RFC Seraing : Denys Bunchukov, réfugié de guerre et…titulaire

Depuis quelques rencontres, un nom inconnu des suiveurs du football belge il y a encore quelques mois, revient avec de plus en plus d’instance du côté de Seraing : celui de Denys Bunchukov, réfugié de guerre, et jouant en D1 belge pour…moins d’un smic.

« J’ai assez pour régler mon loyer, les charges et acheter de quoi me nourrir. Je ne me plains pas », au micro du Soir, Denys Bunchukov reste humble. Et pour cause, le jeune ukrainien de 19 ans (né en 2003) sait d’où il vient. Arrivé en Belgique début février, quelques jours avant le début du conflit ukraino-russe, il possède aujourd’hui le statut de réfugié de guerre, et reçoit mensuellement environ 1100 euros de l’état belge. A Seraing, celui qui était milieu de terrain à l’Atlet Kiev (D2 ukrainienne) il y a encore quelques mois, a trouvé un point de chute. En séduisant Grégory Proment d’abord, José Jeunechamp, ensuite, Denys Bunchukov est parvenu à se faire une place en quelques mois en première division belge. Une ascension exceptionnelle pour celui qui faisait des tests dans des clubs d’Europe de l’Ouest, dont l’Angleterre, il y a quelques mois, dans l’espoir d’intégrer un centre de formation.

Toujours amateur

Sur les bords de la Meuse, tout s’enchaîne pour l’Ukrainien : quelques matchs en U23 et rapidement, un premier banc de touche avec l’équipe première mi-août. Titulaire surprise deux semaines plus tard suite à la blessure de Sami Lahssaini, Denys Bunchukov étonne. Aligné d’entrée une nouvelle fois ce mardi soir en Croky Cup, il a cédé sa place à la mi-temps mais s’est surtout imposé comme une solution de rotation au sein de l’effectif des Métallos. Tout cela pour un joueur qui… n’a pas de contrat professionnel ! Malgré ses performances, le jeune milieu vit toujours uniquement de l’aide aux réfugiés dispensés par l’état belge. « Les histoires d’argent et tout ça, je n’y pense pas. C’est secondaire par rapport à l’approche sportive. » confiait-t-il au Soir. Encore que cette histoire pourrait devenir embarrassante du côté de la filiale belge du FC Metz. « Si je retourne en Ukraine maintenant, ils ne me laisseront pas partir. Tous les hommes de 18 à 50 ans ne sont pas autorisés à quitter l’Ukraine », tempérait-t-il à Voeltbalkrant il y a quelques semaine.

Retour en sélection

Et ses bonnes performances, même à plus de 2000 kms de Kiev, ne sont pas passées inaperçues en Ukraine. Ancien pensionnaire du centre de formation du Dynamo Kiev de 2016 à 2018, Denys Bunchukov va même goûter pour la première fois aux joutes internationales avec son pays. Ruslan Rotan, sélectionneur de l’équipe espoir de la sélection ukrainienne, a ainsi appelé le milieu de terrain pour le prochain rassemblement. Malgré le contexte politique, l’Ukraine va bien disputer ses deux rencontres, face à Israël et la Géorgie (21/11). De quoi décrocher un contrat professionnel à son retour en Belgique ?

T.M.

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Crédit photos : Photo News

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