu’il est très grand » et moins d’explosivité qu’un Oukidja, Thierry lui promet un grand avenir. En même temps, le CV de son ancien joueur est déjà bien fourni à tout juste 18 ans : il s’entraîne régulièrement avec les pros, quelques piges en Réserve à 17 ans seulement, déjà présent sur des bancs de seconde division et satisfait grandement Mickaël Ménétrier, entraîneur des gardiens du centre de formation messin. « S’installer au haut niveau ? Je lui souhaite, nous dit Thierry, Et si jamais Ligue 1 ou Ligue 2 c’est un peu trop haut, je lui souhaite au moins qu’il puisse s’installer en tant que très bon gardien de National ou de National 2, c’est déjà une très belle réussite. ». Mais Thierry le sait : « Techniquement il est bon, maintenant il faut que ce soit dans la tête, qu’il soit prêt à prendre les coups. ».

T.M.